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Au Yémen c’est la poursuite des raids de la coaition et les navires iraniens font demi-tour

mardi 28 avril 2015

La coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a de nouveau frappé vendredi la rébellion dans le sud du Yémen, pays au large duquel des navires iraniens soupçonnés par les États-Unis de transporter des armes à destination des insurgés ont fait demi-tour.

Le conflit qui fait rage depuis un mois entre les rebelles Houthis et les partisans du président yéménite en exil n’épargne pas les enfants, a déploré l’ONU, affirmant que 115 d’entre eux avaient péri dans les hostilités depuis le 26 mars.

La coalition a lancé à cette date des raids aériens pour soutenir les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, et contrer les Houthis, qui contrôlent la capitale et menacent de prendre le pouvoir dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
L’Iran, accusé de soutenir militairement les rebelles, assure ne leur fournir qu’une aide humanitaire.

Douze navires américains, dont le porte-avions Roosevelt, croisent actuellement non loin des côtes yéménites, sous blocus maritime, notamment pour faire respecter l’embargo sur les armes destinées aux Houthis, voté il y a dix jours par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Même si les neuf bateaux iraniens, dont deux armés, qui faisaient cap sur le Yémen ont changé de direction selon des responsables américains, la marine des Etats-Unis reste en alerte et "surveille de très près" ce convoi, a indiqué l’un d’eux.

A Téhéran, c’est au sujet d’avions humanitaires eux aussi contraints de rebrousser chemin selon les autorités iraniennes, face à la coalition arabe contrôlant l’espace aérien yéménite, que le chargé d’affaires saoudien a été convoqué vendredi soir.

A Genève, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a indiqué vendredi qu’"au moins 115 (enfants) ont été tués et 172 mutilés" selon un bilan arrêté au 20 avril. D’après l’agence onusienne, plus de la moitié ont été tués lors de bombardements aériens.
Le bilan réel est sûrement plus élevé car des vérifications sont encore en cours, a assuré l’Unicef, expliquant par ailleurs qu’une centaine d’enfants avaient été recrutés par les groupes armés.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état jeudi d’un bilan global de 1.080 morts et 4.352 blessés —civils et militaires— depuis le 19 mars.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) espère venir en aide à 2,5 millions de personnes dans le pays entre mai et juillet. Le manque de carburant pourrait toutefois mettre à mal ces opérations.
Malgré l’annonce mardi par Ryad de l’arrêt des raids aériens intensifs de son opération "Tempête décisive", la coalition a poursuivi ses bombardements.

En inaugurant une nouvelle phase de son intervention, baptisée "Redonner l’espoir", censée permettre la reprise du processus politique et la fourniture d’une aide humanitaire, Ryad s’était laissé la possibilité de continuer à bombarder la rébellion en cas de "geste agressif".
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des raids ont ciblé un camp militaire d’une unité favorable aux rebelles près de Taëz (sud-ouest), selon des habitants.

Des positions rebelles ont été bombardées et des affrontements ont eu lieu à Aden, la grande ville du sud, jusqu’à l’aube, ont indiqué à l’AFP des combattants pro-Hadi.
Raids et heurts nocturnes ont également eu lieu dans la province orientale de Marib, selon des résidents, et se sont poursuivis vendredi contre un convoi rebelle dans la province d’Abyane (sud), faisant des morts et des blessés, ont rapporté des miliciens chiites.

D’autres frappes ont eux lieu à Daleh, non loin de là, et dans la province centrale d’Ibb, où un pont menant au bastion chiite de Dhammar a été détruit, ont affirmé à l’AFP des responsables locaux.
Alors que les conditions sur le terrain semblent loin de permettre la reprise d’un dialogue politique, selon des experts, l’ONU a désigné jeudi un nouveau médiateur pour succéder à Jamal Benomar, qui a démissionné.

La nomination du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed deviendra effective lundi si aucun pays membre du Conseil de sécurité ne s’y oppose.
Les rebelles chiites ne veulent toutefois pas entendre parler de reprise des pourparlers sous l’égide des Nations unies tant que les raids aériens se poursuivent.

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Assawra avec les agences de presse

24.04.15