Le PADS appelle à condamner les agissements impérialistes en Syrie

mardi 14 août 2012

Syrie :

  • Combattre les ingérences impérialistes
  • Soutenir la mobilisation des forces patriotiques et progressistes contre la guerre déclenchée par les forces coalisées de l’impérialisme, de la réaction arabe et de l’obscurantisme

Les États impérialistes ont franchi ces derniers jours un pas supplémentaire dans leur guerre déclarée contre la Syrie. Ils ne cachent plus leur volonté de passer outre l’opposition de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité de l’ONU à leurs menées contre ce pays sous une couverture internationale « légale » dans le but de placer à sa tête des pantins serviles. La divulgation organisée des directives soi-disant secrètes d’Obama, directives donnant le feu vert à l’action de la CIA, est le signal d’une offensive sans précédent pour assassiner à l’aide de tous les moyens militaires les dirigeants, personnalités et militants qui refusent de se soumettre à leurs plans criminels et barbares d’asservissement des pays arabes. A travers cette divulgation, les USA officialisent des opérations secrètes programmées depuis des années et exécutées depuis l’an dernier en même temps qu’ils lançaient leurs opérations en Libye pour abattre le régime de Kaddafi. Ils donnent ouvertement le feu vert à la coordination des actions de toutes les forces impérialistes et réactionnaires internes pour détruire par la force la plus brutale un pays qui ne se plie pas à leurs volontés.

La divulgation des directives d’Obama est intervenue au moment même où de toutes parts affluent vers la Syrie des groupes d’obscurantistes mercenaires grassement payés par l’Arabie saoudite et le Qatar, entraînés par des agents des USA, de la France et de la Grande-Bretagne, abondamment dotés d’armements modernes et de munitions de tout genre, de matériel de téléphonie sophistiqué. Des infiltrations massives ont lieu à partir de la Turquie, principalement, mais aussi de la Jordanie et des régions libanaises contrôlées par les forces de Hariri, pour semer la mort et les destruction dans les villes et les campagnes syriennes.

L’Union européenne participe activement à ces opérations. Sous la direction du parti socialiste, la France impérialiste multiplie les menaces et les actes pour participer au dépeçage de la Syrie. L’envoi de militaires français à la frontière jordano-syrienne sous couvert d’aide médicale aux réfugiés syriens dissimule hypocritement des opérations d’espionnage préludant à une intervention militaire directe, comme au bon vieux temps du colonialisme quand la droite et la sociale-démocratie se relayaient pour satisfaire les intérêts de la bourgeoisie en bombardant Damas, menant la guerre contre le peuple algérien, aéroportant leurs paras à Suez, etc.

L’Allemagne de son côté ne se croise pas les bras. Elle préside les commissions d’experts composés de représentants des multinationales et de harkis syriens qui s’affairent, avant même d’avoir remporter la partie, à distribuer les richesses de la Syrie entre les rapaces impérialistes sans oublier d’appâter les hommes d’affaires syriens qui accepteront une petite carotte en échange de leur félonie et de leur allégeance aux puissances étrangères.

Une insurrection armée qui n’a rien à voir avec les libertés démocratiques

Il est évident depuis déjà l’an dernier que l’insurrection armée en Syrie soutenue par les puissances impérialistes et les monarchies théocratiques du Golfe n’a rien à voir avec un quelconque combat pour les libertés démocratiques et le progrès social. L’insurrection armée est le fait de groupes qui cachent de moins en moins leur volonté d’instaurer un État sectaire, remettant en cause la liberté de conscience et les libertés confessionnelles, qui ont fait jusqu’ici la particularité de la Syrie par rapport aux pays arabes et musulmans, et utilisant l’Islam pour faire accepter par les travailleurs et la paysannerie une exploitation des plus féroces. Seuls des gens de mauvaise foi ou à la solde de la grande bourgeoisie impérialiste peuvent continuer à afficher leur sympathie pour cette insurrection, à souhaiter l’intervention impérialiste et à répandre des mensonges pour tenter de la justifier.

