Décès de notre camarade Henri Alleg : nouveaux messages d’hommage

mercredi 24 juillet 2013
par  Alger républicain

L’hommage du cinéaste Hassan Bouabdallah :

http://www.youtube.com/watch?v=qrK-...


Militant du PAGS depuis le début des années 70 jusqu’à sa dissolution dans les circonstances que l’histoire écrira ... je tiens à rendre hommage au Camarade Henri ALLEG pour toutes ses contributions et son parcours militant riches en enseignements pour tous les militants de tout âge.

Je ne l’ai malheureusement pas connu physiquement mais la lecture de toutes ses contributions m’a apporté des enseignements inestimables.

Je l’en remercie et je prie sa famille et les camarades de bien vouloir accepter mes condoléances.

Djamel-Eddine Mekhancha

29.07.2013



L’association des pieds noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA) tient à dire sa profonde émotion face au décès d’Henri Alleg, et un immense merci à cet homme magnifique et courageux, et aux combats qu’il a menés : contre le joug colonial en Algérie ; pour l’indépendance avant et après la guerre ; pour la démocratie et la dignité du peuple dans le pays libéré ; pour la fraternité des peuples des deux rives de la Méditerranée.

Merci Henri !

Jacques Pradel

Marseille, le 17 juillet 2013



Merci, Henri Alleg !

Par Saïd Ould-Khelifa

C’était un soir de décembre du début des années 90, sur le plateau « d’Ombres Blanches », un homme au sourire généreux et au regard fraternel débarque. Visite de courtoisie. Le grand Rouiched est là, il vient de terminer une prise. On pose tous les trois. Photo souvenir. Elle fera la Une d’« Alger Républicain », du lendemain. Rouiched, en est tout retourné. Il regrette de n’avoir pas été « plus bavard comme de coutume ». « Ya mhaïnek , tu ne m’a pas prévenu de l’arrivée de ce grand monsieur, j’ai été pris de court ! ».

En vérité Rouiched était tout simplement ému, de parler avec Abdelhamid Benzine, le patron du légendaire quotidien progressiste. Ils causèrent de … cyclisme ce soir-là. Mais en se quittant, Rouiched, osa une demande « Si Hamid, la prochaine fois, ramenez-nous Henri Alleg. le moudja- hid ». Pour toute réponse, Benzine l’embrassa avec un sourire tout aussi chargé d’émotion. Par la suite, Rouiched revint sur cette visite pour redire son admiration pour ces hommes de conviction et de courage : « On a reçu le ministre de la Culture. Benzine, avec la venue prochaine de Alleg, ce sera comme si le président de la République débarquait ici ».

J’ai souvent pensé à cet hommage rouichedien, chaque fois que j’ai rencontré Alleg. Mais, je n’ai jamais pu lui rapporter cette anecdote. Lui qui aimait les blagues, aurait sans doute apprécié. Mais était-ce vraiment un trait d’humour ? Deux semaines plus tard, invité par Mohamed Khadda à partager le repas de fin d’année, auquel prenait part sa fidèle compagne (de route aussi), Nadjet, ainsi que Alloula et Lucette Hadj Ali, je confiais mon histoire au grand peintre, qui se faisait une joie à l’idée de jouer un petit rôle dans ce premier film avec Rouiched et Momo, (mais la maladie, fulgurante, qui se déclara par la suite, en décida, hélas, autrement). « Rouiched, n’a fait que refléter un sentiment de respect et de reconnaissance, assez présent chez notre peuple, à l’égard de ceux, qui, comme Henri Alleg, ont fait leur choix de devenir algérien, en risquant leur vie ». Henri et son alter-égo Gilberte (native de Mostaganem), resteront donc, à jamais le symbole de cette « race » de Justes qui ont fait leur, le combat des milliers d’Algériens, vivant depuis 1830, sous le joug d’un véritable apartheid.

