Anticommunisme psychotique primaire à l’occasion d’un enterrement

dimanche 28 janvier 2018
par  Alger republicain

La moudjahida Fatima Ouzegane s’en est allée ce jeudi à l’âge de 90 ans. Elle a connu les geôles de l’occupant colonialiste de janvier 1958 à décembre 1959. De nouveau elle sera jetée en prison par le pouvoir de Chadli pour ses activités dans la Ligue des droits de l’Homme. Elle a été enterrée vendredi. Alger républicain s’incline à sa mémoire et présente ses condoléances à sa famille.

Dans son édition du 27 janvier, El Watan* rapporte les propos de Saâda Messous, ancien membre de l’ALN, qui a retracé la vie militante en guise d’hommage. « L’oncle de Fettouma, le grand Amar Ouzegane, militant du Parti communiste algérien (PCA), qu’il n’a pas hésité à quitter, était l’un des rédacteurs de la plateforme de la Soummam (aout 1956) » dit-il.

Le PCA « qu’il n’a pas hésité à quitter », une affirmation sentencieuse qui laisse entendre que le PCA défendait une ligne opposée aux aspirations du peuple algérien à l’indépendance. Une calomnie répétée des milliers de fois. Il se pourrait que l’ancien de l’ALN, respectable pour avoir pris les armes pour libérer le pays et risqué de perdre la vie, n’a fait que reprendre cette vieille rengaine sans s’être donné la peine de vérifier la véracité des propos colportés. Admettons-le. Mais quel besoin avait-il, à l’occasion des obsèques de la moudjahida, d’évoquer le PCA en ces termes malveillants ?

Pourquoi inverse-t-il les rôles et les responsabilités ? N’est-ce pas que Amar Ouzeggane avait été l’homme le plus détesté par le mouvement national pour ses propos contre Messali assimilé aux hitlériens, au lendemain des massacres du 8 mai 1945 ? Et n’est-ce pas le comité central du PCA qui l’a exclu de ses rangs pour son refus de reconnaître ses erreurs. Après s’être fait oublier pendant quelque temps, il est « récupéré » par le FLN qui a besoin de belles plumes pour faire connaître ses principes et objectifs patriotiques. De là a été façonnée cette légende mensongère et sans cesse martelée en toute occasion sur un Ouzegane patriote qui défie le parti - dont il n’était pas un simple militant de base mais le dirigeant - pour son « hostilité » à la question nationale.

Z.B
28.01.18
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* url : http://elwatan.com/actualite/fatima...