Les yeux s’ouvrent mais certains préfèrent obscurcir la conscience des peuples

mercredi 9 septembre 2015
par  Alger républicain

Toutes les gens honnêtes de par le monde admettent que les responsables des malheurs du peuple syrien sont les dirigeants des Etats impérialistes, France et USA en tête, les monarchies théocratiques du Golfe, la Turquie sous la férule d’un Erdogan rêvant de trôner sur un nouvel Empire Ottoman. Une solution politique aurait pu être mise en œuvre en Syrie après la révision constitutionnelle de 2012 qui a aboli la suprématie du parti Baath. Mais la coalition a opté pour la guerre totale contre un régime soutenu, qu’on le veuille ou non, par la majorité des Syriens attachés à la défense du pluralisme religieux. Elle a déployé tous ses moyens pour le remplacer par les pires réactionnaires obscurantistes que l’on puisse imaginer. L’Algérie n’a échappé à ce scénario dans les années 1990 que parce que les regards des puissances maléfiques étant alors prioritairement tournés vers l’achèvement de la destruction complète des pays socialistes d’Europe et de l’URSS.

De nombreux journalistes et caricaturistes algériens ont contribué par leurs plumes et leurs pinceaux à alerter l’opinion démocratique internationale sur la nature obscurantiste véritable de l’insurrection du « FIS ». Ils ont aidé à enrayer la campagne du « qui-tue-qui ? ». Beaucoup l’ont payé de leur vie. A voir avec quel art raffiné les médias des oligarchies mondiales parviennent à intoxiquer l’opinion, à enrôler dans leurs opérations des intellectuels d’habitude vigilants, en faisant passer des fanatiques pour des combattants de la liberté et en diabolisant ceux qui les traquent et résistent aux injonctions des « maîtres du monde », rien n’exclut que la machine de propagande de guerre ne reprenne un jour son offensive contre l’Algérie. Et alors les éditorialistes et caricaturistes engagés depuis des années dans la lutte contre l’intégrisme, farouchement hostiles au retour de Madali Mezrag et consorts sur la scène politique, ne devront pas s’étonner s’ils sont à leur tour désignés comme des « chebihas » actionnés par le régime qui s’opposerait à l’instauration d’un Etat théocratique. Potentiellement déférables pour « crimes ou complicité de crimes contre l’humanité » devant le tribunal pénal international des puissants.

C’est pourquoi on ne peut réprimer son indignation devant la énième caricature de Dilem contre Assad. Qu’on aime ou pas le régime dirigé par lui, il n’est dans le pouvoir de personne de cacher cette réalité : le régime incarné par Assad combat le même islamisme hideux qui a été mis en échec, provisoirement, en Algérie. C’est le seul régime arabe qui ose tenir tête à la coalition des plus grands Etats impérialistes de la planète. C’est le seul qui leur refuse le droit de venir dicter leur volonté aux peuples attachés à la défense de leur souveraineté. Ou la Syrie remporte la victoire sur un islamisme rétrograde et barbare faisant d’elle le tombeau de l’obscurantisme, ou bien elle succombe dans cette bataille à portée mondiale et alors il ne faudra pas verser des flots de larmes de regrets tardifs lorsqu’une déferlante marée des temps révolus fera flotter le sinistre drapeau sur les édifices publiques de l’Algérie et que les journalistes et caricaturiste anti-intégristes soient obligés de choisir entre le qamis et le cercueil.

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Le lamentable dessin de Dilem in Liberté du 07.09.15
DR

Le dessin de Dilem est honteux. Ce caricaturiste de talent qui raille inlassablement les barbares camouflés sous la bannière de la religion en Algérie a de fait épousé la cause des puissances impérialistes sur tous les sujets qu’elles orchestrent pour maintenir leur domination totale sur le monde : Syrie, Tibet, Libye, Russie.

Quand verra-t-on Dilem nous livrer une caricature de la même veine que le dessin lumineux de l’artiste Brésilien Carlos Latuff représentant la coalition maléfique anti-syrienne ? On sent sous le pinceau de ce caricaturiste la trempe d’un artiste courageusement engagé dans la lutte pour dévoiler les mensonges des dirigeants occidentaux à la botte des oligarchies impérialistes.

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Syrie Obama Hollande Arabie
Caricature de l’artiste brésilien Carlos Latuff - DR

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AR

09.09.15