Israélites tous les deux, ils ont veillé, pour autant, tout comme Maurice Laban, Daniel Timsit, à ne pas faire de leur judéité d’origine, le socle de leur action. Henri, ne manquera pas de le redire à sa façon, lorsqu’il fit part, avec Boualem Khalfa (un autre grand patriote), de son désaccord avec l’approche confessionnelle, mise en avant par Jean Pierre Lledo dans son très intéressant documentaire, par ailleurs, « Un rêve algérien » (2003) :

« Ce sont nos sentiments, anticolonialistes et notre rejet de toute forme d’injustice, qui nous ont réunis. Nous n’avions pas une démarche œcuménique mais militante et progressiste », confieront Henri Alleg, Boualem Khalfa, sous l’œil approbateur de l’enfant de Ténès, Jean-Pierre Saïd.

Me prenant à l’écart, Jean- Pierre Saïd, un autre ancien d’Alger Républicain, fera part, lui aussi, de sa désapprobation face à l’approche du réalisateur : « C’est ce genre de clivage, qui pousse certains à faire preuve d’amnésie, comme ceux qui ont débaptisé la rue Pierre Ghanassia à Ténès, un cousin mort au champ d’honneur, pour la nommer, rue Al Qods !  ». Cette basse besogne, diablement démagogique, fut celle d’une APC fraîchement élue, en 1990. « L’une des figures les plus attachantes était celle de notre infirmier zonal, Hadj. Nous l’appelions ainsi, mais son vrai nom était Ghenassia. Il était israélite et parlait très bien l’arabe. Pour tous ceux qui tiennent comme un fait établi le prétendu antagonisme de nos origines religieuses, je voudrais qu’on le sache : Hadj est mort, refusant d’abandonner ses blessés. » Ces lignes ont été écrites par le Commandant Azzedine, dans « On nous appelait fellaghas » (1976). Sans commentaire.

Sauf que la disparition du moudjahid Henri Alleg, est une occasion, de bousculer cette amnésie quasi « mongolienne », celle qui ne nous mettrait pas à l’abri de l’ingratitude qui sclérose les peuples. Et malheureusement l’absence totale de réaction officielle, ne parlons pas de celle des partis politiques ou des associations, laisse peu de place à un hypothétique sursaut, celui que le « nif » aurait, en d’autres temps, dicté sans hésitation aucune. L’honneur de l’Algérie libérée se trouvait aussi dans cette terrible « Question » posée dès 1957, de la prison Barberousse et entre deux séances de torture, par Henri Alleg à ses tortionnaires et au reste du monde. Alleg avait aussi mis à nu cette pratique médiévale et néanmoins barbare que les Bigeard, Massu, Ausaresses et leurs hommes de mains avaient érigée en méthode de « défense du monde civilisé » (sic).

Nous devions, nous revoir, avec Henri Alleg, pour poursuivre un travail autour d’un projet de long-métrage « La Robe jaune » qui relaterait les derniers jours de son compagnon de lutte, Maurice Audin mais aussi les conditions de son arrestation, dans la souricière que lui avait tendue les paras de Massu, au domicile de Josette et Maurice Audin, le 12 juin 1957, à Alger.

Mais, en ce 17 juillet 2013, tout n’est pas perdu, la rue, bruissait ; la disparition à 92 ans, a laissé muet, plus d’un.

Et à bas bruit les choses essentielles étaient dites.

Yacine C. : « C’est un grand homme que ses pas ont volontairement conduit vers l’Algérie. Ce n’est pas un « ami de l’Algérie », c’est un Algérien, de nationalité, celle obtenue, non pas au nom du droit du sol, mais par le sang resté sur les mains de ces tortionnaires », et Nadia A. de confier à son tour : « Je perds un 2e père, spirituel celui-là. Le premier biologique, Ali, était compagnon d’Henri ainsi que ma mère Louiza ! Une famille de convictions fortes et fécondes. C’est la perte d’un être que j’ai toujours senti proche, si humain, et quand j’y pense, je repense aussi à mes parents, à tous, aux compagnons, espagnols, algériens, français … Je garde au fond de moi un sentiment de grande fraternité ? laquelle je crois, comme « un fil rouge » à travers le monde. Et là, je souris. ».

Merci, Henri, d’avoir montré la voie, avec toi, je fais mienne cette phrase de René Char : « L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de repère ». Gloire au moudjahid que tu fus et paix et fraternité à tous tes compagnons tombés au champ d’honneur ou encore en vie. Grâce à vous, on continuera de croire en l’Humain. Merci à des mots-fenêtres.



