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Comment distinguer une invasion de l’OTAN d’un mouvement social

dimanche 13 novembre 2011

Certains médias présentent l’invasion de l’OTAN et des Etats-Unis contre la Libye comme un mouvement social. Pour ceux qui ne savent pas faire la part des choses, suggérons quelques pistes :

 Un mouvement social majoritaire triomphe seul et n’a pas besoin de l’invasion d’une coalition impérialiste de 42 pays pilleurs pendant plus de six mois pour s’imposer.

 Un mouvement social est composé de gens faits de chair et de sang, et non de victimes imaginaires de soi-disant bombardements non confirmés par les journalistes de Telesur, ni par les satellites Russes ni par ceux du Pentagone.

 Un mouvement social surgit spontanément du peuple et non des plans du Pentagone pour envahir la Libye dénoncés depuis 2001 par le général Wesley Clark.

 Un mouvement social n’obtient pas la protection de cette mafia de puissances hégémoniques appelée l’ONU.

 Un mouvement social n’est pas dirigé par des monarques, des terroristes intégristes, des mercenaires étrangers ni d’ex-ministres du gouvernement auquel il s’appose.

 Un mouvement social n’est pas présenté par Barack Obama comme « un modèle pour les relations internationales » et ne reçoit pas l’appui de l’armée d’occupation européenne appelée l’OTAN.

 Un mouvement social ne commence pas par assassiner son propre chef, comme l’a fait le CNT avec son premier président, Abdel Younis.

 Un mouvement social ne dispose pas de porte-avions, de navires de guerre, de bombardiers, de missiles téléguidés, d’hélicoptères de combat et d’avions sans pilotes.

 Un mouvement social n’applique pas à ses compatriotes la stratégie de bombardements terroristes de la population civile inaugurée par la Luftwaffe nazi contre la ville de Guernica.

 Un mouvement social ne répète pas ce massacre à 20.000 reprises lors de missions aériennes contre son propre pays.

 Un mouvement social ne bombarde pas systématiquement les hôpitaux, les aqueducs, les écoles, les quartiers résidentiels et les moyens de communication.

 Un mouvement social ne séquestre pas des journalistes indépendants ni ne les expulse pour les empêcher de témoigner sur ce qui se passe.

 Un mouvement social ne se livre pas à l’assassinat ciblé des dirigeants de son pays et n’offre pas une récompense d’un million et demi d’euros pour leurs têtes.

 Un mouvement social ne déploie pas des avocats, des lobbys et des influences pour que la Cour Pénale Internationale émette des mandats d’arrêt contre ses adversaires.

 Un mouvement social ne provoque pas le massacre de 60.000 personnes parmi son propre peuple.

 Un mouvement social n’a pas de complices financiers internationaux capables de confisquer 270 milliards de dollars de réserves de son propre pays.

 Un mouvement social n’offre pas les ressources de son pays à une nuée de sociétés multinationales.

 Un mouvement social n’est jamais appuyé inconditionnellement par les monopoles et multinationales de l’information.

 Un mouvement social ne dispose pas de cameramen, de scénaristes, de maquilleurs, d’acteurs, de costumiers et de metteurs en scène pour filmer au Qatar de fausses scènes de victoire.

 Un mouvement social ne détruit pas et ne saccage pas les sièges diplomatiques des pays amis.

 Un mouvement social ne tue pas systématiquement des compatriotes parce qu’ils ont le peau noire, comme le font les forces du CNT

 Un mouvement social n’est pas dirigé par Berlusconi, Sarkozy, Cameron, Merkel et Rassmussen.

 Un mouvement social n’est pas reconnu prématurément comme gouvernement par les puissances impérialistes avant même d’avoir obtenu le contrôle de tout le territoire.

S’il est facile de distinguer une invasion de l’OTAN d’un mouvement social, il est encore plus facile de distinguer un imbécile d’une canaille. L’imbécile ignore les faits énumérés plus haut. La canaille les connaît mais persiste à dire que l’invasion de la Libye est un mouvement social.

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mercredi 26 octobre 2011

Luis BRITTO GARCIA

auteur vénézuélien