Le FFS appelle sans précisions à « l’unité, la paix civile et la solidarité nationale »

mardi 26 avril 2016
par  Alger républicain

Dans sa récente déclaration d’El Oued, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, a réaffirmé les positions de son parti pour faire face à certains des problèmes que rencontre le pays. Les plus importants à ses yeux ? Peut-être, mais pas pour les travailleurs qu’il ignore !

Nous voudrions bien connaître les solutions préconisées pour régler ces problèmes. Comme nous sommes d’incorrigibles curieux, nous nous posons des questions. Ainsi, nous voudrions avoir des précisions sur la signification du slogan « Unité, paix civile et solidarité nationale », les thèmes sur lesquels il a insisté.

Les questions restent donc posées, mais sans réponses précises : avec qui faut-il faire l’unité, la paix civile et de qui devons-nous être solidaires ? Avec les travailleurs brimés et bastonnés comme les contractuels contraints d’entreprendre une grève de la faim à Boudouaou pour se faire entendre ou avec des clans de la bourgeoisie qui désirent accéder au pouvoir pour s’en mettre plein les poches ? On n’en saura rien, les masses laborieuses et leurs conditions de vie semblent ne pas compter dans le discours de Mohamed Nebbou.

S’il fallait se référer au passé, à sa participation au forum de San Egidio et à la déclaration finale, la position du FFS, si elle n’a pas changé en ce qui concerne le terrorisme et la « paix civile » est déjà bien connue. Ses amis de la social-démocratie l’avaient mise largement en avant avec le trompeur et démagogique slogan « Qui tue qui » que les socio-démocrates européens avaient largement diffusé.

Les deux autres propositions de ce triptyque sont également et pour le moins ambiguës. On ne sait toujours pas avec quelles forces politiques il faudrait faire l’unité et pour aller dans quelle direction.

Quant au mot d’ordre de solidarité, il est aussi vague que les précédents, être solidaire de qui ? De ceux qui se battent pour l’amélioration de leur situation ou vaguement dit, de tous y compris de ceux qui sont déjà bien lotis et ne cessent de s’enrichir ?

Pour en rajouter une couche, il souligne

« C’est avec cette éthique – unité nationale, paix civile, solidarité active – et à travers les instruments de la mobilisation et de la vigilance que nous pourrons reconstruire notre consensus national et remettre notre pays sur les rails de la sécurité et de la prospérité »

Là encore il est, sans précision aucune, question de consensus national. Qu’est-ce un consensus national, l’effacement des luttes de classes toujours présentes, l’unité ou l’union des bourgeois et des travailleurs.

Ce n’est pas avec les déclarations de Mohamed Nebbou que l’on n’en saura davantage. Mais tout laisse supposer qu’il n’y a rien de révolutionnaire et pas même de « progressiste » chez ce dirigeant d’un parti prétendu démocrate.

A moins que la démocratie se niche dans les portefeuilles des riches !

.

Abdelkader Hamidi
26.04.16