Grèce : « Nous n’avons même plus d’huile »

mardi 6 décembre 2011

Nous sommes bouleversés par ce que nous racontent les travailleurs à la porte de l’usine. Giorgos déclare à « Rizospastis » : « L’important dans toute cette mobilisation, c’est que le patronat comprenne que nous sommes unis et que nous ne laisserons pas passer ses plans de réduction de salaires et de licenciements. » Kiki ajoute : « Nous faisons grève parce que nous voulons notre argent, l’argent qu’ils nous doivent. J’ai un crédit de 700 euros par mois et je ne touche que 1.000 euros. C’est la catastrophe. »

A ses côtés, Sia explique : « Nous sommes inquiets, nous voulons récupérer notre argent – ça ne va plus. Nous sommes très en colère.
J’ai des prêts, des dettes partout, ma mère est alitée, avec des médicaments et des médecins, et j’ai littéralement touché le fond. J’ai deux grands enfants, ma fille est au chômage et mon fils se démène pour obtenir une licence de taxi. Nous avons vu toutes les taxes arriver et nous avons un tas de factures impayées. Nous ne savons pas comment nous en sortir. Nous n’avons même pas assez pour acheter de l’huile. C’est la débrouille quotidienne avec ce que nous trouvons dans le quartier.
 »

« Tous ensemble, tous unis, c’est seulement comme ça que nous pourrons sortir de cette catastrophe », ajoute Vrisiida. « Nous n’avons plus de lait pour donner à nos enfants. Il y a l’argent emprunté à ma mère ou mon père. La seule qui travaille c’est ma femme et elle commence à avoir peur d’un licenciement. Nous n’avons pas d’argent pour mettre du mazout dans la maison », ajoute Nikos, venu au piquet de grève avec son bébé.