75 ème anniversaire de la Nakba : la ploutocratie occidentale regarde ailleurs, les Palestiniens ne sont pas des Ukrainiens

jeudi 25 mai 2023
par  Alger republicain

La Nakba est le résultat du partage de la Palestine sous mandat britannique en 1948 après la fin de la seconde guerre mondiale.

La Nakba, c’est concrètement la grande catastrophe pour le peuple palestinien. 850 000 d’entre eux ont été expulsés manu militari de leurs terres ancestrales pour qu’une entité sioniste venue d’ailleurs s’y installe à leur place. Cette grande catastrophe ne fut que le début de malheurs sans fin. Les expulsions continuent jusqu’à nos jours, sans compter l’assassinat de milliers de Palestiniens par l’armée israélienne et les milliers de blessés dont certains se retrouvent estropiés à vie.

La création de l’État sioniste est l’aboutissement d’un long processus colonial initié par l’Angleterre à la fin du XIXe siècle et non pas en 1948. Déjà en 1917, les Britanniques déclarent leur accord à la création future d’un « foyer juif » en Palestine. C’est la célèbre déclaration Balfour. Donc la création de cet État félon avait été prévue bien avant la 2e guerre mondiale et du massacre des juifs. Massacre perpétré, disons-le avec force, par des Européens et non par les Palestiniens. Ainsi le prétexte avancé pour la création d’Israël tombe à l’eau. Ce fut une véritable fumisterie.

C’est bien l’Angleterre, la plus grande puissance coloniale du monde et la plus barbare et destructive d’autochtones, qui a émis l’idée bien avant 1948 de créer une entité sioniste au Moyen Orient et même choisi la Palestine sans se soucier du peuple qui vit dans ce pays depuis la nuit des temps. Ce sont bien les Anglais qui ont organisé et armé des groupes sionistes contre les Palestiniens et préparé la naissance d’Israël. C’est au Palestiniens, que la Haganah, une organisation terroriste sioniste armée et soutenue par les Anglais, a commencé à faire la chasse.

Donc c’est bien l’Angleterre avec la France, une grande puissance coloniale aussi, qui s’entendent comme larrons en foire pour massacrer des peuples, qui vont amputer et découper les pays en morceaux. Tous les pays du Moyen Orient vont subir les démoniaques interventions colonialistes sans pouvoir réagir. Ainsi l’Irak va être amputé du Koweït et de l’accès à la mer, la Syrie démembrée avec la création du Liban, le Yémen réduit à sa plus simple expression avec la création de l’Arabie Saoudite et d’autres. Les frontières ont donc été tracées arbitrairement, d’où ces nombreux conflits. Le rapport de force était tellement en faveur de l’extension coloniale et de la ploutocratie occidentale que tous les pays de la planète se sont retrouvés sous la coupe des colonisateurs. Ainsi, l’extermination de millions d’autochtones occultée totalement, ce sont des milliers et des milliers de Schoahs à répétition, en particulier 170 millions assassinés sur le continent américain et autant sur le continent africain et ailleurs.

Le colonialisme a réussi à imposer par la force partout ses solutions mortifers. Les États-Unis, les pays d’Amérique latine, l’Australie et d’autres ont été crées arbitrairement par la force, après que furent exterminés les peuples ancestraux. Ce sont bien des colonies occultées au vrai sens du terme. Remettre au goût du jour tous ces faits historiques permet de comprendre la suite des événements.

Après la fin de la 2e guerre mondiale, cette embellie coloniale va perdre de sa superbe, grâce au nouveau rapport des forces créé par la grande victoire de l’Armée rouge sur la barbarie nazie. L’Union Soviétique auréolée d’un prestige immense dans le monde, avait changé la donne. Le rapport des forces est complètement bouleversé en faveur des opprimés. Grâce au soutien et à l’aide de l’Union Soviétique et des pays socialistes à la lutte des peuples soumis à la ploutocratie occidentale, le colonialisme va s’effondrer. La plupart des pays colonisés vont se libérer et obtenir leur indépendance. Même si dans beaucoup de cas ce sont des indépendances fictives, c’est une grande victoire pour les peuples et une grande défaite pour les pays impérialistes. Même si l’impérialisme a perdu de sa puissance, il n’est pas mort. Il va même se maintenir d’une autre façon plus sournoise, le néocolonialisme. Les Anglais créent le Commonwealth auquel plus de 50 pays vont adhérer et les Français la Françafrique, ensemble composé d’une vingtaine de pays demeurés sous leur coupe. Les pays impérialistes ne lâchent rien. Ils veulent toujours reprendre ce qu’ils ont perdu.

