Liban : festin dans un nid de vautours (2e partie et fin)

lundi 7 décembre 2020
par  Alger republicain

La bourgeoisie est partout aux prises avec les masses populaires en révolte contre ses régimes parasitaires, corrompus et inféodés aux puissances impérialistes. C’est aussi le cas dans notre pays où cependant les classes possédantes ont plusieurs fers au feu, dans le pouvoir et dans l’opposition, au sein des « modernistes » comme dans les groupes les plus rétrogrades qui ont mis au vestiaire la barbe et le qamis, excellant maintenant dans le maniement de la phrase démocratique avec la caution des Tabbou et compagnie. L’ objectif des intellectuels, des politiciens et des muphti des classes possédantes est de neutraliser, à l’aide du discours religieux ou du jargon « droits de l’hommiste », le mouvement des classes laborieuses et l’éloigner de la recherche d’une voie autre que celle qui ne fait le bonheur que des capitalistes. Leur préoccupation la plus pressante est de mettre un éteignoir sur toute amorce de débat autour du contenu économique et social de l’alternative, du rôle et des aspirations de la classe ouvrière et des couches laborieuses dans la « nouvelle république », de la solidarité mutuelle avec les exploités du monde entier, avec les Vénézuéliens, les Cubains, les Boliviens, les Nicaraguayens en butte aux ingérences impédances impérialistes, du soutien à la lutte des Palestiniens, des Sahraouis pour se délivrer du joug de leurs oppresseurs, pour réaliser leurs revendications nationales, etc. Les dirigeants plus ou moins proclamés comme tels par les médias de la bourgeoisie et de l’impérialisme esquivent ces questions. Tout citoyen appartenant aux couches exploitées et politiquement expérimenté peut le constater.
Le développement et le renforcement des mouvements obscurantistes a ses causes principales dans le poids grandissant de la bourgeoisie dans les pays arabes et musulmans, dans la polarisation sociale qui fait que, sous l’effet de la concentration du capital le groupe des possédants de plus en plus réduit a du mal à contrôler politiquement la masse de plus en plus grande qui n’a que ses bras et son cerveau pour vivre, par d’autres moyen que le recours au bréviaire religieux pour justifier la richesse de la minorité et la paupérisation de l’écrasante majorité. La victoire de la contre-révolution en URSS a été saluée par de grands cris de joie par la réaction mondiale et évidemment par les forces de l’obscurantisme que le soutien impérialiste a puissamment soutenues pour faire tomber les régimes progressistes arabes. Et si cette victoire à enhardi la bourgeoisie dans ses entreprises de démantèlement des conquêtes sociales et démocratiques, de mise au rancart des aspects positifs enregistrés par le droit politique international lorsqu’existait le camp socialiste et a donné un certain élan aux mouvements ultra-réactionnaires ou fascistes sous des formes les plus variées dans le monde, toutes ces régressions sont une conséquence de la démoralisation du mouvement ouvrier, de sa pénétration massive par l’idéologie défaitiste et son jumeau l’opportunisme. Sans même parler des reniements et des trahisons dans de nombreux partis communistes, jadis révolutionnaires, sources d’espoir, modèles et phares éclairants de la lutte des travailleurs et des peuples.

L’URSS et le camp socialiste liquidés, les puissances impérialistes ont poussé l’avantage pour imposer leur diktat à tous les pays du Moyen Orient. L’URSS tenait en respect tous ces va-t-en guerre. Il leur aurait été très difficile de déclencher les guerres d’Irak, de Syrie, du Yémen, de Libye, etc., sans se heurter à une vaste alliance mondiale contre leurs projets dominateurs. Aujourd’hui, ces pays ont tous été ruinés. Leur économie est dévastée, les infrastructures effacées de la carte, des morts par centaines de milliers. La Turquie du régime réactionnaire d’Erdogan et les USA occupent des territoires en Syrie et en Irak. L’État sioniste a annexé le Golan syrien et bombarde des positions de l’armée syrienne régulièrement, en toute impunité.

Les puissances impérialistes tentent de placer le Moyen Orient sous leur domination totale. L’État sioniste est leur gendarme attitré. Cependant, la résistance des peuples de la région leur donne du fil à retordre, malgré les bombardements, les blocus, les chantages des USA, de l’Union européenne, les mauvais coups de leur garde-chiourme israélien, la complicité active des monarchies du Golfe. Les puissances impérialistes jouent avec le feu. Elles risquent de se brûler les mains. Le Moyen Orient est un baril de poudre prêt à exploser. Il risque de déclencher une guerre meurtrière aux conséquences catastrophiques dans le monde.

