50e anniversaire de la Guerre de Libération Nationale

Pujadas minimise les massacres de la France
mercredi 14 mars 2012

« Il y a la violence des forts et la violence des faibles » Ali Haroun.

« Le FLN a tué et le FLN a massacré ! » C’est en ces termes que le présentateur vedette de France 2, David Pujadas, a présenté le mouvement de libération pour l’indépendance de l’Algérie, lors du documentaire « Guerre d’Algérie : la déchirure », coécrit par Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora, réalisé par Gabriel Le Bomin et raconté par Kad Merad et qui a été présenté dans la soirée du dimanche 11 mars.

Ce qui devait être un documentaire de mémoire s’est transformé très vite en un documentaire de propagande pour les bienfaits de la colonisation française en Algérie. Jamais France Télévisions, qui nous a habitué, à plus d’objectivité n’a failli dans sa mission de Télévision publique qui rapporte réellement les faits historiques d’une guerre à la fois dramatique et mémorable pour les deux pays. Sur le plan technique, le documentaire de Le Bomin n’a pas invité le fil à coups de beur. Il a adopté le même principe technique du documentaire Apocalypse, la 2e Guerre mondiale réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle.

Un documentaire sans interview avec un commentaire oblique, passionné et passionnant, fait par l’Algérien de service, Kad Merad (Kadour Merad). Toutes les images diffusées par ce documentaire à quelques exceptions près, ont été déjà diffusées il y a quelques années par le documentaire de Yves Courrière, le premier auteur à avoir réalisé un travail colossal sur le thème de la Guerre d’Algérie, sans commande ni arrière-pensée politique. La nouveauté du film « Guerre d’Algérie : la déchirure », c’est bien sûr la colorisation des images noir et blanc.

Reste le traitement de ses images et la ligne éditoriale politique, qui vise à diaboliser les actions militaires de l’ALN, en accentuant sur la violence et le choc des images, notamment avec la guerre FLN-MNA, l’affaire Melouza, les attentats commis lors de la bataille d’Alger.

L’armée française est présentée comme une armée libératrice moderne qui est venue pour distribuer aux « indigènes » algériens, le pain, la civilisation et le savoir en ouvrant des écoles des hôpitaux et surtout en armant les villageois contre la menace dit-il des rebelles du FLN. A chaque fois qu’une image de répression française est présentée, c’était en réponse aux actions violentes du FLN.

Et la seule fois, où l’on a ouvertement incombé des massacres à des responsables français, c’était quand on a parlé de la répression de Maurice Papon lors des manifestations du 17 Octobre ou de l’exécution de Zabana ordonné par un certain François Mitterrand. Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora ont même fait plaisir au P-DG de France Télévisions, Rémy Pfimlin, qui a voulu rendre hommage au père Pierre Eugène Jean Pflimlin avant-dernier président du Conseil de la IVe République, qui a dû démissionner en 1958 en pleine crise à Alger en cédant sa place à De Gaulle.

Le documentaire « Guerre d’Algérie : la déchirure » a volontairement choisi de mettre le FLN et son héroïne Zohra Drif, qui a été présentée par David Pujadas comme un bourreau, dans le camp du mal et mettre l’armée coloniale française dans le camp du bienfaiteur et de la nation civilisée, comme l’a si bien présenté il y a quelques jours le ministre de l’intérieur de Sarkozy, Claude Guéant.

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(À suivre)