Le Moyen Orient est en ébullition, le nationalisme arabe monte en flèche et la résistance anti-colonialiste est très importante. Les habitants veulent se libérer de la tutelle étrangère, c’est le cas de l’Egypte. Obligés de lâcher du lest et de perdre leur mainmise sur le Moyen Orient les impérialistes tentent à tout prix de reprendre le contrôle sur leurs anciennes possessions.

La naissance de l’entité sioniste doit être considérée dans ce contexte où l’impérialisme n’a plus les capacités de se maintenir comme avant sur son pré-carré.
La création de l’État sioniste n’a pas été décidée au hasard. C’est avant tout une très grande opération d’occupation coloniale mercantile de haut niveau et un pied à terre des puissances impérialistes au Moyen Orient. Et surtout, il faut le remarquer, cet État n’a pas été créé pour donner une patrie aux juifs martyrisés par les nazis comme le prétendent toutes les médiocraties occidentales.

Comment expliquer que dans leur grande majorité les juifs allemands rescapés de l’extermination n’ont pas rejoint l’État sioniste ? Parce qu’ils se considèrent avant tout comme Allemands, de même pour les juifs de France, d’Égypte et d’autres pays arabes. Etre juif n’est pas appartenir à une nationalité, mais c’est tout simplement faire partie d’une religion. Les fondateurs de l’Etat d’Israël ont instrumentalisé une religion et la tragédie que les nazis ont fait subir aux juifs pour rassembler des millions de personnes sans attache avec la terre de Palestine et bâtir avec leurs corps une tête de pont de l’impérialisme en plein cœur d’une région convoitée pour ses immenses richesses pétrolières. La création d’un État juif est l’une des plus grandes impostures de l’histoire. Et le sort réservé au peuple palestinien un crime abominable contre l’Humanité.

L’installation de cette entité sioniste n’a pas été facile vu l’importante résistance palestinienne et des pays arabes. Mais Israël reçoit de la part de Washington, de Paris, de Londres, d’Italie et de Berlin qui dominent la région, des moyens extraordinaires de financement, des moyens économiques très importants et surtout une assistance militaire de haut niveau. L’armée israélienne devient rapidement la plus puissante du Moyen Orient. Elle sera même dotée de l’arme nucléaire. L’armée israélienne joue le rôle qui lui a été assigné par les puissances impérialistes : le gendarme du Moyen Orient. Les dirigeants des puissances impérialistes s’appuient sur la richissime diaspora juive, la plus rétrograde et la plus réactionnaire. Elle rassemble de nombreux sionistes fanatiques de la pire espèce et bien sûr d’autres forces de la grande bourgeoisie sanguinaire européenne.

Les grandes bourgeoisies du monde capitaliste sont bien les maîtres d’œuvre de la création de cette entité macabre contre le peuple palestinien. Les dirigeants actuels d’Israël sont de la même espèce que la barbarie nazie. Ils font aux Palestiniens ce que les nazis ont fait aux juifs en Europe. La différence est que les sionistes composés de chapelles rivales sont organisés dans plusieurs partis. Ce qui sert d’argument à la presse occidentale pour présenter Israël comme un Etat démocratique que tous se doivent de soutenir et de protéger des régimes « autoritaires » de la région. Sauf que cet Etat « démocratique » n’est rien d’autre qu’un ensemble de groupes de criminels rivaux en conflits les uns contre les autres mais obligés de s’entendre pour désigner « démocratiquement » à tour de rôle celui qui doit les coiffer dans l’organisation des raids permanents destinés à massacrer un peuple, le peuple palestinien, à le chasser de son pays, à lui voler sa terre. Ne peut être démocratique un peuple qui dénie à un autre son droit démocratique à vivre libre dans sa propre nation.