Il est clair comme le jour que les objectifs réels des puissances impérialistes sont de contrôler les richesses pétrolière des pays arabes, de soumettre les travailleurs de cette région à une surexploitation sans précédent pour régler sur leur dos les conséquences de la crise du système capitaliste. Il est clair que ces puissances cherchent à faire avorter les aspirations des peuples arabes à de vrais changements, à l’avènement de régimes démocratiques populaires qui expriment les intérêts des travailleurs, de la paysannerie laborieuse, des couches intermédiaires vivant du revenu de leur travail, qui mettent fin à l’accaparement et à l’exploitation des richesses et du fruit du travail des producteurs par les multinationales et une minorité d’exploiteurs et de profiteurs locaux.

Même si le régime syrien a changé de nature de classe et n’exprime plus depuis des années les intérêts fondamentaux des classes laborieuses de la Syrie, il est impossible de le placer sur le même plan que les terroristes islamistes et les puissances impérialistes. L’insurrection armée en Syrie a un caractère nettement réactionnaire, en raison des objectifs obscurantistes et de la vision sociale et économique ultra-libérale de ses chefs, de sa dépendance politique, financière et militaire des pays impérialistes et des monarchies théocratiques du Golfe, de son rôle de bras armé de cette coalition de forces étrangères. Ayant perdu le soutien d’une partie de la population qui avait sympathisé au début avec eux et qui avait été trompée par la propagande menée sous le masque de l’Islam, les chefs de l’insurrection tentent de s’imposer par la terreur et la violence la plus sauvage.

La responsabilité principale des malheurs qui se sont abattus sur le peuple syrien incombe aux dirigeants et aux politiciens bourgeois ou sociaux-démocrates des pays impérialistes. Les criminels de guerre sont ceux qui incitent depuis le début des troubles au refus de toute solution pacifique, au départ préalable du chef de l’État syrien, malgré le fait qu’il jouit du soutien de plus de la moitié de la population. C’est en premier lieu Hillary Clinton qui a appelé les rebelles intégristes à ne pas cesser la lutte armée au moment précis où hypocritement les USA donnaient leur accord au plan Annan. Ce sont aussi les dirigeants turcs, tunisiens, ceux de la France, de droite ou de « gauche » qui abritent les réunions des faux « Amis de la Syrie » ou celles des marionnettes syriennes baptisées CNS.

En fait les États impérialistes n’ont cherché qu’à discréditer les forces opposées à leur diktat. Ils ont manœuvré pour obtenir un désarmement unilatéral de l’État syrien face aux groupes armés, avec l’aide habile de Kofi Annan et du chef des observateurs de l’ONU qui viennent de jeter le masque par leur déclaration sur l’inéluctabilité du départ du président syrien. Sous le mensonge grossier de faire reconnaître le droit à manifester, Hillary Clinton et ses féaux européens ont activement encouragé les groupes armés à poursuivre l’investigation de quartiers et de territoires en de nombreux points de la Syrie avec le renfort d’intégristes de toutes nationalités, turcs, libyens, tunisiens, algériens, etc. Ils leur ont donné le signal pour commettre des crimes sauvages imputés systématiquement et au mépris de la vérité à l’armée syrienne, comme ceux de Houlé de Treimsa et de bien d’autres. Comme par hasard ces crimes étaient à chaque fois organisés à la veille de rencontres internationales ou de réunions du Conseil de Sécurité de l’ONU pour arracher des décisions autorisant l’intervention de l’OTAN à l’instar de ce qui s’est passé en Libye.

L’impérialisme destructeur des nations

L’impérialisme ne se contente plus d’obtenir des nations économiquement dominées qu’elles livrent complètement leurs richesses aux appétits insatiables de ses multinationales. Il ne se satisfait pas de réformes politiques à l’ombre desquelles les classes possédantes jouent la comédie de la démocratie bourgeoisie formelle.

