Malgré l’intervention du ministre Les postiers toujours en grève

jeudi 10 janvier 2013

La décision prise lundi soir par le conseil d’administration d’Algérie Poste d’octroyer une prime « d’encouragement de 30 000 DA » aux 24 000 postiers a été bloquée par le DG d’Algérie Poste, pour « des raisons injustifiées ». Ajoutez à cela, l’invalidation, hier, par le conseil d’administration d’une résolution datant de 2011 en faveur des cadres de l’entreprise. Le syndicat d’Algérie Poste (UGTA) tire, quant à lui, la sonnette d’alarme et évoque une situation de pourrissement. Une réunion d’urgence se tenait, hier, au siège de l’UGTA en présence de Sidi Saïd.

Malgré l'intervention du ministre<small class="fine"> </small>; les postiers toujours en grève

Alors qu’on s’acheminait vers un règlement définitif du conflit et un retour progressif des fonctionnaires à leurs postes de travail, les travailleurs d’Algérie Poste ont été surpris d’apprendre ce mardi matin, que la « prime d’encouragement de 30 000 DA décidée à l’issue de la réunion du conseil d’administration tenue la veille n’a pas été validée par le premier responsable de l’entreprise ». Selon des sources syndicales, le directeur général d’Algérie Poste a décidé de surseoir « momentanément » à cette décision, « afin de permettre à l’administration de vérifier la solvabilité des potentiels bénéficiaires ». Cette décision a provoqué l’ire des travailleurs et de leurs représentants, arguant que « la décision prise par le patron d’Algérie Poste n’est pas à même d’atténuer la crise et ni d’engager un processus de règlement de la crise ».

« Cela prouve que l’administration ne veut nullement régler le problème, bien au contraire, des forces occultes poussent au pourrissement. » « En plus de la prime d’encouragement de 30 000 DA, il a été décidé de mettre en application des dispositions du procès-verbal du 7 janvier 2013, et ce, avant le 20 février 2013. Il s’agit de la nouvelle nomenclature des postes tant attendue qui permettra aux postiers de voir leur carrière évoluer et accéder à de nouveaux postes de travail. Il s’agit des avancements horizontal et vertical », lit-on dans l’appel lancé hier aux travailleurs.

L’IEP supprimée pour les cadres

La crise en question a été aggravée par une autre décision, celle émanant du conseil d’administration d’Algérie Poste. En effet, cette instance et contre « toute attente » a décidé d’invalider une résolution datant de 2011. Cette dernière, prise en faveur des cadres de l’entreprise stipule, que cette catégorie de fonctionnaires bénéficiera d’une revalorisation salariale à travers une indemnité qui sera calculée sur la base de leur expérience professionnelle.

L’information en question a fait hier matin le tour d’Algérie et n’a pas tardé à pousser indirectement, les cadres d’Algérie Poste à s’impliquer dans le conflit. D’ailleurs, les receveurs des bureaux de poste ont jusque-là évité de s’impliquer dans le conflit et se sont jetés dans la bataille de la revendication. « Une grande partie des receveurs ont été aujourd’hui à l’origine de la fermeture des bureaux de poste, notamment dans la région du Centre et à l’Est du pays où le mouvement de grève a été largement suivi », nous explique un syndicaliste. Sur ce point précis, d’autres sources, laissent croire que ce mouvement de grève est appuyé par une structure syndicale autonome affiliée, dit-on au SNAPAP. Une donne qui reste du moins à vérifier sur le terrain, sachant que la représentation syndicale dans le secteur de la poste et des nouvelles technologies est largement dominée par le syndicat UGTA.

Sellal sollicite Sidi Saïd

La situation tendue que vit le secteur de la poste a poussé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal à solliciter l’intervention de Sidi Saïd. A ce dernier, il a été demandé « d’influer sur les cadres syndicaux d’Algérie Poste pour surseoir au mouvement de grève ». D’ailleurs, une énième réunion a eu lieu hier, au siège de la Centrale syndicale en présence du secrétaire général de l’UGTA, du secrétaire général de la Fédération des postes et des nouvelles technologies ainsi qu’une délégation du syndicat d’entreprise d’Algérie Poste.

Selon nos sources, Sidi Said s’est engagé en citant le Premier ministre que « les revendications des travailleurs du secteur seront prises en charge et que l’urgence reste la reprise du travail au niveau des bureaux de poste ». La réunion de ce mardi après-midi a été qualifié de décisive, d’où un énième appel qui sera lancé ce mercredi matin en direction des postières et des postiers.

Cette situation de crise que traverse le secteur est qualifiée par les travailleurs comme un « échec cuisant » du premier responsable du département de la Poste et des nouvelles technologies et ce même si ce dernier par le bais de son secrétaire général, M. Mohamed Bait avait indiqué la veille que le ministère « veillera à l’avancement vertical et horizontal pour les travailleurs dûment bénéficiaires, l’enrichissement de la nouvelle nomenclature des postes de travail et le repositionnement des travailleurs sur les fonctions réellement exercées ».

Abder Bettache,

Le Soir d’Algérie du 9 janvier 2013