La position des pays arabes, très ambiguë, c’était de ne jamais reconnaître cet État sioniste, mais les événements qui ont suivi, ont remis en question cette position, sous la pression des classes possédantes désireuses de se débarrasser du « fardeau » de la solidarité avec le peuple palestinien spolié et redoutant par dessus-tout le gros bâton de l’oncle Sam. Les représentants de la bourgeoisie égyptienne et des couches sociales attirées par la « belle vie » s’étaient empressés de tourner la page après la mort de Nasser et l’élimination de son courant politique. Le nouveau régime, dirigé par l’ancien frère musulman Essadat a conclu un traité de paix et établi des relations diplomatiques avec Israël. Suivi quelque décennies après par la Jordanie, puis par les Émirats Arabes Unis, le Maroc. Ainsi ces bourgeoisies arabes inféodées totalement aux puissances impérialistes ont baissé pavillon devant l’ennemi sioniste qui représente à peine 9 millions d’habitants alors qu’en face les peuples arabes, c’est 200 millions d’habitants. Ces bourgeoisies arabes maintiennent leur peuple d’une main de fer et appliquent à la lettre toutes les recommandations du FMI et de la Banque mondiale. Ces pays sont sous tutelle économique des puissances impérialistes.

C’est bien la trahison de ces bourgeoisies arabes qui a permis à Israël de s’implanter, de consolider sa position coloniale en Palestine et de dominer la région, s’appuyant sur une armée qui n’aurait pu devenir aussi puissante si elle n’avait pas été aidée par les puissances impérialistes.

Cet État sioniste, maintenant installé sur les terres palestiniennes ancestrales en véritable colonisateur, est pourtant reconnu par l’ONU et bien sûr par toutes les puissances impérialistes. C’est leur bébé, il ne faut pas l’abandonner.

Voici la mise en garde d’un grand dirigeant de l’État sioniste, David Ben Gourion : « cet État ne pourra survivre s’il y a trop d’arabes ». Cette idée s’est concrétisée dans la politique des dirigeants sionistes les plus rétrogrades depuis le début.

Actuellement Israël est dirigée par une mafia sioniste de la pire espèce, extrêmement dangereuse pour la paix dans la région et même internationale. Depuis le début, c’est à dire depuis plus de 75 ans, les dirigeants israéliens poursuivent une politique de répression impitoyable contre le peuple palestinien dans l’impunité totale. Son armée tue femmes enfants et vieillards sans distinction, son aviation bombarde, détruit des centaines d’habitations, des écoles, des hôpitaux. Les Palestiniens sont réprimés atrocement et emprisonnés arbitrairement sans jugement. Des enfants palestiniens sont jetés dans les prisons. La bande de Ghaza est encerclée et soumise à un embargo monstrueux et souvent bombardée. Le peuple palestinien vie dans un régime d’apartheid imposé par l’occupant. On expulse des centaines de Palestiniens de leur habitat et leurs maisons sont démolies. Ils sont parqués dans des camps un peu partout dans les pays voisins, etc. Le bilan est terrible. On parle de plus de 16 000 morts et d’autant de blessés, mais c’est certainement très en dessous de la réalité.

Israël a jeté à terre le plan de partage et la solution à deux États, l’un israélien et l’autre palestinien, décidé par l’ONU, sans réaction des médiocraties occidentales. 25 résolutions de l’ONU sont restées dans les tiroirs panier. Responsable de tous ces crimes, Israël peut tout se permettre. Il est intouchable.

En fait Israël agit contre les Palestiniens comme les pays impérialistes l’on fait en Irak, en Libye, en Syrie, en Afghanistan et ailleurs. Israël agit bien sous les ordres des puissances impérialistes. D’ailleurs sans leur soutien, il n’existerait pas.

Un petit pays de 9 millions d’habitants ne fait pas le poids face aux peuples arabes. Israël devrait réfléchir à deux fois pendant qu’il est encore temps, les peuples arabes vont bien se réveiller un jour.

Les crimes contre le peuple palestinien continuent encore et encore avec la complicité des puissances impérialistes et dans un silence insoutenable de toute la ploutocratie occidentale. Chaque jour deux ou trois Palestiniens sont abattus par le soldatesque israélienne. Quand les médias occidentaux se décident à en parler, ils ne le font que sur le ton d’une information banale sans plus, presqu’un fait divers. Gare au journaliste d’un média occidental qui oserait critiquer Israël sur ces crimes abominables. C’est de l’anti-sémitisme. Une ignoble calomnie. Car, c’est entendu, les Israéliens ne font toujours que riposter aux attaques de « terroristes ».

Le peuple palestinien résiste sans relâche contre l’occupant, c’est un combat difficile, mais sa lutte finira par payer. Il retrouvera la souveraineté totale sur son pays, sans l’ombre d’un doute.

A.K.