FSM Déclaration de la 3e Conférence Pan-africaine de la Fédération syndicale mondiale, de ses affiliés et amis

mardi 22 août 2017

CLARATION DE LAME CONFÉRENCE PAN-AFRICAINE DE LA FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE (FSM), DE SES AFFILIÉS ET AMIS

05 AOÛT 2017

PLATE-FORME NIGÉRIA

En s’appuyant sur la force du XVIIe Congrès Syndical Mondial de la FSM, du premier Congrès à avoir eu lieu sur le continent africain en octobre 2016, du Centre International de Conférences de Durban (ICC) en Afrique du Sud, la FSM a convoqué la 3e Conférence pan-africaine à Abuja au Nigeria, du 25 au 28 juillet 2017. La conférence a réuni 200 représentants de syndicats militants de 41 pays africains, en présence de nos amis et alliés.

LA FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE A TOUJOURS ÉTÉ LÀ AUX CÔTÉS DES TRAVAILLEURS AFRICAINS

La conférence rappelle que, depuis sa création en 1945 et jusqu’à aujourd’hui, la FSM suit sans relâche la ligne du principe d’internationalisme prolétarien, en solidarité fraternelle avec les luttes visant à assurer la satisfaction des besoins matériels et culturels du peuple africain et de tous ses droits politiques, sociaux et économiques sur le continent africain.

Elle a combattu côte à côte, occupant les premiers rangs de la lutte anti-impérialiste, pendant 72 ans, en solidarité avec la classe ouvrière de ce continent contre l’esclavage, l’impérialisme, le colonialisme, le racisme et pour l’indépendance nationale. Quand la lutte des classes en Afrique a été entravée par des subterfuges impérialistes en collaboration avec des syndicats jaunes, et quand, pendant de nombreuses décennies, des obstacles ont été mis dans l’activité syndicale pour affaiblir et détourner la marée montante de la libération nationale, la FSM a contribué de manière vitale à l’organisation des travailleurs et à la création de véritables organisations syndicales de classe, au renforcement de leur niveau politique, idéologique et organisationnel.

La FSM se tenait aux côtés de tous les travailleurs et syndicats en lutte dans le monde entier, exprimant en pratique sa solidarité, démontrant son syndicalisme militant à l’appui de tous les travailleurs du monde, indépendamment de leur langue, de leur couleur et de leur religion ; elle a mis à leur disposition un immense soutien moral, politique et matériel pour assurer les victoires des luttes pour la libération nationale et contre l’exploitation capitaliste. Suivant le principe selon lequel tous les travailleurs sont frères et appartiennent à la même classe sociale, la classe ouvrière pionnière, dans l’objectif d’émancipation sociale et de libération des liens d’exploitation, la FSM axée sur la classe n’a pas renoncé à ses obligations. Elle s’est engagée dans la lutte contre l’apartheid, le racisme, la xénophobie et la discrimination.Après avoir évalué les défis fondamentaux, la Conférence est rassurée de la volonté des syndicats de la FSM de lutter pour la réalisation des droits de la classe ouvrière, pour l’éducation sociale et idéologique, pour la création de syndicats militants et pour l’émergence du rôle décisif des femmes travailleuses d’Afrique. Elle a évalué de manière satisfaisante l’augmentation constante dans le cadre du militantisme syndical de classe,la démonstration d’une unité accrue dans l’action, sur l’internationalisme et l’orientation de classe.

Les luttes des travailleurs en Afrique montrent la force de la FSM, puisqu’elle ne nie pas la base de l’exploitation capitaliste des travailleurs et donne la priorité au continent le plus touché et pillé, au continent le plus riche en ressources naturelles, mais qui a les travailleurs les plus pauvres et les plus exploités. La Conférence a analysé la crise profonde du système capitaliste et ses contradictions nettes, dans lesquelles la richesse est concentrée et centralisée, avec l’impact destructeur et exploiteur des monopoles. Elle a évalué le rôle des multinationales dans la réduction du niveau de vie des travailleurs ; l’impact sur les salaires, sur le système de santé ; dans le déni du droit à l’éducation des enfants africains, en renversant les fonctions les plus fondamentales de l’état, en approfondissant la faim et la pauvreté et en générant des conflits impérialistes. Au fur et à mesure que la crise capitaliste tente de restaurer la maximisation du profit grotesque, il en résulte des échecs abyssaux et les conditions de résistance effective mûrissent. Nous avons maintenant un potentiel stable d’action de classe. Le militantisme syndical augmente et les travailleurs ont à leur disposition de meilleurs instruments idéologiques pour la victoire finale contre l’exploitation capitaliste.

