Incroyable mais vrai : les USA torpillent la recherche génétique à Cuba

dimanche 25 octobre 2009

Le décryptage du génome humain, réalisé il y a quelques années, a représenté un progrès immense pour le milieu médical, entre autres pour la recherche complexe sur de nombreuses maladies qui affectent la population en général.

L’étude des gènes permet de connaître l’origine de nombreuses maladies
Cette percée a donné aux scientifiques les outils nécessaires pour comprendre comment les gènes interviennent et organisent les fonctions des cellules et des tissus de l’organisme. Cela aurait été un rêve impossible il y a cinquante ans.

Les médecins cubains, formés par et pour un système de santé dont l’objectif est de toujours mieux soigner la population, possèdent toutes les connaissances nécessaires pour mener à bien ces études génétiques, telles qu’il s’en réalise dans les pays développés.

Malheureusement, le blocus économique, commercial et financier imposé, depuis 1962, par le gouvernement des Etats-Unis, nous empêche d’acquérir des appareils de haute technologie, ce qui torpille les recherches entreprises par le Centre national de génétique médicale.
La scientifique Beatriz Marcheco, qui dirige ce centre de recherche, a révélé à Granma que depuis 2003, l’institut a tenté à plusieurs reprises, à travers diverses instances, d’acquérir un analyseur de gènes. Cet équipement est indispensable pour étudier les variations génétiques et déterminer quels gènes peuvent conduire à l’apparition d’un ensemble de maladies qui figurent parmi les principales causes de mortalité à Cuba ou qui ont une incidence élevée.

Le champ de recherche comprend, entre autres, le cancer du sein, du colon et de la prostate, l’asthme, les différents types de diabète mellitus, la cardiopathie ischémique et l’hypertension artérielle.
Selon la jeune chercheuse, l’analyseur de gènes est fabriqué par la compagnie nord-américaine Applied Biosystems, et c’est l’appareil le plus moderne qui existe actuellement sur le marché pour réaliser de telles recherches.

Toujours selon Beatriz Marcheco, l’appareil est des plus performants, il peut même identifier les prédispositions génétiques aux maladies citées ci-dessus. Un tel diagnostic peut inciter à changer nos modes de vie et à adopter des mesures préventives pour empêcher l’apparition de la maladie.

Le plus étrange, note la chercheuse, c’est que les différentes instances gouvernementales nord-américaines observent le plus strict mutisme chaque fois que nous tentons d’acheter cet équipement. En fait, elles n’ont aucune véritable raison de s’opposer à la vente d’un tel équipement dont la fonction première est d’améliorer la santé de la population.

Il ne nous est même pas permis d’entrer sur la page Web de cette entreprise pour obtenir des informations. On nous en refuse l’accès dès qu’on se rend compte que la demande émane de Cuba, ajoute-t-elle.

Sans cet appareil, on ne peut, par exemple, étudier rapidement les prédispositions à certaines maladies. Ainsi, les recherches sur la démence et l’Alzheimer, effectuées par le Centre de génétique médicale, se sont prolongées pendant deux longues années, alors qu’avec un tel appareil, elles n’auraient duré qu’une semaine.

Ce blocus irrationnel nous empêche de mener à bien des études de prévention auprès de milliers de familles cubaines. Impossible de diagnostiquer à l’avance les symptômes de certaines maladies : tumeurs malignes, hypertension artérielle ou diabète, entre autres. Les coûts humains, sociaux et économiques de cette pratique honteuse sont, sans aucun doute, incalculables.

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La Havane, le 12 octobre 2009

Orfilio Pelaez



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