Grève des postiers

mardi 8 janvier 2013

Lu dans El Watan des 6 et 7 janvier 2013

“Une centaine de représentants des postiers de différentes wilayas du pays se sont rassemblées, ce dimanche 6 janvier, devant la Grande Poste pour donner suite à leur mouvement de grève illimité, entamé il y a six jours.

Les protestataires réclament principalement le départ du directeur général d’Algérie Poste car, soutiennent-ils, « il n’a pas répondu à leurs revendications ».
Les postiers exigent notamment, l’application du statut adopté en 2008, l’amélioration des conditions du travail et réclament aussi des indemnités.
Approchés lors de notre virée sur le lieu du rassemblement, des postiers nous ont affirmé que « notre mouvement est spontané car initié par les travailleurs ». "Et nous n’avons donc aucune représentation syndicale. Celle qui existe nous ne la reconnaissons pas ». “

Par Hamida Mechaï

“Ils étaient plus d’une centaine de postiers, caissiers, receveurs et autres agents à avoir fait le déplacement, hier (dimanche) , pour participer à un sit-in devant la Grande-Poste. Et ils n’en démordent pas : ils iront jusqu’au bout de leur bras de fer avec l’administration. Ils demandent l’application de la convention collective, ainsi que de meilleures conditions de travail et de sécurité.
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Derrière les comptoirs, on discute, on commente le déroulement et les avancées de ce mouvement de protestation et on prend surtout le temps d’expliquer aux citoyens pourquoi ils doivent faire demi-tour. …
« Ils comprennent que nos revendications ne feront qu’améliorer le service », commente Saïd, inspecteur dans cette même agence. A 55 ans, il justifie de « près de 40 ans » de bons et loyaux services au sein d’Algérie Poste. « Et pour quoi ? Pour pas grand-chose, que ce soit matériellement ou moralement ! », s’indigne-t-il, avant de poursuivre en haussant le ton : « Aujourd’hui, nous voulons faire en sorte que les choses s’améliorent et nous sommes traités comme des voyous. » En avisant une pile de boîtiers et casiers pleins de fiches jaunies, il lance : « Ils parlent de modernisation. Ils installent des machines qui coûtent des millions de dinars mais sans les activer ! »

Cette grève « spontanée », aucun préavis de grève n’ayant été déposé, a été déclarée illégale par la direction. « Il n’y a pas eu de préavis parce que nous ne sommes plus représentés par aucun syndicat », expliquent les manifestants.

« Tout le monde ne parle que de cette prime de 30 000 DA en faisant notre seule revendication. Ce qui est totalement faux ! », s’indigne un postier. « Ce que nous exigeons, c’est l’application de la convention collective telle que signée avec Algérie Poste », ajoute un autre gréviste. « Il y a, évidemment, des demandes salariales. Mais nous voulons aussi une révision des grades et des carrières, de meilleurs moyens et conditions d’exercice ainsi que la sécurité sur nos lieux de travail », énumère quant ? lui un caissier.

Les manifestants affirment ainsi que cette grève tout comme leur sit-in à la Grande-Poste sont illimités et ne prendront fin qu’une fois toutes leurs revendications satisfaites.
… “

Par Ghania Lassal