La Corée du Nord, le nouvel ennemi anti-impérialiste à abattre

vendredi 15 janvier 2016
par  Alger républicain

Comment ne pas évoquer ce pays alors que les médias, quasiment unanimes le calomnient et l’insultent quotidiennement. On ne peut certes récapituler ce qu’a été l’histoire de la Corée en quelques lignes. Cependant, il faut bien en parler de cette Corée, en particulier de celle du Nord puisque c’est devenu une mode dans les pays impérialiste que de la citer, chaque jour et à toute heure, en référence comme le pire Etat de la planète. Le plus fermé du monde, disent-ils. En quoi et pourquoi ce pays de l’Asie du Sud-est serait-il le plus fermé ? Poussons plus loin notre questionnement, demandons-nous quel est le pays le plus ouvert ? Que signifient ces deux expressions ? Si l’on fait abstraction des événements assez récents historiquement on ne peut comprendre la situation exacte de ce pays de l’Asie du Sud-est et les questions qui s’y rapportent.

Quel manque d’imagination et de singularité chez les politologues, éditorialistes et autres spécialistes. Hier encore, du reste ce n’est pas totalement fini, Cuba faisait avec l’URSS et les pays socialistes, figure de proue de « l’empire du mal », selon la fumeuse et honteuse formule, longuement répétée, de Ronald Reagan qui fut, de sinistre mémoire, président des USA. Fidel Castro, lui, était un sanguinaire dictateur et considéré de plus comme un horrible envahisseur quand le peuple cubain apportait au prix d’énormes sacrifices son soutien total et désintéressé à l’ANC dans son combat contre l’apartheid et à d’autres mouvements africains de libération nationale en Afrique, dont le nôtre - loin de leur pauvre esprit est de traduire ces mots par solidarité internationaliste pour ouvrir à la compréhension les crânes embrumés par l’anticommunisme.
Notre site a rappelé, il y a peu et de manière documentée, ce qu’a été cette solidarité avec notre peuple.

Les temps n’étant plus tout à fait les mêmes, encore que, et pour des raisons différentes, c’est maintenant au tour de la Corée du Nord d’être la cible de violences verbales. Verbales pour l’instant, espérons que cela ne dépassera pas le verbe. En attendant, des quolibets, des sarcasmes et autres âneries occidentales pleuvent constamment sur ce pays qui ne baisse pas les bras devant ses agresseurs qui de mille et une façons le provoquent gravement alors qu’il est déjà lourdement sanctionné par d’interminables embargos.

Cette posture leur est bien pratique pour ces médias. Elle leur permet de ne pas évoquer d’autres Etats, ceux réellement dictatoriaux, répressifs et barbares. Pour faire valoir leurs arguments, certes superficiels mais diffusés en masse, les médias occidentaux falsifient l’histoire et font marcher à fond le mensonge par omission. Pourtant, ceux qui s’intéressent vraiment aux faits historiques savent ou peuvent savoir facilement, ce qui s’est réellement passé en Corée durant les deux siècles passés, siècles de l’histoire que l’on ne peut rayer d’un trait de plume et notamment les dernières décennies. Disons-le, même sans applaudir ou condamner la politique de la Corée du Nord, ce n’est pas l’objet de ces lignes, il ne faut pas perdre de vue les faits qui ont marqué son histoire, en particulier depuis le début du siècle dernier, en 1910 date à laquelle commença l’occupation de la Corée par le Japon impérialiste. Là, débute essentiellement la source des événements qui jalonnent l’histoire de ce pays.

