Déclaration du PADS pour le premier mai 2011

mardi 3 mai 2011

RENFORCER LES LUTTES CONTRE L’EXPLOITATION CAPITALISTE ET METTRE EN ECHEC LES DANGEREUSES MENÉES DE l’IMPÉRIALISME

La crise internationale du capitalisme rend les oligarchies financières et militaro-industrielles plus autoritaires, plus dangereuses, plus belliqueuses et agressives dans leur course pour hausser de façon illimitée leurs scandaleux profits et étendre leurs sphères d’influence, d’exploitation et de domination.

La lutte opposant les travailleurs et les peuples aux capitalistes, aux monarques et aux despotes au service des impérialistes s’exacerbe. Par millions, les travailleurs défendent leurs conquêtes sociales, malgré la désinformation, les mensonges diffusés à l’échelle planétaire et l’absence totale de vrais débats contradictoires dans les grands médias contrôlés par une poignée d’oligarques enrichis par l’exploitation effrénée de la classe ouvrière. Malgré aussi la trahison des dirigeants de grandes centrales syndicales ralliés au capitalisme, refusant de coordonner les luttes des travailleurs et d’organiser les solidarités interprofessionnelles, hostiles aux grèves générales sous le honteux prétexte de ne pas desservir la situation des travailleurs en paralysant l’économie. La social-démocratie participe activement à la défense du système capitaliste, à l’application des politiques d’austérité édictées pour faire supporter par les travailleurs et les peuples des pays économiquement dominés le coût du sauvetage des banques et de leurs gros actionnaires. Elle a délégué ses personnalités les plus illustres à la tête du FMI, de l’OMC et de la Confédération syndicale internationale, héritière de la CISL créée par la CIA, pour cogérer le système impérialiste mondial, faire rentrer dans les rangs les peuples attachés à leur indépendance de décision.

En Europe occidentale, de la Grande-Bretagne à la Grèce en passant par le Portugal et l’Espagne, partout dans le monde où la bourgeoisie écrase les travailleurs sous son « talon de fer », les hommes du Capital appliquent la même feuille de route : poursuivre leur attaque générale contre les conquêtes sociales arrachées au long de décennies de luttes et de sacrifices ininterrompues, faire payer par les travailleurs les centaines de milliards de dollars ou d’euros offerts aux gros banquiers afin de les sauver de la faillite, pressurer les travailleurs pour verser aux plus riches les intérêts dus par l’Etat capitaliste au titre de la dette publique artificiellement créée suite aux cadeaux fiscaux généreusement accordés à ces mêmes privilégiés.

Dans les anciens pays socialistes, les travailleurs vivent l’enfer sur terre. Le chômage inconnu du temps du socialisme bat tous les records. Les nouvelles couches moyennes créées par les régimes contre-révolutionnaires pour défendre le nouvel ordre social vivent sous perfusion. Les crédits colossaux contractés auprès des pays capitalistes font planer la menace permanente d’un krach. Les promesses d’un monde meilleur dont les contre-révolutionnaires à la solde de l’impérialisme les avaient gavés se sont avérées de purs mensonges. Les illusions cruellement déçues cèdent la place à la prise de conscience et à la lutte. La majorité des travailleurs de ces pays regrette aujourd’hui de s’être laissés berner et d’avoir perdu un système politique et social qui, malgré des insuffisances surmontables, leur assurait une existence digne et explorait les voies inédites d’une société débarrassée de l’exploitation et des injustices.

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Les peuples tiennent tête à l’impérialisme

En Amérique latine, les régimes progressistes anti-impérialistes consolident leur solidarité face aux complots incessants des USA et de ses alliés dans ces pays. Cuba tient tête aux impérialistes qui enragent de ne pouvoir placer un régime fantoche.

En Afrique, les forces révolutionnaires s’organisent, se concertent de plus en plus et animent des luttes politiques et syndicales pour se débarrasser des chaînes néo-colonialistes de la Françafrique.

