Décès et obsèques de Mansour Abrous

mardi 5 février 2019
par  Alger républicain

Nous avons appris le décès de Mansour Abrous survenu le 31 janvier 2019 à Paris et dont l’enterrement s’est déroulé aujourd’hui au cimetière d’Ivry.

Mansour Abrous fut un intellectuel brillant et minutieux qui a toujours livré bataille contre l’obscurantisme des usages et des procédures pratiqués dans le monde la culture.
Il a collaboré avec Alger républicain par des articles où il posait les exigences de la démarche scientifique y compris dans le domaine de la culture.

Il a inlassablement œuvré pour que la culture nourrisse et éclaire le peuple de l’Algérie abandonné à une vie de débrouille et d’abandon de son patrimoine d’une richesse remarquable et souvent immémoriale.

Il a toujours apporté son aide aux artistes en leur ouvrant des voies de travail et de réflexion.

Mansour Abrous fut un grand esthète, un chercheur exigeant et un travailleur infatigable toujours à l’œuvre pour faire mieux, pour avancer, pour donner le meilleur de lui-même.
Le monde de l’art et de la culture perd un intellectuel de haut niveau qui fait partie de ceux qui ont toujoours milité pour construire un avenir de progrès.

Dans ce moment douloureux, Alger républicain présente ses sincères condoléances à son épouse et à ses enfants en les assurant de son soutien.

Alger républicain
05.02.19

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Ci-après, un hommage de l’artiste Mustapha Boutadjine lu lors de l’enterrement du disparu..


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ABROUS MANSOUR NOUS QUITTE À L’ÂGE DE 62 ANS

Né en 1956 à Tizi-Ouzou (Algérie), diplômé en Psychologie de l’Université Paris Nanterre et en Esthétique et Sciences de l’art de l’Université Paris I Sorbonne, Mansour Abrous a exercé comme professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts d’Alger, comme Directeur de la Culture à Créteil puis en tant que Chargé de mission Culture à la ville de Paris.

Écrivain, historien de l’art, érudit et brillant intellectuel, il est décédé le 31 janvier à Paris.
Il a marqué plusieurs générations d’étudiants de l’ENSBA par son engagement, son dévouement et ses qualités pédagogiques. De même qu’il a marqué ses collègues enseignants par son intransigeance et ses contributions pertinentes lors de l’élaboration de la réforme de l’enseignement supérieur dans toutes les écoles des Beaux-Arts en Algérie.

Mansour Abrous, par sa démarche et sa méthodologie personnelles, s’est imposé au monde des arts plastiques en publiant le « Dictionnaire des artistes algériens, 1976-2006 », « Algérie : Arts plastiques, dictionnaire biographique, 1900-2010 » et « Contribution à l’histoire du mouvement étudiant algérien, 1962-1982 ».

Installé à Paris après les événements d’Alger d’octobre 88, il était très attentif à la production des artistes algériens vivant en Algérie ou à l’étranger. Il avait le souci de mettre en lumière, par ses écrits précis et précieux, une biographie fouillée, juste et instructive de chaque plasticien.
Sa perception sur le rôle de l’art et les enjeux internationaux était implacable ; la mise en place d’une nécessaire politique culturelle en Algérie était son credo.
Sa vision intellectuelle de l’art était liée intimement à ses convictions syndicales et politiques.

Engagé sur tous les fronts, d’Alger à Paris, par son travail minutieux et quotidien, il est devenu une référence incontournable pour les artistes et les chercheurs d’aujourd’hui et de demain.

Abrous Mansour, le corps en France mais la tête en Algérie.

Mon camarade, mon ami, mon frère, repose en paix.

Mustapha Boutadjine
Paris le 3 février 2019