BENIN : Bravo Responsables syndicaux et travailleurs salariés !

dimanche 26 janvier 2014

Organe de liaison du Parti Communiste du Bénin

BRAVO RESPONSABLES SYNDICAUX ET TRAVAILLEURS SALARIES !

Après leur marche du 27 décembre 2013, réprimée dans le sang par la soldatesque à l’ordre de Boni YAYI, les Principales Centrales et Confédérations Syndicales du Bénin ont appelé à une grève générale les 07 et 08 Janvier 2014. Face à ce mouvement qui a connu un succès franc, le gouvernement a multiplié des intimidations, des complots de toutes sortes. Les responsables de syndicats jaunes montés de toutes pièces dans certaines administrations, avaient à leur disposition l’ORTB pour diffuser leur appel de sabotage de la grève, pendant que les communiqués et motions des centrales étaient interdits d’antenne. Le sabotage ayant échoué, le pouvoir lui-même est monté directement au créneau pour menacer. Le Secrétaire Général du Gouvernement, Eugène DOSSOUMON brandit l’arme éculée de la défalcation. Et ceci en violation encore une fois de la loi, celle n° 2001-09 sur la grève qui stipule en son article 25 que « les grèves ayant pour motif la violation des libertés fondamentales et des droits syndicaux universellement reconnus ou le non-paiement des droits acquis par les travailleurs, ne donnent lieu à aucune réduction de salaire ou de traitement ».

La menace de défalcation constitue donc en soi une violation encore des libertés et une provocation inadmissible contre les travailleurs et le peuple.

Les Responsables des Centrales et Confédérations Syndicales ont aussitôt réagi à cette nouvelle provocation en appelant tout de suite à la poursuite de la grève pour les 15 et 16 janvier, au lieu du 21 janvier initialement annoncé.

Cette réaction appropriée, adéquate des responsables syndicaux constitue déjà une défaite pour le pouvoir liberticide de Boni YAYI.
Les revendications des travailleurs sont pourtant, non seulement légitimes et légales, mais simples. Elles se résument au respect par le pouvoir des droits et engagements vis-à-vis du peuple ? :

  • Respect et jouissance sans entraves des libertés.
  • Limogeage du Préfet Placide AZANDE, et du Commissaire Central de Cotonou P. AGOSSADOU qui en violation de la loi et de la personne humaine ont réprimé dans le sang une manifestation pacifique légale.
  • La garantie de la sécurité aux citoyens.
  • L’annulation de concours frauduleux.
  • Le paiement aux agents de l’Etat des 25% d’augmentation décidé en 2011.

Les Responsables Syndicaux conditionnent tout dialogue au départ des auteurs de la barbarie du 27 décembre 2013. Quoi de plus normal, de plus simple. Est-ce si difficile pour le président Boni YAYI, qui a le record de limogeage de ministres et/ou de conseillers, de limoger un Préfet et un Commissaire qui ont fait couler le sang de responsables syndicaux ? ?

Est-ce si difficile ? ?! A moins que les limogeages ne peuvent intervenir qu’ ? la seule humeur et selon l’intérêt personnel du Président et non au service de la liberté, des citoyens et du peuple ? ?!

En tout cas, les travailleurs ont raison, mille fois raison. Tout démocrate ne peut que leur dire Bravo, les encourager ? tenir ferme et aller jusqu’au bout.

Xavier

YAYI DOIT PARTIR

YAYI est fini. Non pas seulement parce qu’il tend vers la fin de son second mandat usurpé, non, mais parce qu’il ne peut plus rien apporter de bon au peuple et au pays qu’il a plongés dans le chaos. Il est fini parce qu’il ne peut même plus garantir ni respecter la légalité en vigueur. Et par conséquent, chaque jour qu’il fait de plus au pouvoir apporte malheur, désolation, arbitraire, crise au pays et aux citoyens.

La liste des malheurs, des scandales est longue ? : le gouffre de l’usine de Maria-Gléta pendant que le pays est plongé tous les jours dans le noir, du siège de l’Assemblée Nationale, les conflits avec le pouvoir judiciaire, avec les opérateurs économiques, avec les étudiants, les travailleurs et leurs responsables syndicaux, les frasques et décisions arbitraires de la Cour Constitutionnelle, la ruine de l’école, le chômage de la jeunesse, la mévente dans les marchés sans parler de l’insécurité, du piétinement des libertés et de la dignité de la personne humaine, etc.

