Israël : les communistes saluent une année de protestation sociale mais appellent à continuer la lutte et à la lier à celle du peuple palestinien

lundi 13 août 2012

Communiqué du Parti communiste d’Israël

Une année complète s’est écoulée depuis le début des protestations sociales – et la lutte continue. Certains soutenaient l’idée que, au vu des manifestations portées par des centaines de milliers de manifestants, le gouvernement droitier « comprendrait le message » et répondrait finalement aux aspirations des masses à la justice sociale et à un changement de priorités dans le budget de l’État. Mais une année s’est écoulée et le gouvernement n’a pas bougé : il continue à se ranger du côté des patrons. Netanyahu et ses ministres, l’opposition toute nouvelle de cette année menée par Tzipi Livni et Shaul Mofaz, l’ensemble de l’establishment politique est prêt à embrasser la cause de la protestation sociale. Mais leur embrassade était tellement forte qu’elle est transformée en étouffement et en diversion.

Israël une année de protestation sociale

Après une année de protestation, il est évident que le gouvernement n’est même pas en mesure de mettre en œuvre les conclusions de la commission Tratjenberg, que le gouvernement a lui-même mise sur pied, pour apporter une réponse au moins partielle aux revendications des manifestants. Ainsi, l’illusion qu’il soit en quelque sorte possible de mener une protestation « a-politique » a été réduite en miettes. La protestation, dont le slogan « Le peuple exige la justice sociale » est intrinsèquement politique, et dirigée contre un gouvernement qui gère les affaires dans les intérêts des grands patrons.

Le Parti communiste d’Israël (PCI) et ses partenaires au sein du Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité) saluent la protestation sociale de masse de l’été 2011 qui a éclaté dans le sillage d’un certain nombre de luttes de classe : de longues et importantes grèves des travailleurs sociaux, des docteurs, des cheminots contre les privatisations ; la vague d’efforts pour organiser les travailleurs dans les usines et les entreprises privées, tout comme dans le secteur privé ; les campagnes contre la privatisation des services publics – éducation, santé et services sociaux – pour le logement public et pour des budgets plus importants pour les services sociaux. Le PCI félicite ses adhérents et les militants du Hadash qui jouent des rôles cruciaux dans le mouvement.

Le gouvernement de la droite politique et sociale mené par Netanyahu combine le piétinement des droits des travailleurs avec son insistance à favoriser l’expansion des colonies dans les territoires occupés, lançant des provocations militaires continuelles, et son refus de la paix. De cette façon, le gouvernement coure le risque d’entraîner le peuple d’Israël dans une nouvelle guerre inutile. Quiconque soutient qu’il est possible de lutter contre ce gouvernement droitier seulement sur le « terrain social », sans lutter pour la démocratie et contre l’occupation, est coupable de la même erreur de ceux qui croient que la protestation sociale peut être « a-politique ».

Le PCI souligne à nouveau qu’une paix Israélo-palestinienne est une condition absolument nécessaire pour faire progresser la cause de la justice sociale  ; une telle paix suppose :

  • l’évacuation de toutes les colonies Israéliennes et le retrait de tous les territoires conquis en juin 1967 ;
  • l’instauration d’un État palestinien avec comme capitale Jérusalem-Est, aux côtés d’Israël ;
  • et une solution au problème des réfugiés en accord avec les décisions de l’ONU.

L’expérience nous prouve qu’il y a des liens étroits entre la lutte pour une paix juste et une campagne populaire pour la justice sociale.

Les factions droitières au sein du gouvernement exploitent le rejet des divisions sociales, les difficultés économiques d’une part et le confit national toujours non-résolu d’autre part pour exacerber les tensions racistes et anti-démocratiques et ouvrir la voie à un régime épousant certaines caractéristiques fascisantes. A cette fin, le gouvernement a recours à une législation raciste et anti-démocratique adoptée par la Knesset ; le déplacement forcé de résidents Arabes chassés de leurs terres (comme les destructions répétées dans le village bédouin d’Al-Araqib dans le Negev) ; l’usage de la force pour disperser des manifestations ; la conduite d’enquêtes cherchant à intimider des militants sociaux ; et la destruction de domiciles et les menaces de transfert de la population Arabe dans le Negev.

Le PCI met en garde sur le fait que la poursuite de l’occupation, la perpétuation des discriminations, et l’attisement des haines raciales contre les citoyens Arabes, et la canalisation du racisme contre les travailleurs migrants et les réfugiés, dont les fruits – les attitude et comportement racistes croissants au sein de la jeunesse Israélienne – intensifient les dangers qui pèsent sur l’espace démocratique en Israel. Le PCI appelle au renforcement de la nature Juive-Arabe de la protestation sociale.

La partenariat dans la lutte entre Juifs et Arabes, entre femmes et hommes est vital pour les campagnes pour la justice sociale et la défense de la démocratie, pour l’égalité des droits civiques, pour les droits nationaux pour la minorité Arabo-palestinienne en Israël, pour l’égalité des femmes et contre toute manifestation de racisme ou de discrimination.

Traduction JC

Source : « Solidarité Internationale PCF »

Lundi 30 juillet 2012