  • Celle-ci vient de marquer sa présence de triste façon en imposant avec les USA une marionnette à la tête de la Côte d’Ivoire après avoir chassé Gbagbo du pouvoir par la force. Les néo-colonialistes n’ont pas toléré qu’il tente de résister à leur diktat et mette fin aux privilèges scandaleux dont jouissaient les grands groupes financiers dans ce pays, groupes soutenus à fond par Sarkozy comme Bouygues, Bolloré, TotalFina.
  • En Tunisie et en Egypte, les peuples ont obtenu une première grande victoire démocratique en chassant leurs dictateurs Benali et Moubarak. La lutte ne fait que commencer pour les travailleurs afin de remplacer le système social actuel représentant les intérêts de la bourgeoisie compradore et exploiteuse par un régime au service des travailleurs, des paysans pauvres et de la jeunesse qui n’a que sa force de travail manuelle et intellectuelle pour vivre.
  • En Libye, où la situation est plus complexe, les États impérialistes veulent imposer à coup de missiles un régime à leurs bottes qui rétablirait la toute-puissance qu’ils détenaient sur le pétrole et le gaz avant leur nationalisation dans les années 1970. Leur but est de mettre la main sur tout le pétrole de l’Afrique du Nord et sur les richesses potentielles du Sahel. Ils soutiennent un mouvement de révolte dont de nombreux chefs sont des intégristes sortis opportunément de la prison de Guantanamo et des monarchistes. Ils ont exploité le mécontentement suscité par des méthodes despotiques de gouvernement devenues insupportables pour toutes les couches sociales et les conséquences d’une politique ultra-libérale de paupérisation qu’ils ont eux-mêmes imposée depuis 2006 au régime libyen en échange de la levée d’un blocus criminel qui a durement frappé ce pays pendant 20 ans.
  • Au Maroc le combat de masse pour abolir la monarchie soutenue par les puissances impérialistes en est à ses débuts.
  • En Algérie les luttes démocratiques se poursuivent depuis l’explosion d’Octobre 1988.

Salutations des communistes algériens à tous ceux qui se battent contre la bourgeoisie.

Salutations aux luttes des travailleurs des cinq continents et aux communistes qui accomplissent un travail d’arrache pieds pour organiser et orienter ces luttes contre le capitalisme, pour le socialisme.

Salutations au récent congrès de la Fédération syndicale mondiale, tenu à Athènes du 6 au 10 avril. Ses décisions vont stimuler la combativité des travailleurs résolus à défendre leurs conquêtes sociales et à se préparer pour les combats de classe décisifs contre le capitalisme. Les communistes algériens invitent la classe ouvrière algérienne à renforcer ses liens avec la FSM, instrument fiable de coordination internationale des luttes ouvrières dans le monde, de solidarité prolétarienne, d’union pour mettre en échec les plans de l’impérialisme.

Ils expriment leurs sentiments de solidarité avec tous les travailleurs et les peuples engagés dans la lutte pour la démocratie, le progrès social et la défense de l’indépendance de leur pays face aux convoitises des multinationales et des États impérialistes, notamment dans les pays arabes.

Salutations aux travailleurs algériens qui vivent dans l’immigration en France, particulièrement en cette période où, pour casser la résistance de la classe ouvrière aux opérations de démantèlement des acquis sociaux, la bourgeoisie française a recours aux diversions et aux méthodes de division les plus répugnantes. Des campagnes sont orchestrées pour transformer les différences religieuses en sources de conflits. Des facilités sont accordées aux forces d’extrême droite pour déverser leur haine de l’étranger et leur racisme à partir des chaînes de TV. Les communistes algériens exhortent les travailleurs d’origine algérienne, comme tous les autres travailleurs immigrés, à renforcer leurs liens avec leurs camarades français, à lutter ensemble contre l’exploitation capitaliste, à mettre en échec les plans anti-ouvriers de la bourgeoisie française, à prendre part aux combats pour construire de véritables organisations politiques et syndicales de classe dirigeant leurs luttes pour l’abolition du capitalisme, pour le socialisme.

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Les luttes politiques et sociales s’intensifient en Algérie

Dans notre pays, les luttes se sont intensifiées depuis le début de l’année pour une plus juste redistribution du revenu national. Des grèves, des marches, des occupations de la voie publique d’une ampleur sans précédent secouent le pays. Les travailleurs n’acceptent plus que les ressources pétrolières ne profitent qu’à une minorité de riches, de trafiquants et de responsables corrompus. Toutes les corporations de la fonction publique ont fait entendre leur voix pour arracher des augmentations de salaires.

Les jeunes étudiants rejettent les décisions engageant leur avenir qui ont été prises en application de directives dictées par l’Union européenne sans qu’ils ne soient consultés. Ils ont mené des luttes admirables, malgré les bastonnades, pour contraindre les autorités au dialogue.

Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme salue les luttes des travailleurs, des jeunes, des chômeurs, des étudiants. Il salue les gardes communaux et les groupes de légitime défense - grâce auxquels les menées des islamistes armés ont été mises en échec - dans leurs luttes pour la reconnaissance de leurs droits légitimes. Leur détermination et leur unité ont eu raison des intimidations du ministre de l’Intérieur.

Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme déplore que les travailleurs des secteurs productifs soient dans leur très grande majorité les plus mal payés, dans le secteur privé comme dans le secteur public. Les capitalistes abusent des contrats à durée déterminée pour entretenir la résignation et la terreur sociale. Les syndicats ne sont pas tolérés et les syndicalistes sont impitoyablement pourchassés. De très nombreux travailleurs perçoivent un salaire inférieur au SNMG ou ne sont pas déclarés à la sécurité sociale.

Dans le secteur public, les dirigeants opposent systématiquement aux revendications des travailleurs le chantage à la menace de fermeture de leurs usines. Les grèves des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba de l’an dernier ont été suivies d’opérations sournoises de répression avec la complicité de l’UGTA.

Il n’y a pas d’autre voie pour améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière et changer la situation ( permanisation des journaliers et des « contractuels », augmentation des salaires, réhabilitation de la médecine du travail, formation continue, relance des cantines, etc.) en dehors de la création de véritables coordinations combatives qui préparent le terrain à la construction, dans les luttes quotidiennes, de syndicats de classe, de masse, démocratiques, unitaires, patriotiques et internationalistes, de syndicats de rupture avec le capitalisme.

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Faire front face aux intrigues de l’impérialisme et aux actions trompeuses de l’opposition ultra-libérale

La montée du mécontentement populaire, l’exigence largement partagée au sein des masses populaires d’en finir avec les inégalités sociales, de mettre fin à la mainmise d’une minorité sur les richesses du pays, d’orienter l’utilisation des recettes pétrolières vers un développement véritable, d’arracher les libertés démocratiques bridées depuis 20 ans au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste, de porter à la tête des institutions des représentants démocratiquement élus des aspirations des travailleurs, tout cela inquiète fortement les différents clans de la bourgeoisie compradore, affairiste et exploiteuse et l’impérialisme.

Ces forces ont engagé une lutte pour éliminer les personnalités discréditées du régime afin d’empêcher la transformation de ce mécontentement général en une révolution démocratique populaire qui confisquerait les fortunes acquises par la corruption et l’accaparement des biens de la nation et s’attaquerait aux privilèges accumulés par une minorité d’oligarques depuis le tournant déclaré vers le capitalisme à la fin des années 1980.

Les puissances impérialistes cherchent à exploiter ce mécontentement pour accentuer leur influence sur l’Algérie, s’emparer de ses richesses pétrolières, y installer des bases militaires à partir desquelles elles pérenniseront leur mainmise sur l’Algérie et contrôleront de vastes zones de l’Afrique.

Une alliance antinationale de fait s’est tissée entre l’impérialisme, l’opposition bourgeoise ultra-libérale et des fractions importantes du régime prêtes à toutes les compromissions pour conserver leurs privilèges. L’agression de la Libye par les pays impérialistes s’inscrit dans un plan de recolonisation des États disposant de richesses naturelles et pétrolières importantes. Elle prépare le terrain à une attaque contre l’Algérie sous divers prétextes.

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Par sa politique anti-populaire, par ses méthodes antidémocratiques, par ses compromissions avec les courants obscurantistes, par ses concessions aux exigences de l’impérialisme - ajustements structurels, accord de partenariat avec l’Union européenne, complaisance devant les ingérences ouvertes des puissances impérialistes et de leurs ambassadeurs, etc. - le régime algérien a créé toutes les conditions favorables à une intervention étrangère dans les luttes internes.

Ce plan qui plongera le pays dans une misère indicible doit être déjoué par la mobilisation populaire la plus large.

Les travailleurs qui ont le plus à perdre dans ces manœuvres doivent s’organiser et se battre pour assumer un rôle essentiel dans sa mise en échec.

La question est : révolution en vue d’instaurer un État démocratique populaire, patriotique et anti-impérialiste ou contre-révolution bourgeoise, antinationale, inféodée à l’impérialisme et au néo-colonialisme ?

Il appartiendra aux travailleurs de jouer un rôle non seulement moteur mais dirigeant dans cette bataille cruciale, dans l’alliance indispensable avec la paysannerie laborieuse et les couches intermédiaires qui vivent de leur travail manuel et intellectuel, sans quoi les couches sociales instables n’hésiteront pas à marchander l’indépendance du pays et à plonger les populations laborieuses dans une détresse sociale plus grande.

Ce rôle dirigeant ne peut être assumé que par le renforcement du parti des communistes, le PADS, par les ouvriers les plus combatifs et les plus conscients, les intellectuels et la jeunesse révolutionnaires. C’est à cette condition qu’un front patriotique et anti-impérialiste se construira et pourra opposer aux plans impérialistes une barrière indestructible.

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A bas le capitalisme !

Vive l’internationalisme prolétarien !

Front face aux menées de l’impérialisme et de ses alliés intérieurs !

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PADS

29 avril 2011