À mesure que cette crise du système capitaliste s’intensifie, la Conférence a débattu de la signification et de l’importance du travail digne pour le mouvement syndical de classe. Dans ce cadre, il garantit une forte contre-offensive pour le droit au salaire minimum, aux salaires et pensions qui couvrent les besoins contemporains des familles populaires ; pour un travail de 8 heures par jour et une sécurité sociale pour tous les travailleurs victimes de l’exploitation capitaliste ; pour des mesures de santé et de sécurité sur le lieu de travail et pour la négociation collective ; pour le droit universel de fournir des soins et des médicaments destinés aux travailleurs et à leurs familles ; pour une santé et une éducation publique et gratuite, pour l’interdiction du travail des enfants. Le travail digne signifie également les pleins droits du travail sans accidents, la sécurité alimentaire et une bonne nutrition contre la consommation d’OGM ; c’est la garantie des pleins droits du travail des travailleurs immigrés.

Aucun travail n’est digne sauf s’il s’accompagne de stabilité, de salaires adéquats, de sécurité sociale, de moins d’heures de travail, de soins et de services sociaux, de maisons de sécurité et de lieux de travail sûrs ; et cela ne pourrait être établi que si les matières premières et la production agricole n’étaient pas pillées par les monopoles et les capitalistes locaux mais contrôlées et utilisées par les peuples d’Afrique pour leurs intérêts et leurs besoins.

LA CONTRE-OFFENSIVE DE CLASSE CONTRE LES CAPITALISTES ET LEURS MONOPOLES

Avec les contributions de tous les affiliés dans notre famille syndicale de classe, de nos amis et alliés, la FSM, au sein du continent africain, réfléchit sur ses tâches de base, les principales caractéristiques du Plan d’action, pour un avenir sans exploitation, avec une lutte impitoyable de classe et une contre-offensive contre les capitalistes, les multinationales et les monopoles, pour la défense implacable de nos droits et la lutte intensifiée pour un travail digne. La FSM en Afrique donne la priorité à l’expression concrète des activités coordonnées suivantes :

(a) Le renforcement du mouvement syndical de classe en Afrique avec des syndicats de masse, démocratiques et ouverts au respect pour leurs membres ordinaires, pour la base.
(b) Des syndicats qui uniront tous les travailleurs africains indépendamment de leur race, de leur religion, de leur langue et de leur couleur et forgeront l’unité des travailleurs avec le principe primordial qu’ils appartiennent tous à la même classe sociale : à la classe ouvrière.
(c) Construire des syndicats qui renforceront leurs caractéristiques de classe et de lutte. Ils seront les écoles de la lutte des classe pour les travailleurs et les jeunes générations.
(d) Des syndicats qui seront internationalistes et en solidarité avec les travailleurs du monde entier.
(e) Qui lutteront contre les guerres impérialistes et les interventions impérialistes.
(f) Des syndicats qui, de même qu’ils promeuvent les demandes quotidiennes pour les revendications économiques des travailleurs, renforceront également dans les consciences des travailleurs la nécessité de la libération de l’esclavage capitaliste.
(g) Des syndicats qui utiliseront et exerceront des pressions sur les organisations internationales pour ne pas limiter leur action aux souhaits et aux déclarations inefficaces.
(h) Des syndicats qui s’occuperont de façon permanente de l’émergence et de l’utilisation des jeunes syndicalistes.
(i) Des syndicats qui lutteront contre le syndicalisme jaune, contre la bureaucratie syndicale et le carriérisme.
(j) Des syndicats qui auront le pouvoir économique par leurs propres ressources, par le biais du soutien financier de leurs membres. Des syndicats qui ne vendront pas leur rôle pour de l’argent sale.
(k) Des syndicats et des dirigeants syndicaux qui combattront la corruption au sein du mouvement syndical. La corruption n’est pas un problème économique simple. C’est un problème social complexe avec des implications idéologiques. La corruption est un risque majeur pour l’avenir du mouvement syndical.