Chaque fois que sa tendance à la domination sans frein se heurte à une résistance interne, quand bien même elle serait exprimée de façon timorée par ces classes, il est porté à détruire ces nations, à les morceler sur des basses confessionnelles ou ethniques sans se préoccuper des tragédies qu’il provoque au sein des peuples livrés à la logique folle de la course pour les sur-profits. Indépendamment de la nature de classe des régimes dirigeants, la défense de la nation et de son intégrité territoriale, conquête importante et progressiste du mouvement de libération moderne, le combat pour empêcher le retour rétrograde au tribalisme, aux solidarités claniques ou aux communautarismes religieux, devient un aspect crucial de la lutte antiimpérialiste. Cette lutte ne peut être dissociée de la défense des intérêts et des aspirations sociales et politiques des classes laborieuses.

Ce sont les masses populaires qui sont les meilleurs défenseurs des intérêts généraux de la nation. Les classes exploiteuses et affairistes, les couches sociales qui contribuent à la défense des intérêts de ces classes et des positions des multinationales, cherchent constamment le compromis avec l’impérialisme pour le convaincre de leur laisser quelques miettes du gâteau.

L’attitude scandaleusement passive du pouvoir algérien face aux ingérences des pays impérialistes au Moyen Orient ou en Afrique n’est pas de nature à étonner. Elle reflète sa nature de classe antipopulaire, les liaisons financières et organiques qui se sont consolidées ces dernières années entre la bourgeoisie et les oligarchies impérialistes.

Les classes exploiteuses et affairistes ont plus peur des masses populaires que de l’impérialisme. C’est auprès de lui qu’elles cherchent la protection contre le mécontentement des classes populaires indignées par l’approfondissement des inégalités sociales et l’accaparement des richesses du pays par une minorité parasitaire.

Le PADS exprime sa solidarité aux forces antiimpérialistes et progressistes syriennes dans leur résistance héroïque à la guerre fomentée par la coalition des forces impérialistes, monarcho-théocratiques et des groupes qui utilisent l’Islam pour masquer leurs objectifs ultra-réactionnaires et leur trahison.

Il appuie les communistes syriens dans leur lutte pour lier la résistance à l’agression impérialo-réactionnaire, à la mobilisation démocratique des masses, à la mise en œuvre d’une politique économique et sociale favorable aux intérêts de la classe ouvrière, de la paysannerie laborieuse, des petits producteurs, et rompant avec les mesures ultra-libérales qui ont affaibli l’économie syrienne, appauvri les masses populaires, enrichi une minorité de syriens et d’affairistes du Golfe.

C’est cette politique qui a provoqué le mécontentement populaire et encouragé la réaction interne à se lancer dans une insurrection pour la prise du pouvoir sous le mot d’ordre démagogique et mensonger de la « liberté ». Il appuie les efforts politiques et idéologiques déployés pour donner à leur action un caractère de classe indépendant des vues des courants anti-impérialistes petits-bourgeois ou de certaines tendances bourgeoises objectivement patriotiques.

Le PADS appelle à la condamnation des agissements impérialistes

Le PADS dénonce le silence des responsables algériens devant les ingérences impérialistes en Syrie, la caution qu’ils apportent aux rôle interventionniste réactionnaire de la Ligue arabe dans les affaires de ce pays. La Ligue arabe est devenue un foyer de pressions et d’ingérences aux mains des régimes monarcho-théocratiques arabes actionnés par l’impérialisme. L’Algérie doit se retirer de cet organisme transformé en institution hostile aux intérêts des peuples arabes et à leur indépendance.

Le silence du gouvernement algérien et du chef de l’État sur ce sujet lors de la visite du ministre français des Affaires étrangères, l’absence de démenti aux propos de ce dernier sur la similitude de vues entre les responsables algériens et français sur les événements qui se déroulent au Mali et aux frontières de l’Algérie avec ce pays, événements créés par les intrigues impérialistes, français et américains notamment, pour contrôler le Sahel et ses richesses, ont encouragé les États impérialistes ? intensifier leurs manœuvres contre les peuples arabes et africains.

Le PADS dénonce le rôle des médias et des journaux algériens qui participent à la propagation des mensonges des puissances impérialistes pour justifier les sanctions prises et la guerre menée contre la Syrie.

Il appelle les anti-impérialistes algériens à combattre cette propagande, à dénoncer ceux qui la relayent consciemment et à condamner les agissements des puissances impérialistes et de leurs valets internes.

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13 août 2012

PADS