Décès de Jean Salem, grand philosophe et homme d’engagement. L’hommage de Gilles Figuères

lundi 15 janvier 2018
par  Alger républicain

Décès de Jean Salem, grand philosophe et homme d’engagement

L’hommage de Gilles Figuères

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Jean Salem, philosophe Sorbonne - L’oeuvre de Marx I et II

Je viens d’apprendre la disparition de Jean Salem, emporté à 65 ans après une longue maladie dans la nuit de samedi et dimanche 14 janvier 2018.

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Jean était mon ami, nous fumes élèves au Lycée François Villon et militants de la Jeunesse Communiste. Ensemble nous avons manifesté, entre autres, contre la venue de Nixon à Paris pendant la guerre du Vietnam, nous fûmes arrêtés ensemble pour avoir jeté des tracts au passage du cortège officiel. C’était également un habitant de Malakoff où il a passé une partie de sa jeunesse quand son père, Henri Alleg, à la sortie de sa clandestinité, fut accueilli par Léo Figuères à Malakoff.

Mais Jean Salem c’était surtout un philosophe, professeur à la Sorbonne, grand spécialiste mondialement connu et reconnu des philosophes grecs, comme Démocrite, Épicure, Lucrèce (prix des Études grecques, lauréat de l’Académie française). Il avait une telle soif de connaissances qu’outre son agrégation et son doctorat en philosophie, il était aussi diplômé en sciences politiques, en littérature, en économie et en histoire de l’art. Il organisait à la Sorbonne – et avec quel succès ! – des séminaires autour du marxisme « Marx au 21e siècle : l’esprit et la lettre » qui réunissaient de nombreux penseurs français et étrangers.

Il est resté fidèle jusqu’au bout aux idéaux révolutionnaires comme communiste critique en particulier sur la perte des repères et des valeurs qui brouillent le message de la transformation nécessaire de la société capitaliste.

Jean avait accepté avec enthousiasme de parrainer l’association des Amis de Léo Figuères-ALF. Il devait à l’origine participer à notre initiative pour le centenaire de la Révolution d’Octobre pour y faire une conférence, la maladie l’en aura empêché.
Je pleure un ami trop tôt parti, nous perdons un grand intellectuel brillant qui laisse une œuvre considérable.
Je pense également à nos amis de l’ACCA qui perdent un militant dans la lutte contre le néo colonialisme, fidèle aux engagements de son père.

Nous sommes tous tristes, nous perdons un ami, un camarade, continuons son combat pour faire vivre le marxisme !

Les Amis de Léo Figuères présentent à son épouse Marie-Pierre, à ses enfants, à son frère André et à sa famille leurs sincères condoléances.

Gilles Figuères

Note : C’est dans l’un de ses derniers livres, Résistances (entretiens avec Aymeric Monville, éditions Delga, 2015), qu’il évoque son parcours biographique, militant et intellectuel.