Accueil > National > L’armée sioniste participera à l’exercice militaire African Lion 25 : Le jeu (…)
L’armée sioniste participera à l’exercice militaire African Lion 25 : Le jeu trouble du Makhzen
samedi 19 avril 2025
Article de Salima Tlemçani repris du quotidien national El Watan du 19/04/2025
A lire directement sur :
https://elwatan-dz.com/larmee-sioniste-participera-a-lexercice-militaire-african-lion-25-le-jeu-trouble-du-makhzen
Alors que le bilan de la guerre génocidaire israélienne contre la population de Ghaza a dépassé la barre des 51 000 Palestiniens tués, le Maroc figure parmi les 4 pays, à savoir Tunisie, Ghana, Sénégal, qui accueilleront l’exercice militaire « African Lion », pour son édition de 2025, sous le commandement de l’armée américaine.
Il est le seul pays, parmi les quatre – Ghana, Sénégal et Tunisie – qui accueillera un contingent de militaires israéliens pour participer à cet exercice au large de ses côtes. Plus de 10 000 soldats de 40 pays – parmi lesquels sept membres de l’Otan – prendront part à cet événement dont la première phase a été lancée, la semaine écoulée, en Tunisie.
Depuis la normalisation de ses relations avec Tel-Aviv, en 2020, le Maroc a accueilli plusieurs éditions de ces exercices militaires auxquelles a pris part l’armée sioniste.
Pour cette année, ont écrit des médias hébreux, le contingent israélien « sera envoyé au Royaume, pour une édition qui sera la plus importante de l’histoire de l’exercice ».
Mené sous le commandement de la Force opérationnelle sud-européenne de l’armée américaine en Afrique, « l’exercice AL25 », a expliqué l’armée américaine sur son site électronique, « améliore l’interopérabilité, renforce la préparation et établit des partenariats stratégiques grâce à un entraînement réaliste et multi-domaines.
Il couvre les domaines terrestre, aérien, maritime, spatial et cybernétique, contribuant ainsi à l’objectif commun de renforcement de la sécurité et de la stabilité sur le continent ».
Pour le général de division, Andrew C. Gainey, commandant général de la Setaf-AF, « Africain Lion 25 constitue le plus grand exercice interarmées multinational de l’Africom en Afrique ». Il aura lieu dans quatre pays. D’abord en Tunisie, pays qui marquera le début de l’exercice avec sa participation et celle de l’Egypte, l’Espagne, le Ghana, le Kenya, la Libye, le Nigeria et les USA.
Puis au Maroc, où prendront part, en plus du pays d’accueil, Israël, Hongrie, Cameroun, Cap-Vert, Djibouti, Etats-Unis, France, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Kenya, Nigeria, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni.
L’exercice sera accueilli aussi au Ghana qui participera aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Liberia, du Sénégal, du Togo et des Etats-Unis, puis au Sénégal, où prendront part la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, les Pays-Bas, le Sénégal, mais aussi le pays d’accueil et les Etats-Unis.
Selon l’armée américaine, cet exercice « démontre les capacités de la force totale en renforçant la préparation stratégique et l’interopérabilité avec nos partenaires et alliés africains pour se déployer, combattre et gagner dans un environnement multi-domaines complexe ».
Des Stinger américains et des Satellites israéliens
Cet exercice militaire aux côtés de l’armée israélienne, sous l’égide des Etats-Unis, intervient alors que le département d’Etat vient d’autoriser une demande de vente marocaine de 600 FIM-92K Stinger Block I et d’équipements connexes pour un coût de 825 millions de dollars.
C’est ce qu’a annoncé mardi dernier, dans un communiqué, l’Agence américaine de coopération pour la sécurité et la défense. « Le royaume du Maroc a demandé l’achat d’un maximum de 600 missiles FIM-92K Stinger Block I.
Les articles non MDE suivants seront également inclus : services d’ingénierie, de logistique et de soutien technique du gouvernement américain et des entrepreneurs ; et autres éléments connexes de logistique et de soutien aux programmes.
Le coût total est estimé à 825 millions de dollars » a précisé l’agence. Et d’ajouter que « cette vente soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des Etats-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’OTAN qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Afrique du Nord (…) et améliorera la capacité du Maroc à faire face aux menaces actuelles et futures ». L’agence a affirmé, par ailleurs, que « le Maroc entend utiliser ces équipements et services de défense pour moderniser ses forces armées et étendre ses options de défense aérienne à courte portée ».
Selon elle, la vente « contribuera aux objectifs de l’armée marocaine de modernisation de ses capacités et de renforcement de l’interopérabilité avec les Etats-Unis et ses autres alliés ». Et de conclure que « ces équipements et ce soutien ne modifieront pas l’équilibre militaire fondamental dans la région ».
En juillet dernier, le Maroc avait conclu un accord avec le plus important groupe d’armement IAI (Israel Aerospace Industries), pour la livraison, durant cinq ans, de deux satellites « d’observation » de type « Ofek 13 » (Horizon en hébreu) pour un montant de 1 milliard de dollars, soit le plus gros contrat entre l’Etat hébreu et le Maroc, depuis 2020, début de la normalisation de leurs relations.
Selon la presse israélienne – la seule à avoir révélé la visite du patron de IAI au Maroc – les deux satellites israéliens devront remplacer ceux en activité, produits par Airbus. En 2022, IAI a fourni plusieurs systèmes de défense aérienne de type Barak pour un montant de 540 millions de dollars, et la plus grande partie de ce matériel a déjà été livrée, alors que des drones israéliens de type « Heron », avaient été achetés également.
L’institut de recherche, Sipri, basé à Stockholm, Israël s’est retrouvé, ces dernières années, à la troisième place de la liste des fournisseurs de matériel militaire du Maroc avec 11% de ce marché juteux.
Et pendant que partout dans le monde les livraisons d’armes vers Israël sont bloquées par des militants contre la guerre à Ghaza, notamment du bassin méditerranéen, dont l’Espagne, le Maroc a fait du port de Tanger une zone d’escale pour assurer l’approvisionnement en carburant et nourritures des navires chargés de bombes, missiles et autres matériel militaires utilisés par Israël dans sa guerre génocidaire contre la population de Ghaza.
Salima Tlemçani