ETUSA abandonnée et livrée au « mauvais oeil » !

mardi 8 septembre 2015
par  Alger republicain

Quatre syndicalistes de l’ETUSA, touts pères de famille, dont le président du Conseil de participation, arbitrairement licenciés en mai dernier par le Directeur Général de l’entreprise, ont saisi notre rédaction pour faire part de leur détermination à poursuivre leurs luttes pour obtenir leur réintégration. Pour porter également à la connaissance du public les problèmes que vivent les travailleurs et la manière dont est gérée l’entreprise de transport urbain de la capitale.

La décision prise le 26 mai 2015, injustement et au mépris de la loi, de mettre fin à leurs activités professionnelles et syndicales a été précédée par des mesures et des actions qui n’honorent aucunement les gestionnaires de l’ETUSA et trahissent des manquements graves dans la gestion de l’entreprise.

Les syndicalistes ne peuvent s’expliquer autrement le fait d’envoyer une équipe de quatre agents de sécurité pour attaquer, dans son bureau, le président du Comité de Participation afin de lui subtiliser son cartable et saccager le mobilier.

Comment peut-on expliquer aussi, qu’au lieu de mobiliser les cadres de l’entreprise autour d’un programme de travail qui prend en charge les difficultés que vit l’entreprise, le DG décide de les faire contribuer à l’achat d’un veau qu’il a égorgé pour « chasser le mauvais œil » !? Incroyable !!! C’est à se demander comment des bus de l’ETUSA continuent encore à rouler avec des gestionnaires qui croient à de telles balivernes en plein 21 ème siècle.

Ces actions et bien d’autres, déjà évoquées dans la presse et portées à la connaissance des responsables du secteur, n’émeuvent personne. Ce qui prouve que les beaux discours des gouvernants sur l’amélioration du fonctionnement de leurs secteurs, la mise en place de nouveaux instruments et méthodes de travail, n’ont pour objectif que la justification de leurs statuts. Les travailleurs, pourtant précarisés par des relations de travail qui ne leurs garantissent pas une stabilité professionnelle, se démènent seuls pour essayer de faire leur travail correctement.

Leurs représentants, qui ont essayé de dénoncer ces manquements, sont jetés dans la rue depuis déjà trois mois, sans aucune source de revenu qui leur permettrait de subvenir aux besoins de leurs familles. Les démarches qu’ils ont entreprises auprès du ministère et de leur centrale syndicale n’ont toujours pas abouti au rétablissement de leurs droits.

Il suffit juste de discuter avec eux pour mesurer leur désarroi et l’ampleur des injustices qu’ils subissent et que subissent certainement beaucoup d’autres travailleurs au niveau de l’ETUSA et dans d’autres entreprises. C’est à ceux-là que le premier ministre ose demander de serrer la ceinture et de s’unir avec leurs patrons pour faire face aux conséquences de la crise. Y a-t-il quelqu’un qui a essayé de comprendre les problèmes des syndicalistes de l’ETUSA et des centaines de travailleurs qui sont dans la même situation ? Les a-t-on convoqués pour les écouter ? Non. Ils se sont eux-mêmes débrouillés pour être entendus par un responsable du ministère du transport.

L’UGTA qui n’est plus un syndicat des travailleurs est paralysée par les intérêts des clans qui la composent. Elle est incapable de s’occuper des problèmes des ceux qu’elle prétend représenter. La preuve en est que des responsables syndicaux sont jetés à la rue parce qu’ils ont essayé d‘accomplir correctement leur mission. Elle ne s’est même pas souciée de ce qu’il leur arrive.

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C.P.
07.09.15