Tant que l’État sioniste se permet d’occuper et de coloniser la Palestine, d’expulser ses habitants manu militari de leur terre ancestrale, d’emprisonner et d’assassiner les Palestiniens, de bombarder la Syrie, d’occuper le Golan et d’autres pays, sans être condamné par l’ONU, la paix au Moyen Orient ne sera qu’une illusion. L’État sioniste joue l’incendiaire sur commande dans la région. Il cherche à cantonner les Palestiniens dans de véritables bantoustans, ses tentatives de les effacer de la région s’étant avérées plus compliquées qu’il le pensait.

Le Liban, ce tout petit pays subit jusqu’à aujourd’hui l’influence de l’impérialisme français et de son capital financier.
Le président de la république française s’est permis d’aller sur place à deux reprises cet été, à la suite de l’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth, pour donner des ordres aux politiciens serviles de la bourgeoisie libanaise dont le comportement n’a rien à envier à celui d’un groupe de malfrats ou du grand banditisme. Ces hommes, parmi les plus corrompus au monde, se sont goinfrés de l’argent du peuple.

Le pays est exsangue, ingouvernable et ruiné. Il n’y a plus d‘argent, les banques libanaises ont baissé le rideau, un chômage de masse en forte augmentation, il n’y a plus de services publiques, de santé, de transports publics, les routes défoncées, l’eau au compte-goutte. La détérioration des réseaux d’électricité et de communication a atteint un degré inégalé. Près de 60 % de la population libanaise est dans état de pauvreté insoutenable. Le peuple libanais n’en peut plus, les travailleurs sont jetés à la rue sans aucune ressource, certains ne perçoivent plus de salaires, ils ne peuvent plus nourrir leur famille. La colère gronde dans tout le pays contre la clique dirigeante soutenue par les puissances impérialistes. Conspuée, rejetée et vomie par le peuple, elle essaye de se maintenir au pouvoir par la ruse et le chantage au chaos. Elle ne veut surtout pas changer de politique.

Le 19 octobre 2019 de puissantes manifestations éclatent dans tout le pays. Leur revendications sont claires « ils demandent le départ de toute cette faune politique putride du pouvoir et un changement radical de politique » Ce sont 2 à 3 millions de Libanais qui vont occuper la rue pendant plusieurs mois.
Dans ces puissants mouvements de masse, il n’y a pas une force majoritaire avec un objectif précis de changement. C’est le système qu’il faut changer et malheureusement on en est loin. Ces hommes politiques sans foi ni loi pour les dégager, il faut une vraie révolution et l’instauration du socialisme.

Aujourd’hui le Liban est un État en décomposition complète, son économie est en faillite, sa monnaie a perdu 70% de sa valeur, un endettement colossal, plus de gouvernement, le pays est sur un rafiot en train de couler sans capitaine, les Saad Hariri, Michel Aoun, Walid Djoumblatt, Hassan Diab, Nabih Berri, Camile Chamoun et d’autres, et toute la clique corrompue qui les soutient. Alors qu’ils ont pillé le pays et l’ont mis au bord du gouffre, ils se déchirent comme des chiffonniers devant des caméras.
Le Liban subit de plein fouet la crise du capitalisme comme dans tous les pays du Moyen Orient et d’ailleurs. Les ingérences des puissances impérialistes aggravent la situation. Il vit d’autre part une crise provoquée par les conséquences de l’occupation de la Palestine par l’État sioniste. De nombreux Palestiniens vivent au Liban, ils n’ont pas d’autres pays où aller et tant que ce problème n’est pas réglé, le Liban en subira les conséquences. Les guerres larvées de l’occupant sioniste contre les Palestiniens et les Syriens, loin de s’arrêter vont au contraire s’intensifier et s’aggraver. Les contradictions entre puissances impérialistes vont s’accentuer dangereusement au risque de déclencher un conflit majeur.

Le Liban est pris dans l’étau de la conjoncture politique désastreuse du monde capitaliste. Il se trouve malgré lui sous le sabre et le goupillon des vampires impérialistes. Les Palestiniens où qu’ils se trouvent poursuivront la lutte pour récupérer leur terre. Les masses populaires libanaises n’ont pas d’autre choix que la lutte contre les oligarques qui ont ruiné leur pays, dans la solidarité avec les peuples de la région, avec le peuple palestinien notamment. Il est impératif de construire les outils du changement politique radical, un parti révolutionnaire en particulier.
La seule alternative pour un changement radical, c’est le socialisme-communisme. Les masses populaires se rebiffent partout dans le monde contre ce système prédateur. Il faut encore et encore lutter, dans l’unité la plus totale pour dégager, une fois pour toutes, les vampires capitalistes.

LIES SAHOURA