Une courte digression pour élargir notre propos et connaître les véritables « amis » des peuples et leurs associés. Citons pour faire vite, deux exemples, Israël et l’Arabie saoudite où l’on pratique la « punition » au fouet à grosse dose comme au moyen-âge, l’horreur de la lapidation et les exécutions au sabre. Mais pour ces médias, cette dernière n’est pas une réelle « dictature ». C’est simplement une monarchie peut-être pas très démocratique et même rétrograde mais en fin de compte pas gênante, pas gênante du tout puisque presque tous l’épargnent ou oublient très rapidement ses crimes et ses provocations, aujourd’hui à l’égard de l’Iran ou les bombardements qui lui sont commandités sur le Yémen. Si elle massacre de la façon la plus inhumaine qui soit son opposition, elle ne s’est par contre jamais opposée aux visées des impérialistes. Pour ceux-ci c’est un point stratégique d’importance au Moyen Orient. De plus, c’est une bonne alliée, qui ne dérange pas grand monde. Donc pas touche à cette chère Arabie saoudite bien située géographiquement et précieuse cliente en matière d’armements de tous genres, y compris les plus onéreux, les plus sophistiqués comme les avions de type Rafale et autres babioles tueuses vendues ou livrées entre autres par le capitalisme français avec l’assentiment, la complicité devrait-on dire, du pouvoir social-démocrate, disons social-libéral ou démocrate-libéral pour ne pas chagriner les bonnes âmes. Nous n’irons pas jusqu’à évoquer la Syrie où se déroule actuellement un véritable génocide sous la conduite des impérialistes ! Non plus de l’Irak et de la Lybie où règne un indescriptible chaos.

Pour équilibrer la relation des faits en politique moyenne-orientale, ce que beaucoup feignent d’ignorer, on ne peut omettre de citer Israël, ce fameux allié des puissances occidentales et seule « démocratie » supposée de cette région du monde. A suivre les médias et les pouvoirs réactionnaires, cet Etat n’est ni fasciste ni raciste encore moins colonialiste. S’il mène avec entêtement une même politique d’agression et d’apartheid depuis si longtemps et c’est bien clair, ce n’est que pour se défendre des affreux Palestiniens, ces sous-hommes qui refusent de céder et se battent contre l’oppresseur israélien pour récupérer leur pays. L’Etat sioniste occupe leurs territoires ? C’est tout simplement pour se protéger. La décision de Netanyahou de construire 55.000 logements, sur des terrains qui n’appartiennent pas à Israël, dans la zone ou à la périphérie de Jérusalem ou d’autres lieux, part d’une bonne intention puisque c’est pour améliorer le confort et le bien-être de ses concitoyens le plus souvent de fraîche date. Là, il serait mal venu d’y voir des visées impérialistes. La preuve : aucun de ses alliés occidentaux, des « démocrates » s’il en est, ne s’émeut de ses agissements criminels ni ne s’élève contre ses projets qui permettent de grignoter régulièrement du terrain. L’Etat sioniste peut aller jusqu’à tuer des milliers de Palestiniens, vieillards, femmes, enfants et chasser les survivants de chez eux, de leur pays, lentement mais surement pour occuper ainsi les lieux devenus vacants et les faire valider par ses soutiens comme territoires israéliens. Si une voix s’élève contre cette politique sioniste elle est aussitôt taxée d’antisémite.

Mais revenons à la Corée du Nord. Sans remonter très loin dans son histoire, il est bon pour rester objectif, de rappeler ce que son peuple a vécu avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, la terrifiante occupation de son territoire par l’impérialisme nippon et, après la reddition de celui-ci et dès sa libération en 1945, l’agression massive dont il fut victime par de nombreux pays du « Monde libre ».

Pour faire valoir leurs arguments, certes superficiels mais diffusés en masse, les médias occidentaux falsifient l’histoire et font marcher le mensonge par omission à plein régime. Mais, ceux qui s’intéressent vraiment à l’histoire savent ou peuvent savoir facilement ce qui s’est réellement passé en Corée durant les deux siècles passés et ces dernières décennies. Disons-le encore, sans applaudir ou condamner la politique de la Corée du Nord, il ne faut pas perdre de vue les faits qui ont marqué son histoire, en particulier depuis 1910 où commença l’occupation japonaise. Ce serait une interprétation facile et complice que de n’y pas penser, un peu comme si nous oublions l’histoire de la colonisation et les violences de l’impérialisme dans notre pays qui fit des centaines de milliers de victimes.

