En Syrie, les djihadistes rejettent la démocratie

mardi 3 septembre 2013

Article publié par un journal français de droite anti-syrien qui fournit un éclairage supplémentaire -nos lecteurs le savent depuis longtemps - sur ce que sont réellement les « démocrates » syriens que soutiennent Hollande et Fabius, le ministre français de la Protection d’Israël et de la Guerre contre la Syrie.

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Le Front al-Nosra, qui refuse toute idée d’élections, bénéficie des largesses de leurs sponsors du golfe Persique.

Oui « à la guerre sainte et à la justice de la charia ». Non « aux élections et aux partis politiques ». Dans un enregistrement audio relayé par des sites islamistes, le chef du Front djihadiste al-Nosra indique clairement sa conception du pouvoir dans la Syrie de l’après Bachar el-Assad. « Nous ne croyons ni aux partis politiques ni aux élections parlementaires, nous croyons à une gouvernance islamique basée sur la choura » (assemblée de juges musulmans), affirme Abou Mohammed al-Joulani pour qui « le moyen d’appliquer la charia, c’est à travers le djihad ».

Au côté de l’Émirat islamique d’Irak et au levant (EIIL), le Front al-Nosra, qui a prêté allégeance à Al-Qaïda en avril, est la principale organisation djihadiste luttant contre le régime de Damas. Cette prise de position ne peut que gêner la composante plus modérée de l’opposition autour de l’Armée syrienne libre (ASL), qui coopère parfois avec les djihadistes, tout en cherchant à les marginaliser pour complaire à ses parrains occidentaux. Mais sans armements de qualité, les promesses de l’ASL restent lettre morte, quand elles ne sont tout simplement pas contredites par des actions communes menées par ses hommes, qui n’hésitent pas, comme c’est le cas actuellement, à s’allier aux groupes djihadistes contre les forces kurdes dans le nord du pays.

« Les djihadistes sont les bourgeois de la révolution », ironise un opposant. Profitant de la complaisance de la Turquie, principal pays de transit jusqu’en Syrie, ce sont les seuls à recevoir, sans interruption, armes et argent de leurs sponsors du Golfe.
« Chaque semaine, munis de valises d’argent que personne ne contrôle, des hommes d’affaires et des responsables salafistes font l’aller-retour entre la Turquie et la Jordanie depuis l’Arabie saoudite »,
poursuit l’opposant.

L’argent et les armes

Du Koweït, un « comité de soutien aux moudjahidines en Syrie », présidé par le député salafiste Walid Tabatabaï, dépêche des avocats convoyer de l’argent aux rebelles les plus radicaux.

Enfin du Qatar, les émissaires des cheikhs Abdelrahmane Nouaimi et Ali Sweidi font de même, épaulés par un ressortissant libanais à Doha. Autant d’initiatives plus ou moins privées, qui permettent aux autorités de ces pays de se dédouaner de toute responsabilité dans un quelconque financement du terrorisme.
Pendant longtemps, d’autres valises passaient par le Liban, mais depuis la reprise d’al-Qusayr à 30 km du pays du Cèdre, la « route des valises » a été stoppée net par le régime syrien qui contrôle mieux sa frontière avec le Liban.

Résultat : si chaque rebelle de l’ASL perçoit en moyenne 200 dollars chaque mois, la solde djihadiste est plus élevée. Cette relative opulence n’empêche pas les groupes djihadistes de se livrer à des enlèvements, y compris de citoyens européens. Pour libérer ses otages, l’EIIL exigerait que les pays occidentaux continuent de fermer les yeux sur ses routes d’approvisionnements en armes et en argent, via l’Irak et la Turquie.

L’argent et les armes ont été la principale motivation des combattants syriens qui rejoignaient al-Nosra. « Le problème, c’est que ses chefs exercent rapidement un lavage de cerveau auprès de leurs nouvelles recrues, leur retour au bercail sera donc difficile », prévient un expert onusien. Alors qu’ils ne représentaient que 5 ? 10 ? % des rebelles, il y a un an environ, les djihadistes pèsent aujourd’hui entre 35 et 40 ? % dans leurs bastions du Nord et de l’Est. « Si la situation continue d’évoluer ainsi et que dans six mois on arrive à une confrontation entre le régime et al-Qaida, une centaine de groupes laïques sur les 1300 que compte la rébellion affirment que s’ils sont acculés à choisir entre al-Qaida et le régime, ils choisiront Bachar », avertit la source onusienne, en contact avec les rebelles.

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Par Georges Malbrunot

in Le Figaro

23.07.2013