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Journée internationale du 8 Mars :

lundi 8 mars 2021, par Alger republicain

La lutte pour la démocratie, le progrès et l’égalité est inséparable de la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme

La journée du 8 mars symbolise la poursuite des luttes des femmes dans chaque pays et à l’échelle internationale pour l’égalité, les libertés démocratiques, le progrès social, la paix dans le monde, la solidarité avec les peuples opprimés, la coordination de la contribution des femmes dans le combat pour l’extirpation des racines de l’oppression et de l’exploitation.

Dans notre pays, cette journée est aussi un moment de réflexion et de concertation entre les femmes et les hommes mus par les idéaux de progrès pour clarifier les objectifs du mouvement populaire né il y a deux ans, le 22 février 2019, dans un sursaut mémorable de millions de citoyennes et de citoyens contre le 5ème mandat de Bouteflika. Par leur participation massive aux marches populaires, les femmes ont contribué de façon imposante à faire échouer ce mandat insolent et à déclencher le processus qui a conduit à la prison les éléments du régime les plus englués dans la corruption. Les femmes n’ont pas été épargnées par la répression.

Le président déchu par la volonté populaire a représenté un régime fondé sur le mépris pour le peuple, sur la confiscation des richesses du pays, du fruit du travail des prolétaires, femmes et hommes et du labeur des cadres et intellectuels engagés dans l’édification du pays, sur le blocage de son développement, l’accumulation de la richesse à un petit pole de la société, la paupérisation croissante pour l’immense majorité, la harga perpétuelle de la jeunesse et l’aggravation de la dépendance de l’Algérie envers les puissances impérialistes.

Ces dernières n’observent pas la situation comme spectatrices passives des conflits internes qui agitent notre pays. Elles manoeuvrent activement en poussant leurs valets dans divers camps en apparence opposés à commettre l’irréparable pour se donner les prétextes à leurs ingérences.

L’éviction de Bouteflika et des hommes les plus décriés pour leurs liens avec la grosse corruption a constitué une première victoire. Mais les racines des malheurs qui frappent les masses laborieuses de notre pays n’ont pas été arrachées. Ces racines, ce ne sont pas un groupe d’hommes qu’il suffit d’enlever en persévérant dans les marches pour que la situation change pour le plus grand bien des masses populaires, comme par un coup de baguette magique. Ces racines c’est le système capitaliste et son Etat, ses divers appareils qui se sont depuis 40 ans progressivement mis au service d’une classe minoritaire de gros possesseurs d’argent, de sociétés d’importation, d’usines entièrement dépendantes de l’extérieur, de terres, d’immeubles, etc.

La crise que traverse actuellement notre pays est étroitement liée à celle du système capitaliste-impérialiste mondial, dans lequel il est inséré, à ses pressions et à ses manoeuvres très habiles pour maintenir les pays économiquement dominés dans ses rets, aux rivalités féroces qui opposent les différentes puissances impérialistes pour contrôler les sources des hydrocarbures. L’erreur d’appréciation à commettre serait de se focaliser sur le seul conflit qui oppose l’immense majorité des masses laborieuses de notre pays aux courants anti populaires du régime en omettant de surveiller de près les intrigues des puissances impérialistes. Ces puissances s’activent en permanence pour partager entre elles le monde à travers des guerres et des conflits incessants, à travers l’utilisation de groupes fascistes dans certains pays, de groupes islamistes obscurantistes, agissant ouvertement ou sous des masques, dans d’autres. Elles soutiennent les groupes séparatistes en les encourageants à perpétrer des actions justifiant des ingérences au nom de la défense des "droits des minorités". Elles actionnent des liens avec des équipes des pouvoirs en place ou avec des oppositions en lutte pour conquérir les leviers étatiques à seule fin d’assouvir les appétits de telle ou telle fraction sociale exploiteuse et affairiste exclue de la gestion du pouvoir et donc des privilèges qu’il garantit.

Pour une issue positive de cette crise, en faveur de ceux qui n’ont que leurs bras et leurs cerveaux pour vivre, qui n’ont pas d’autre pays de rechange, les femmes et les hommes de notre pays doivent débattre du contenu politique, économique et sociale de l’alternative, des alliances à tisser dans le pays et dans le monde pour venir à bout de la réaction interne et externe. Une discussion autour de la nature de la crise actuelle est vitale pour sauver le pays de la catastrophe économique face à un régime qui n’a aucune stratégie de fond à proposer étant donné qu’il est aux petits soins pour les forces de l’argent. Il ne voit de solution de relance que dans la baisse des impôts au profit des riches et dans l’octroi d’aides de toutes sortes à ces derniers aux dépens des intérêts des travailleurs mais aussi du Trésor public, des équilibres budgétaires et des réserves de change.

Il est important de démasquer les forces de l’obscurantisme. Ces forces fardent désormais leur objectifs politiques véritables - l’instauration de l’Etat islamique- sous le maquillage attrayant de la démocratie dont leur fausse vitrine médiatique, la chaine Al Magharibya, impudemment baptisée « canal du peuple » joue la sinistre comédie de l’ouverture pour mieux coordonner les interventions de ses agents rémunérés par les monarchies du Golfe avec la bienveillance des Etats impérialistes. Chassez le naturel, il revient au galop. Malgré toutes les précautions de langage prises pour rassurer les agneaux avant une prise du pouvoir, chaque fois qu’elles entendent parler de droits des femmes, les forces de la réaction obscurantiste ne peuvent réprimer leur réflexe inné de sortir leur révolver ou leur sabre. C’est un indice concret pour ceux qui persistent à croire que le courant obscurantiste ne représenterait plus aucune menace. Pour autant la réalité de ce danger ne peut signifier que le mouvement populaire doive se croiser les bras. C’est dans les débats autour de la clarification du contenu concret de l’alternative que les masques seront arrachés.

En ce 8 mars 2021, les pensées de celles et de ceux qui ne séparent pas leur combat des grands idéaux de notre époque seront adressées aux femmes palestiniennes, sahraouies, syriennes, irakiennes, libyennes, vénézuéliennes, cubaines, etc., à toutes celles qui subissent l’oppression, endurent les situations dramatiques provoquées par les blocus criminels instaurés par les puissances impérialistes, en particulier dans un contexte marqué par la pandémie du Covid-19.

AR