Le syndicat des travailleurs de l’Etusa critique le projet de confier la gestion du tramway à une société mixte

mercredi 20 juin 2012

Le ministère des Transports projette de limiter à 21% la part de l’Etablissement public de transport urbain et suburbain d’Alger dans le capital de cette société.

C’est ce que révèle et dénonce le syndicat de l’Etusa : « Nous avons assuré l’exploitation du premier tronçon avec de multiples difficultés. L’éclairage était défaillant, il n’y avait ni locaux ni bureaux pour le personnel. La signalisation n’a été mise en service que depuis quelques semaines. A tout cela s’ajoute le comportement méprisant de nos partenaires de l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et d’Alstom, qui ne nous ont pas aidés dans notre mission. Le projet de création d’une joint-venture ne répond à aucune logique, sinon à celle d’éliminer l’Etusa, entreprise qui continue de recruter, de former et de mettre en place toute la chaîne d’exploitation du deuxième tronçon. Le bureau demande à ce que la décision soit entièrement révisée et reconsidérée », peut-on lire dans un article du quotidien El Watan du 19 juin.

Le syndicat s’élève aussi contre les mauvaises conditions de travail, la stagnation des salaires et le refus de la direction de l’entreprise de faire aboutir les discussions pour la conclusion de la convention collective.

Mauvaises conditions de travail

« Plus d’une trentaine de kiosques ont été installées sur le tracé du tramway. Nous n’avons cessé de réclamer ces équipements dans les stations. On nous a promis des kiosques qui ne sont jamais arrivés. Nos caissiers continuent de travailler et à ravitailler les receveurs en tickets sur les trottoirs ».

Le PV du syndicat s’élève contre la décision de la tutelle de « délester » l’Etusa de certains de ses dépôts. « Le dépôt Merrah, comme d’ailleurs tous les autres dépôts sont implantés pour répondre aux besoins de l’exploitation et de la maintenance. Ils sont mitoyens aux secteurs d’activités. Nous nous étonnons qu’une entreprise de préfabrication mitoyenne au dépôt n’est pas touchée par l’opération ».

Révision de la convention collective

« Élaboré en 1997, le document a été au centre de plusieurs revendications et plusieurs réunions ont été tenues entre le bureau et la direction, mais aucune suite n’a été donnée. Une commission devait se charger de la révision des textes », signale M. Bouteba, le SG du syndicat. « Les travailleurs de l’Etusa sont actuellement les moins payés à travers tout le secteur des transports. Le bureau syndical demande une fois de plus au directeur de répondre effectivement à cette revendication légitime des travailleurs qui, depuis trois ans, travaillent plus et sans relâche ».

Pour faire entendre les revendications légitimes des travailleurs, le syndicat envisage une série de manifestations et même une grève, selon les propos rapportés par le quotidien.

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In El Watan

19.06.12