Rafraichissons les mémoires en rappelant que ces agressions militaires remontent à bien longtemps, au temps où les impérialismes rêvaient, ils en rêvent toujours, de s’étendre toujours plus et sans scrupule, y compris en employant les plus grandes violences. Ces agressions avaient déjà commencé avec la France en 1866 et s’étaient poursuivies avec les expéditions US en 1871, celle du Japon plus tard avec occupation. De fait, depuis et sous une forme ou une autre, elles n’ont jamais cessé. Les USA ne poursuivent-ils pas régulièrement de prétendus exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud sans que cela ne dérange les Occidentaux ? N’y ont-ils pas implanté de géantes bases militaire ?

La dernière de ces agressions militaires menée par les US et les puissances impérialistes, inconnue des jeunes générations, fut d’une violence inouïe, les morts se comptaient par millions. Tous les « alliés » s’unirent alors pour tenter de renverser le nouveau pouvoir qui refusait de se laisser prendre dans les griffes de l’impérialisme. Et, alors qu’ils refusent toujours de négocier avec la Corée du Nord, les USA, jamais en retard dans leurs menaces, par la voix du porte-parole de la Maison-Blanche, viennent de déclarer après le supposé essai thermonucléaire : Pyongyang va payer le prix fort . Bien qu’aucun de ses experts ne puisse affirmer avec certitude que cet essai-test d’une bombe à hydrogène s’est bien produit. Comme si cela ne suffisait pas, les USA vont plus loin, ils envisagent d’envoyer des navires de guerre dans la région avant la fin janvier.

Peu avant leur défaite militaire de 1953, les USA avaient même envisagé de larguer une bombe atomique. Ils ne purent commettre ce crime en raison de l’opposition de l’opinion publique mondiale et surtout de la solidarité manifestée par la Chine d’alors, l’URSS et les autres pays socialistes de l’Est européen. Solidarité exprimée aussi par de nombreux Algériens. Des membres du Parti communiste algérien avaient monté une pièce de théâtre de Roger Vaillant intitulée « Le colonel Foster plaidera coupable ». Les agressions et les embargos pour tenter de d’interrompre le développement de ce pays, la Corée du Nord, rasée par les guerres, n’ont jamais cessé depuis lors. Tandis que pleuvaient sur la partie sud de la Corée d’abondantes pluies de dollars pour l’aider à se développer, à se militariser à condition, bien entendu, qu’elle reste dans le giron des US, et si possible à réaliser son rêve d’absorber la Corée du Nord. Rêve inassouvi mais toujours vivace depuis le dictateur Syngmam Rhee qui, impopulaire fut chassé du pouvoir et se réfugia, où donc, aux USA, bien évidemment ! Las, ce dictateur fut aussitôt remplacé avec l’aide des USA par un autre, Park Chung-Hee qui s’illustra de façon tout aussi meurtrière jusqu’en 1980. Tous ces dictateurs, purs soutiens du capitalisme sud-coréen, furent protégés par leurs amis occidentaux, à l’instar du sinistre Bébé Doc de Haïti qui, lui trouva refuge dans un autre pays impérialiste, la France. Pas n’importe où, sur la Côte d’Azur avec l’appui de Laurent Fabius, ce bon socialiste !

Que conclure sinon que la véritable solution aux menaces nucléaires qui pèsent sur l’humanité est d’interdire tous les essais y compris ceux pratiqués par les Occidentaux et dont on ne parle jamais, les essais par simulation de haute technologie, qui se poursuivent avec la plus grande discrétion dans les laboratoires de ces pays qui poussent des cris d’orfraie quand ces essais ne se déroulent pas chez eux.

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Malik Antar

13.01.16