Le « Grand Moyen-Orient »

mercredi 28 août 2013

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Le « Grand Moyen Orient »

« La France ne se dérobera pas à ses responsabilités en Syrie, a déclaré mardi une source proche de la présidence française »

« eeuuhh... »

« quoi ?  »

« quelles sont les responsabilités de la France en Syrie ? »

« historiques »

« à ce point-là ? »

« suite aux accords secrets de Sykes-Picot de 1916(*) conclus entre la France et la Grande-Bretagne en vue de l’effondrement de l’empire Ottoman, la Syrie faisait partie de la zone d’influence attribuée à la France. »

« oui mais nous sommes en 2013 et beaucoup d’eau a coulé sous le pont »

« justement... en cas d’effondrement de la Syrie, la France aimerait bien reconquérir le terrain perdu  »

« je vois »

« tu vois quoi ? »

« un nouveau Sykes-Picot est en cours »

« oui mais avec une nouvelle appellation »

« laquelle ?  »

« le Grand Moyen-Orient (**) »

« et qu’a-t-il de différent ?  »

« il est sans partage »

« c’est-à-dire ? »

« il sera exclusivement à domination américaine »

« si je comprends bien, la France roule pour l’Amérique »

« pas que la France »

« oui mais... »

« mais quoi ? »

« l’Amérique roule pour qui ? »

« ...? !?? »

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Al Faraby

Mercredi, 28 août 2013

(*) Le Moyen-Orient est découpé, malgré les promesses d’indépendance faites aux Arabes, en 5 zones : zone bleue française, d’administration directe formée du Liban actuel et de la Cilicie ; zone arabe A, d’influence française comportant le nord de la Syrie actuelle et la province de Mossoul ; zone rouge britannique, d’administration directe formée du Koweït actuel et de la Mésopotamie ; zone arabe B, d’influence britannique, comprenant le sud de la Syrie actuelle, la Jordanie actuelle et la future Palestine mandataire ; zone brune, d’administration internationale comprenant Saint-Jean-d’Acre, Haïfa et Jérusalem. La Grande-Bretagne obtiendra le contrôle des ports d’Haifa et d’Acre.

(**) Le « Grand Moyen-Orient » est un terme utilisé par le président George W. Bush et son administration pour désigner un espace s’étendant du Maghreb et de la Mauritanie au Pakistan et à l’Afghanistan, en passant par la Turquie, le Machrek et l’ensemble de la péninsule Arabique. Lors de son discours sur l’état de l’Union du 24 janvier 2004, George Bush déclara ainsi : « Tant que le Moyen-Orient restera un lieu de tyrannie, de désespoir et de colère, il continuera de produire des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité des États-Unis et de nos amis. Aussi, l’Amérique poursuit-elle une stratégie avancée de liberté dans le Grand Moyen-Orient », jetant ainsi les bases de ce qu’on appelle désormais la doctrine Bush.