Alors que la grève dure depuis presque trois mois La police intervient pour rouvrir la laiterie de Draâ-Ben-Khedda

samedi 7 janvier 2012

Après trois mois environ de fermeture de la laiterie de Draâ-Ben-Khedda par les travailleurs qui exigeaient l’ouverture d’une enquête de l’IGF et la reprise par l’État de leur entreprise, les éléments de la police ont été mobilisés hier pour sa réouverture par la force.

Les forces de l’ordre mobilisées en nombre important sur le site tôt dans la matinée d’hier n’ont pas eu la tâche facile tant les travailleurs n’ont pas hésité à afficher leur détermination à en découdre. La tension, qui planait dans l’air pendant un moment, n’a pas tardé à éclater en escarmouches entre les forces de l’ordre qui tentaient de rouvrir l’accès à la laiterie et d’évacuer les protestataires en application d’une décision de justice rendue en faveur du patron de l’entreprise et un groupe de travailleurs qui refusait de quitter les lieux.

Selon des sources sur place, des groupes de jeunes des quartiers mitoyens se sont mis de la partie et commençaient à lancer des pierres et autres projectiles sur les forces antiémeutes. Ce qui se serait soldé par quelques arrestations. La situation n’a pas tardé à être maîtrisée par les services de sécurité mais les travailleurs refusent toujours de reprendre le travail faisant fi de la décision de justice qui les obligeait à regagner leur poste.

Il y a lieu ainsi de relever que la situation à l’ex-Onalait est devenue des plus inextricables. Pour rappel, toutes les propositions de sortie de crise enregistrées depuis le début de cette grève se sont soldées par un échec. La dernière en date était celle qui a émané, il y a environ une semaine, des responsables de wilaya de l’UGTA et de l’UGCAA qui n’ont pu trouver écho auprès des travailleurs grévistes.

Moins de deux semaines auparavant, ces mêmes responsables d’organisations professionnelles avaient pris part à une délégation constituée avec un comité de sages sous l’égide de l’APW de Tizi Ouzou qui a tenté d’amener les parties en conflit à la table des négociations mais en vain. Les travailleurs ne se sont pas contentés de refuser de prendre part à cette rencontre de conciliation mais ont même invité les membres de la délégation qui se sont déplacés vers eux à quitter les lieux. Durant la même journée, les mêmes travailleurs avaient rendu publique une déclaration à travers laquelle ils ont dénoncé le parti pris du président d’APW avec le patron de l’entreprise et réitéré leurs deux revendications principales à savoir la commission d’enquête de l’IGF et la renationalisation de l’entreprise.

Samir Leslous

in Liberté du 27 décembre 2011