23.07.13

Mes condoléances à tous les amis militants, Henri Alleg est une perle rare dans ce monde

Ameur Moh

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23.07.13

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Ci-joint le texte que j’ai envoyé aux aux enfants d’Henri

Avec mes salutations militantes

Mahi Ahmed

ancien membre de la direction du Pags

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Le 18Juillet 2013

Cher André , Cher Jean

Henri , votre père, mon admirable camarade, vient de nous quitter. Il avait un bel âge. Il avait une vie marquée par un engagement fort et continu pour la cause des déshérités, de la classe ouvrière, contre le système éhonté de l’exploitation de l’homme par l’homme, de l’oppression coloniale, pour la libération nationale et sociale et pour la construction d’une société de progrès et justice sociale.
Son internationalisme était exemplaire et sa fidélité à la cause prolétarienne n’a été ébranlée par aucune des méandres ou des divagations théoriques ou pratiques qui ont marqué le mouvement communiste et ouvrier international de même que l’URSS et le système socialiste mondial.

J’ai connu Henri dans des moments difficiles où se révèlent les qualités forgées et trempées par un engagement sans cesse mis à l’épreuve de la clandestinité, de la répression, de la nécessité de la continuité de l’action militante. Son sens de l’organisation, du travail précis et bien fait, d’une discipline consciente, sa soif toujours inassouvie du savoir, sa vivacité frappée d’un humour inépuisable, ont été, pour moi et tant de camarades, une véritable école où nous avons tant appris.
Henri avait l’Algérie au cœur et il lui a tant donné. La « Question » parle éternellement pour lui et marque pour l’histoire son dévouement à notre pays.

Les travailleurs, les paysans, la jeunesse, les intellectuels algériens ont pu mesurer, à travers Alger Républicain dont il était le directeur dans les années de braises de la lutte anticolonialiste et dans les premières années de l’indépendance nationale, la force et la valeur de son apport pour faire de journal le défenseur de leurs causes et de la cause nationale.

Puisse Henri reposer en paix. Nous lui serons à jamais reconnaissants.
Je vous exprime mes sincères condoléances et vous souhaite beaucoup de courage.

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Mahi Ahmed



Adieu camarade


Hommage à Henri ALLEG

de Jean Asselmeyer

22.07.13

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Terrible nouvelle que celle de la mort d’Henri Alleg Un être humain authentique, un fidèle de la lutte, pour la liberté, pour le communisme, jusqu’à ces derniers instants. JUSTE de la cause de la libération des peuples de l’Algérie à la Palestine, authentique militant internationaliste, antisioniste, je le vois encore il y a deux ou trois ans à la tribune d’un rassemblement pour la libération de Georges Abdallah.

Je me souviens de l’avoir croisé humble à plus de 80 ans, seul dans le métro parisien. Il m’avait fait l’honneur de figurer dans mon film « Ils ont choisi l’Algérie », l’ouvrant et le concluant. Son amitié et ses conseils , sa disponibilité, m’encourageaient.

Il avait su garder confiance dans la lutte de la classe ouvrière, que seuls des imbéciles ont trop vite enterrée…Militant de l’indépendance de l’Algérie, il la respectait aujourd’hui encore cette indépendance pour laquelle il avait payé de sa liberté, se refusant de hurler avec les loups, mais lucide. Sa détermination, son calme, son humour, nous manqueront. Il a été l’artisan de l’élaboration d’une autre humanité, nous continuerons sa lutte.

Henri nous ne t’oublierons pas. Tu resteras un modèle de MILITANT irrécupérable parce que fidèle à sa classe. Celle des humbles, celle des opprimés dont tu ne doutais pas de la victoire.

Merci camarade !




Message de condoléances du Parti du Travail de Belgique

19.07.13

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Bruxelles, 19 juillet 2013

Parti du Travail de Belgique
Département international

Chers camarades,

Nous avons appris la mort du camarade Henri Alleg qui est, pour nous un héros de la guerre d’indépendance de l’Algérie, un exemple de morale révolutionnaire et d’internationalisme, un défenseur de l’héritage socialiste du 20e siècle.
Nous présentons nos condoléances émues à sa famille et aux camarades communistes algériens et français qui lui ont été proches.

