Khalifa, le dandy des affairistes du pouvoir

vendredi 5 juin 2015
par  Alger républicain

Qui est Rafik Khalifa ?

Rappel quelques faits historiques pour comprendre la position de ces oligarques algériens.

Rafik Khalifa, de son nom complet Abdelmoumène Rafik Khalifa, est né en 1966 à Béjaia et il est le fils de l’ancien ministre Laroussi Khalifa, (ami ben ami).
Pharmacien de formation, Rafik Khalifa va fonder en quelques années un groupe important et afficher sa réussite flamboyante. Le 12 avril 1998, il fonde El Khalifa Bank, qui va accaparer l’argent des déposants et celui des entreprises publiques et organismes sociaux qui avaient reçu l’ordre de transférer leurs ressources. Il développe ensuite ses activités à l’étranger et fonde un groupe qui compte bientôt jusqu’à 16.000 salariés.

Il fonde ensuite une compagnie aérienne, Khalifa Airways, une société de location de voitures de luxe Khalifa Rent-a-car avant de fonder en France une chaîne de télévision, Khalifa TV, puis une chaîne d’information en continu K-News, basée à Londres.

Au printemps 2002, il achète à Cannes, un ensemble composé de trois grandes et luxueuses villas pour un montant de 37 millions d’euros. Le 3 septembre 2002, il y organisera une somptueuse soirée pour le lancement de sa première chaîne de télévision, à laquelle seront conviées de nombreuses personnalités internationales du show-business. Rafik Khalifa commence à susciter l’intérêt des médiats français. Il s’était construit un empire pharaonique en moins de cinq ans. Il y a de quoi se poser des questions.

Première question : d’où viennent ces capitaux ?

Puis, comment a-t-il pu obtenir de telles sommes ? Qui sont ses sponsors ? Même si certains sont connus. En supposant qu’il soit un génie de la finance, ce n’est pas en travaillant qu’il a pu accumuler de telles sommes. L’effondrement bien organisé de son empire a causé un préjudice estimé entre 1,5 milliard et 5 milliards de dollars à l’État algérien et aux épargnants et surtout la mise au chômage sans indemnités de milliers de travailleurs. Mais ce qui est certain, c’est que ces sommes là ne se sont pas volatilisées dans la nature. Elles doivent dormir au chaud dans des paradis fiscaux sous des noms d’emprunt.

Il est inutile de s’étendre sur la réaction des autorités algériennes, ni sur la mascarade des procès en cours. Dans le banc des accusés on ne trouve que des larbins à la solde de ces voyous, qui se contenteront des miettes que leur sponsor leur accordera. Les véritables responsables ne seront jamais inquiétés. Rafik Khalifa sera peut-être certainement condamné à quelques années de prison mais rassurons nous, il s’en sortira et pourra vivre des jours heureux en récupérant le pactole qu’il a mis de côté dans des paradis fiscaux même si une partie permet déjà à quelques parrains et autres chanceux de se dorer la vie au soleil.

Malheureusement pour l‘Algérie et pour son devenir, Khalifa et ses sbires ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Il n’est pas seul. Il y en a plein des comme lui qui pullulent de partout ces nombreux petits Khalifa adeptes du pouvoir. Ils sont l’ossature du pouvoir et en tirent bien profit si l‘on observe le fonctionnement actuel des choses. Chacun reçoit pour se taire. Et celui qui se tait se tapit et grossi en silence. Il y a des petits et des grands, des patrons, des professeurs, des ministres, des constructeurs aux ordres qui détruisent bien et mangent bien. Il y a des hauts gradés et des personnalités importantes visibles et non visibles qui profitent de ces largesses et du magot Algérie.

Chez ces gens là, l’esprit de famille est très poussé. Ainsi toute leur progéniture (les frères, les sœurs, les petits enfants, les cousins et leurs amis et les fils des amis et des proches, ami ben ami etc. et j’en passe), participent à la curée qui dilapide notre pays. Ils sont très dangereux. Du haut de l’empire financier qu‘ils ont bâti en volant l‘Algérie, ils règnent en maîtres sur la société. Malgré leur filouterie et leur magouille, ils se sont achetés une personnalité respectable. On les consulte et on les montre en exemple. Une propagande bien huilée qui va jusqu’à faire croire que c’est grâce à ces gens là que l’Algérie se développe.

Comme dans tout système capitaliste, le mensonge et la manipulation sont des armes redoutables contre les peuples. Tous ces milliardaires qui se sont enrichis illicitement depuis l’indépendance, sont les représentants de cette bourgeoisie mercantile, compradore ou affairiste. Ils détiennent le pouvoir sans partage. Leur empire financier ne sert pas au développement du pays. Leur magot est placé à l’étranger (on n’est jamais sûr de rien n‘est-ce pas ?) Ils mènent une politique de désastre et de destruction qui nous dirige droit dans le mur. Ils décident de tout sans consultation. C’est une véritable dictature car le peuple n‘a jamais droit à la parole.

Pour conserver le pouvoir coûte que coûte, ils pactisent avec les puissances impérialistes et leur multinationales qui sont de véritables pieuvres. Ils n’ont même pas eu de scrupule, ils ont osé passer un contrat juteux avec une entreprise criminelle (Haliburton) pour l’exploitation du gaz de schiste à In Salah dans le Sud du Sahara. Le mépris et l‘inconscience dans la prise en charge des trésors de notre patrimoine vital… et un affront au peuple frère d’Irak. Il convient de rappeler que l’entreprise américaine Haliburton de triste mémoire, était partie prenante de la guerre menée contre le peuple irakien. Elle avait passé un important contrat d’intendance de plusieurs milliards de dollars avec l’armée américaine et elle a fourni des centaines de mercenaires avec armes et bagages qui ont participé au massacre d’Irakiens. Les dirigeants de cette entreprise sont des criminels en liberté.

Les multinationales des puissances impérialistes sont le cheval de Troyes pour pénétrer dans les pays. Un danger pour tous les pays qui font appel à ces usurpateurs, exploiteurs. A partir de contrats juteux, ils s’implantent dans le pays et commencent un travail de corruption intense pour se créer une véritable toile d’araignée qui les rend quasiment intouchables. Avec la complicité des oligarques et nouveaux riches au pouvoir qui tolèrent les ingérences honteuses des puissances impérialistes, le pillage de nos ressources peut alors commencer.

Notre peuple doit savoir et ne doit jamais oublier que les puissances impérialistes et leurs entreprises ne travaillent que pour s’enrichir elles mêmes et sont les ennemies des peuples.

Il faut sans relâche, dénoncer les ingérences des puissances impérialistes, les combattre et les empêcher de nous nuire.

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Liès Sahoura

Alger républicain

26.05.15