Accueil > International > DONALD TRUMP, LE « FAISEUR DE PAIX » OU L’IMPOSTURE DE LA PAX AMERICANA À GHAZA

DONALD TRUMP, LE « FAISEUR DE PAIX » OU L’IMPOSTURE DE LA PAX AMERICANA À GHAZA

lundi 3 novembre 2025, par Alger republicain

Donald Trump se targue d’avoir « instauré la paix » à Ghaza. Ses partisans l’ont même surnommé le « faiseur de paix », celui qui aurait mis fin à un siècle de conflit au Proche-Orient. Mais derrière cette mise en scène médiatique, soigneusement orchestrée par les grands réseaux américains et israéliens, se cache une tout autre réalité : celle d’une Pax Americana imposée au prix du sang, une « paix » impérialiste destinée à garantir les intérêts stratégiques, militaires et financiers du capital occidental.

Le plan de Donald Trump pour Ghaza n’a jamais visé à instaurer une paix juste. Il s’agit d’un dispositif géopolitique pensé pour pérenniser la domination coloniale d’Israël sur la Palestine, tout en donnant à l’empire américain une image de « médiateur ». En vérité, Trump ne fait que prolonger la logique séculaire du capitalisme impérialiste : pacifier par la force, soumettre au nom de la stabilité, exploiter sous couvert de modernité.
Parler de « paix » tout en niant l’existence du peuple palestinien relève d’une imposture morale et politique. Dans les discours officiels américains, les Palestiniens ne sont jamais des sujets, mais des obstacles. Ils ne figurent dans les accords que pour mieux être effacés de la carte.
L’accord de cessez-le-feu signé sous l’œil du Qatar et salué par les chancelleries occidentales n’est qu’une opération de communication. Les bombardements israéliens se poursuivent, les hôpitaux sont réduits en cendres, et le blocus continue d’affamer la population. Derrière le rideau diplomatique, le capitalisme de guerre fonctionne à plein régime : les usines d’armement américaines et israéliennes voient leurs actions grimper en bourse, les contrats d’énergie se multiplient, et les multinationales raflent les marchés de la reconstruction.
Ainsi va la Pax Americana : une paix pour les marchés, une guerre permanente pour les peuples.
La Bande de Ghaza est devenue un laboratoire de la domination impérialiste contemporaine. L’enclave palestinienne, transformée en prison à ciel ouvert, est soumise à une expérimentation constante : contrôle numérique, surveillance militaire, drones tueurs, dépendance économique totale. Les technologies testées sur le peuple palestinien seront ensuite exportées à travers le monde pour contrôler les masses révoltées, des banlieues de Paris aux quartiers pauvres d’Amérique latine.
Le plan de Trump entérine ce modèle colonial : une « force internationale de sécurité » sous veto israélien, un pseudo-gouvernement palestinien dépourvu de souveraineté, et la consolidation d’un système économique où l’aide humanitaire devient une arme de domination, conditionnée à la docilité politique.
Depuis la création de l’État d’Israël, le sionisme politique a toujours été l’allié naturel de l’impérialisme occidental. Israël joue le rôle d’avant-poste militaire du capital américain au Moyen-Orient, garantissant le contrôle des ressources énergétiques et la répression des mouvements révolutionnaires arabes.
Trump n’a donc rien inventé : il a simplement formalisé cette alliance historique en lui donnant une rhétorique vulgairement triomphaliste. Ce qu’il appelle « paix » n’est autre qu’un pacte entre bourgeoisies, un contrat d’exploitation entre Washington, Tel-Aviv et les monarchies réactionnaires du Golfe.
Face à cette machine de guerre, le peuple palestinien incarne la résistance universelle des opprimés. Sa lutte n’est pas seulement nationale : elle est anti-impérialiste, anticoloniale et profondément sociale. Car le colonialisme israélien ne vise pas seulement à occuper une terre, mais à détruire une société, à briser la solidarité, à imposer la dépendance économique totale.
Dans chaque pierre lancée, dans chaque enfant qui survit au blocus, il y a la même énergie révolutionnaire qui anima les peuples d’Algérie, du Vietnam ou de Cuba. La lutte palestinienne est une guerre de libération nationale, mais aussi un combat de classe contre l’ordre mondial du capital.
L’Occident, qui se prétend défenseur des droits de l’homme, ferme les yeux. Ses gouvernements savent, ses médias mentent, ses intellectuels se taisent. Cette complicité active ne relève pas seulement de l’hypocrisie morale : elle découle d’intérêts économiques précis. Les entreprises d’armement, les lobbies énergétiques, les géants du numérique sont les véritables bénéficiaires de cette guerre.
C’est pourquoi le combat du peuple palestinien est aussi le nôtre. Car tant que la Palestine sera occupée, aucun peuple ne pourra prétendre être libre.
Notre propre histoire nous enseigne que l’oppression n’est jamais éternelle. Comme les Algériens hier face à la France coloniale, les Palestiniens affrontent aujourd’hui l’un des appareils militaires les plus puissants du monde. Mais un peuple qui se bat pour sa liberté ne peut être vaincu. L’histoire du XXe siècle, des indépendances africaines à la chute des dictatures soutenues par l’Occident, en témoigne.
La victoire du peuple palestinien sera celle de tous les peuples en lutte contre la domination impérialiste. Elle marquera un pas de plus vers un monde affranchi de la logique du profit, de la guerre et de l’exploitation.

Lyes SAHOURA