Le Yémen brûle ! La Russie, nouveau pompier du monde, réagit.

samedi 28 mars 2015

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Ils étaient des centaines de milliers de yéménites à défiler dans les rues de Sanaa pour manifester leur colère contre l’agression de la coalition formée par plusieurs proxies israélo-étatsuniens sous la direction de l’Arabie Saoudite et avec le soutien habituel des pays tels que la France et la Grande Bretagne qui ont annoncé, ce jeudi, « se tenir aux côtés de l’Arabie Saoudite ». Les Etats-Unis, comme à leur habitude, avaient déjà évacué leurs forces spéciales et leurs ressortissants, laissant les arabes s’étriper entre eux, tout en attisant le feu depuis Washington.

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Manifestation à Sanaa
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« Nous nous tenons aux côtés de nos partenaires, pour ramener au pouvoir le gouvernement de Sanaa », affirme un communiqué de l’Elysée, ce jeudi. Comme d’habitude, la France ne met aucune nuance dans ses déclarations belliqueuses. Dès lors qu’il s’agit de guerroyer, elle fonce tête baissée. On a vu ce que ça a donné ces 75 dernières années. Londres aussi apporte son soutien ferme à l’offensive de l’Arabie Saoudite mais, à la différence de Paris, se ménage des portes de sortie en donnant une petite chance à la diplomatie, en appelant au dialogue inter-yéménite.
Les bombardements saoudiens prétendent reproduire les agressions contre l’Irak et la Libye, c’est-à-dire en se passant de l’autorisation de l’ONU. Pourquoi se gêner, puisque cela avait déjà fonctionné par le passé ? Mais autres temps, autres mœurs. Cette fois la Russie ne semble pas vouloir observer les futurs massacres sans rien dire.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déjà demandé l’arrêt immédiat de toute intervention militaire, au Yémen. Pour mieux se faire entendre sans doute, la Russie envoie des navires de guerre sur place. Selon Reuters, des navires russes se dirigent, actuellement, vers le détroit de Bab el-Mandeb.

Quelle serait la nature d’une éventuelle intervention russe pour arrêter las hostilités militaires ? Si l’on transpose ce qui s’est passé en Ukraine, la première action sera de faire cesser le bombardement de civils par l’aviation saoudienne en instaurant de fait une zone d’exclusion aérienne avec une défense antiaérienne efficace. Deux chasseurs saoudiens ont déjà été abattus par la DCA de l’armée yéménite, selon la chaîne Al-Mayadeen. Si, à chaque sortie, l’Arabie Saoudite perdait un ou deux appareils, les raids se feront de plus en plus rares. Le royaume a peut-être assez de milliards pour acheter autant d’avions qu’il veut, mais les pilotes ne se forment pas en un jour. L’intervention des coalisés ne pouvant, dans un premier temps, être qu’aérienne, à la mode américaine, elle n’irait pas bien loin si une zone d’exclusion aérienne était instituée. A moins de rappeler tous les Daeshiens d’Irak et de Syrie au Yémen, l’Arabie Saoudite et ses maîtres risquent un revers de plus dans ce pays.

Avic – Réseau International

27.03.15