Vous trouverez ci-dessous l’article-hommage que nous avons publié.

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Bert De Belder,

responsable du Département international du PTB

Communiste et internationaliste,

Henri Alleg est décédé ce jeudi 19 juillet

Certains se rappelleront sa participation à une fête du 1er mai du PTB. C’est là que je l’ai rencontré pour la première fois. Qui aurait cru en voyant ce petit bonhomme, d’une douceur et d’une gentillesse sans pareil, qu’il s’agissait d’un véritable héros de la guerre d’indépendance de l’Algérie ?

Établi en Algérie à partir de 1939, membre du Parti communiste algérien, puis directeur du journal Alger républicain, Henri Alleg a pris fait et cause pour le mouvement indépendantiste. Passé dans la clandestinité en 1955, il est arrêté en 1957 et sauvagement torturé par les militaires français pour qu’il révèle les noms de ceux qui l’ont hébergé. Il ne dira pas un mot. Par contre, il écrira en prison le récit de ses tortures, qu’il réussira à faire passer en France par le biais de ses avocats. Son petit livre, La Question, préfacé par Jean-Paul Sartre, fera l’effet d’une bombe dans la métropole où on niait dur comme fer que les Français pratiquaient la torture en Algérie. La censure l’a immédiatement fait interdire, mais il fut aussitôt réédité en Suisse et a continué à circuler sous le manteau.

Son influence fut énorme pour la mobilisation contre la «  sale guerre » et pour l’indépendance de l’Algérie. En Belgique, les éditions Aden ont réédité La Question en 2006, avec un commentaire de l’auteur, où il revient sur la guerre d’Algérie. « Il montre comment les différents gouvernements français ont organisé l’amnésie dans la population pour mieux cacher leurs crimes. Comment le colonialisme fut l’école du racisme pour des centaines de milliers de Français et comment nous en payons encore le prix. Les scores électoraux de Le Pen ou les discours de Sarkozy ne nous démentiront pas. »

En 1960, Henri Alleg fut inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’État » et condamné à dix ans de prison. Transféré en France, il a réussi à s’évader. À la libération de l’Algérie, il a repris la direction d’Alger républicain, mais a dû quitter le pays lors de la prise de pouvoir de Boumédienne en 1965.

Journaliste à L’Humanité jusqu’en 1980, il est l’auteur de nombreux livres, dont Le grand bond en arrière, sur la restauration du capitalisme en URSS, un pays qu’il connaissait très bien. C’est d’ailleurs lors de la publication de ce livre que j’ai pu reprendre contact avec lui et nous nous voyions régulièrement chaque année à la fête de l’Huma. Henri avait cependant pris ses distances du PCF, dont il a critiqué «  la dérive social-démocrate », devenant membre du comité national de parrainage du Pôle de la renaissance communiste en France (PRCF).

Nous adressons nos condoléances émues à ses fils, à la rédaction d’Alger Républicain et au PRCF.

Maria McGavigan

Service d’Etudes du PTB



Message de l’association de jumelage Rennes-Sétif

Henri Alleg vient de nous quitter. Nous devons beaucoup à ce grand militant engagé de la première heure. A travers son ouvrage « La Question » préfacé par Jean-Paul Sartre paru en 1958, il a dévoilé au grand jour la pratique de la torture durant la guerre d’Algérie.

L’association de jumelage Rennes-Sétif a eu le grand honneur et le privilège de l’accueillir pour une conférence sur ce sujet le 29 avril 2008. Un moment ancré à jamais dans nos mémoires.
A son fils, à sa famille, à ses proches, à ses amis ainsi qu’aux Amis d’Alger Républicain, l’association de jumelage Rennes-Sétif adresse ses condoléances les plus attristées.

Pour Rennes-Setif

Djoudi Belahcene

19.07.13

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Henri Alleg


Je vous présente mes condoléances pour le décès de votre camarade Henri Alleg.

Je viens de découvrir votre site internet, et je tiens à saluer votre ligne éditoriale.

Bien cordialement,

Yacine Ould-Rouis

18.07.13




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