YAYI doit partir. Le plus tôt serait le mieux pour le peuple et pour lui-même. Alors, Président YAYI, le peuple est fatigué de toi, va-t-en, va-t-en maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Attra

L’INSURRECTION EST UN DROIT LEGITIME ET LEGAL DU PEUPLE.

Comme ? chaque crise allumée par le pouvoir, Boni YAYI a encore dépêché ses ministres en tournée ? l’intérieur du pays. Et comme ? chaque fois, c’est ? qui des ministres crieraient le plus et le plus fort contre les opposants, les responsables syndicaux, les grévistes etc… Cette fois-ci, les Ministres crient fort et accusent en disant que les opposants prépareraient un putsch ou une insurrection pour chasser YAYI du pouvoir. Et de dire que seules, les élections constitueraient la voie démocratique de l’alternance au pouvoir.

Il est vraiment étonnant, voire pathétique que des Ministres d’un pouvoir qui se dit démocratique fassent l’amalgame en mettant sur le même plan, un putsch (militaire) et l’insurrection aux fins de déclarer cette dernière également comme anti-démocratique et illégale. Si le putsch militaire n’est pas une voie démocratique, il en va autrement de l’insurrection. Or l’insurrection a été et demeure l’acte fondateur de toute démocratie. Elle est la forme suprême de lutte légale aux mains du peuple souverain pour rétablir la démocratie mise ? mal et en danger. Toutes les constitutions démocratiques la reconnaissent soit formellement, soit ? travers le préambule et l’adhésion ? la déclaration universelle des droits de l’homme de 1944. Celle-ci stipule que face ? un pouvoir dictatorial, l’insurrection est un droit et un devoir sacré du citoyen.

Au Bénin, ce sont les mouvements insurrectionnels, le soulèvement populaire de 1989, notamment du 11 décembre 1989, qui en renversant le pouvoir autocratique et sanguinaire de Kérékou-PRPB, ont constitué l’acte fondateur du régime du Renouveau démocratique. La Conférence des Forces Vives n’a pu se tenir qu’après et grâce aux mouvements insurrectionnels de 1989. La Constitution en vigueur en reconnaissant dans son préambule la déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte Africaine des droits de l’Homme, reconnait du coup l’insurrection comme un droit et un devoir légitime du peuple.

Qu’ils sont ridicules, le pouvoir et les ministres de YAYI. Aveuglés et paniqués, ils ne voient pas qu’aujourd’hui partout dans le monde, le droit ? l’insurrection et l’insurrection ont repris leurs lettres de noblesse avec les mouvements populaires ? l’exemple de la Tunisie, de l’Egypte. N’est-ce pas l’insurrection qui est mise en avant pour justifier l’agression de la Libye de Kadhafi ? ? Un Ministre Allemand des Affaires Etrangères n’est-il pas allé en Ukraine encourager publiquement les insurgés rassemblés en décembre dernier contre leur gouvernement.

Qu’ils sont ridicules ces Ministres qui pensent que l’insurrection dépend de la volonté ou des cris de rage de telle ou telle personne. Non, l’insurrection est un droit que le peuple souverain met en œuvre lorsqu’il sent la nécessité de rétablir sa volonté, de rétablir sa volonté en loi.
Aujourd’hui, c’est YAYI qui impose seul sa volonté et forge sa loi sans égard aux droits acquis au prix du sang par le peuple. Il est alors normal, légitime, salutaire que le peuple se lève (enfin) pour rétablir sa volonté en loi. Et tout démocrate devrait alors plutôt dire ? : Vivement l’insurrection ? ! Et aider le peuple ? parvenir ? ses fins ? : renverser le pouvoir dictatorial de Boni YAYI et instaurer son pouvoir, le pouvoir des travailleurs et des peuples.

Jean Kokou ZOUNON

Organe de liaison du Parti Communiste du Bénin

Directeur de Publication :Philippe NOUDJENOUME

Rédacteur en Chef : Jean Kokou ZOUNON

16 janvier 2014