LES PRINCIPALES REVENDICATIONS DE LA FSM POUR L’AFRIQUE

Seuls les syndicats de classe, avec les caractéristiques ci-dessus peuvent assurer sur le terrain de la lutte des classes, des demandes pour : L’annulation immédiate de la dette africaine ; la socialisation des principaux moyens de production ; la limitation et la réduction drastique des dépenses militaires, l’amélioration de l’espérance de vie et l’élimination des inégalités sociales et de la discrimination ; la création d’emplois dignes pour les pauvres, les chômeurs et les immigrés ; la garantie d’accès à l’eau potable portative, la création de logements sûrs et de qualité pour les familles qui travaillent, la nationalisation des terres africaines ; l’arrêt de l’exportation de déchets en Afrique ; la préservation de notre environnement et de l’écosystème pour interdire les importations de déchets nuisibles ; la fin immédiate de la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) ; la prévention et le contrôle des infections. En outre, nous exigeons la fin de toutes les interventions impérialistes en Afrique ; Pour s’attaquer aux causes profondes des migrations et des réfugiés, au rôle destructeur des multinationales. La FSM en Afrique mènera également une offensive contre le réformisme dans les rangs du mouvement ouvrier, les syndicats jaunes en Afrique comme dans toutes les parties du monde, qui tentent de servir leurs propres objectifs qui sont la promotion de la coopération de classe, le dialogue social entre les travailleurs avec leurs exploiteurs afin que les travailleurs ne puissent jamais être émancipés et entrer en conflit avec les politiques des employeurs qui détruisent littéralement leur vie. Les réformistes de la CSI servent les intérêts de leurs patrons dans leurs pays au sein du mouvement ouvrier, avec leurs instituts tels que la FES et l’AALC et lorsqu’ils viennent en Afrique, ils ont les mêmes intérêts qu’ils veulent servir, en tant que colonisateurs modernes portant le masque de syndicalistes.

LE PLAN D’ACTION DU NIGÉRIA

Nos syndicats se sont engagés aujourd’hui à leurs devoirs, à l’internationalisme et à la solidarité dans nos rangs, en l’exprimant au peuple brésilien, à Cuba et au Venezuela et à de nombreux résistants à l’impérialisme ; aux Palestiniens, au peuple sahraoui et à de nombreuses nationalités opprimées à travers le monde. À cet égard, la Conférence de la FSM s’engage à intensifier la confrontation et la lutte de classe, sur la base de la plate-forme nigériane de la FSM en Afrique :
1. Participation à l’École de formation syndicale pour nos cadres syndicaux en Afrique. Grèce.
2. Célébration du centenaire de la Grande Révolution russe socialiste d’Octobre et de la Journée internationale d’action de la FSM (anniversaire des 72 ans), 03 octobre 2017
3. L’événement international de la FSM Afrique contre le rôle des grands monopoles privés et des multinationales. Afrique du Sud, octobre 2018
4. Conférence “pré congrès” des femmes anglophone Ouganda 2017
5. Conférence “pré-congrès” des femmes francophone Sénégal 26 février 2018
6. Congrès des femmes de la FSM, Panama, 8 mars 2018
7. Congrès de la jeunesse travailleuse de la FSM, Rome, Italie, 02-03 novembre 2017
8. Réunion UIS Énergie, Harare, Zimbabwe, 22-23 novembre 2017
9. Sommet africain sur la terre et la question agraire, 2018
10. Sommet anti-impérialiste continentale de la FSM Afrique, annuellement
11. Sommet africain sur le travail digne, 2018-2019
12. Réunion régionale africaine des structures régionales des UIS et de la FSM Afrique.
13. Rencontre d’Afrique sur la lutte contre la privatisation des services publics.
14. Conférence internationale de l’Afrique contre la précarité et pour la stabilité de l’emploi.
15. Événement de la FSM en Afrique, pour le droit d’exercer une activité syndicale et la négociation collective.
16. Séminaires sur l’histoire de la FSM et son rôle dans la lutte anti-impérialiste et anti-colonialiste sur le continent africain.

À cet égard, nous nous engageons à développer la capacité de recherche de la FSM en Afrique, afin de soutenir toutes les actions ci-dessus.
Inspiré(e)s par les résultats de la 3e Conférence Panafricaine, nous passons à la 4e conférence panafricaine plus fort(e)s, plus uni(e)s, militant(e)s, décisifs, avec un esprit de combat. Dans ce but, nous félicitons le Conseil Syndical du Nigéria d’avoir accueilli avec hospitalité un sommet réussi.