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La Fédération Syndicale Mondiale : nécessité d’un mouvement syndical qui organise, coordonne la solidarité internationaliste et soutient la lutte de la classe ouvrière mondiale et non d’un mouvement qui collabore avec l’Union Européenne, le FMI et la Banque mondiale

lundi 7 avril 2014, par Alger républicain

La Fédération Syndicale Mondiale : nécessité d’un mouvement syndical qui organise, coordonne la solidarité internationaliste et soutient la lutte de la classe ouvrière mondiale et non d’un mouvement qui collabore avec l’Union Européenne, le FMI et la Banque mondiale

Le secrétaire-général de la FSM, Georges Mavrikos, a exposé les orientations de lutte de cette organisation internationale, au cours du dernier congrès fédéral de la Fédération nationale des industries chimiques, affiliée au syndicat CGT de France.

Après avoir salué le rôle important joué par la classe ouvrière française au sein de la FSM et du mouvement syndical international de classe, Mavrikos a souligné que

"la classe ouvrière se bat partout dans le monde contre des politiques lourdes, injustes, barbares et anti- populaires".

La période actuelle est caractérisée par une crise profonde du système capitaliste et par l’agressivité impérialiste.

Brossant les éléments de la crise du système capitaliste il a exposé des faits qui en illustrent la gravité.

"Dans toute l’Europe, dans tout le monde capitaliste, a déclaré Le secrétaire-général de la FSM, la crise est grande, profonde et continue. Les effets de la crise sont très lourds pour les travailleurs et les peuples.
Le chômage frappe très lourdement. Les statistiques officielles sont horribles.

  • En Grèce : 27,4 %
  • En Espagne : 26,7%
  • En Croatie : 18,6%
  • En Chypre : 17,3%
  • En Portugal : 15,5%
  • En Slovaquie : 14%
  • En Bulgarie : 12,9%
  • En Italie : 12,7%

Cette image est encore pire en ce qui concerne les jeunes et les femmes. Le chômage se trouve dans l’ADN du capitalisme, il est un allié pour le capital mais une menace pour la lutte et les acquis des travailleurs.

En même temps, il y a des privatisations généralisées dans tous les secteurs de l’économie et les salaires et les retraites sont frappés et diminués. Les droits sociaux sont remis en cause, le travail au noir devient un phénomène généralisé ; la violence étatique et patronale est un outil pour les gouvernements.

En Europe, le néofascisme, la xénophobie et le racisme grandissent et constituent un danger de mort pour la classe ouvrière, le mouvement syndical, la lutte des travailleurs et des peuples. Ça c’est la réalité capitaliste actuelle !

L’UE, le FMI, la Banque mondiale et les gouvernements, tant néoconservateurs que social- démocrates, disent que la crise est une crise d’endettement.

Nous savons tous que l’endettement existe. C’est le cas de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande etc. Mais la détérioration des relations de travail, la diminution des salaires, les coupes dans la Sécurité sociale, les privatisations et le coût élevé de tous les biens constituent des phénomènes généralisés, dans tous les pays, qu’ils soient endettés ou pas.

La crise du capitalisme embrasse l’économie, la politique, la culture, l’environnement. C’est l’image d’un système social pourri, injuste et barbare."

Il a ensuite décrit l’agressivité impérialiste.

"En Ukraine, en Syrie, au Mali, en République Centrafricaine, les concurrences entre les impérialistes créent quotidiennement des victimes. Les impérialistes font la même chose qu’en Libye, en Irak, en Afghanistan : ils disent qu’ils interviennent pour préserver la « démocratie » et la « liberté », mais en même temps, ils assassinent de gens innocents, ils créent de milliers de réfugiés et d’immigrés. Les impérialistes sont des hypocrites. On connaît tous la vérité et la vérité c’est qu’ils se battent pour s’emparer des ressources naturelles, du pétrole, du gaz, pour gagner de nouvelles sphères d’influence, pour tracer de nouveau les frontières, pour promouvoir leurs plans géostratégiques et leurs jeux géostratégiques. Ils font tout cela à l’encontre des peuples, à l’encontre de la richesse naturelle, qui est celle des pays qui subissent leurs interventions.

Il faut ajouter à cette image, l’agressivité continue d’Israël contre le peuple du Liban et le peuple palestinien, auquel ils refusent illégalement le droit d’avoir son propre État"

Que doit faire le mouvement ouvrier international pour affronter cette situation ?

Pour la FSM la grande question, centrale et stratégique est :

"Quel est le mouvement syndical dont la classe ouvrière a besoin aujourd’hui ? Quel est le mouvement syndical qui réponde à la situation actuelle ?"

En découlent d’autres questions dans le combat à mener dans chaque pays et à l’échelle internationale :

- "La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical qui applaudit les gouvernements ou d’un mouvement syndical unificateur, qui organise la lutte contre les politiques anti-populaires ?

- Notre classe veut-elle un mouvement syndical qui ne sera que spectateur des événements ou un mouvement syndical actif, qui se trouvera en première ligne du front et créera des événements et des changements ?

- La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical collaborateur des capitalistes ou un mouvement-outil, un mécanisme de lutte et de revendication ?

- La classe ouvrière veut-elle un mouvement syndical, qui sera « le négociateur et l’interlocuteur, dans les dialogues sociaux » ou un mouvement qui va promouvoir nos revendications et mettre en valeur toutes les formes de lutte ?

- La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical dépourvu de cibles idéologiques et politiques, ou d’un mouvement syndical qui sera une école de lutte, avec des outils idéologiques et politiques, et pourra nous conduire jusqu’à la suppression de la barbarie capitaliste ?

- La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical qui va tout simplement décrire les problèmes ou d’un mouvement qui va revendiquer de solutions, au profit des classes populaires ?

- La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical collaborateur de l’UE, du FMI, de la Banque mondiale ou d’un mouvement syndical, qui va organiser et coordonner la solidarité internationaliste et soutenir la classe ouvrière, partout dans le monde ?"

La FSM pense que les travailleurs doivent "frapper les phénomènes néfastes", bureaucratie, carriérisme et corruption, qui minent le mouvement syndical, afin de "renforcer les caractéristiques de classe, de lutte et d’internationalisme des syndicats sectoriels, nationaux, régionaux et internationaux".

Créée en 1945 à Paris, la FSM compte aujourd’hui 86 millions de membres, dans plus de 120 pays du monde. La FSM regroupe à l’échelle internationale tous les syndicats qui rejettent la collaboration de classe avec les capitalistes et inscrivent leur action dans la perspective de l’abolition de l’exploitation de classe et du système capitaliste. Elle combat le travail réformiste de sape de la Confédération syndicale internationale, héritière de la Confédération internationale des syndicats (soi-disant) libres, la CISL que la CIA avait créée pour s’opposer à l’idéologie socialiste dans le mouvement ouvrier et pousser ce mouvement à s’entendre avec le patronat en limitant son action aux revendications matérielles que la bourgeoisie consent à satisfaire. Après la disparition du camp socialiste et l’affaiblissement du mouvement ouvrier révolutionnaire dans les pays capitalistes, la CSI a dans les faits abandonné même la lutte revendicative. Son rôle est de soutenir l’offensive du capital contre les travailleurs en prétendant adoucir les effets des attaques visant à détruire les conquêtes sociales arrachées, surtout après la 2ème guerre mondiale sous l’impulsion de la vigoureuse offensive organisée par la FSM.

A R

07.04.2014