Marche des gardes communaux à Bouira

vendredi 25 janvier 2013
par  Alger républicain

Les gardes communaux ont marché encore, mercredi dernier, dans l’objectif d’attirer l’attention des autorités sur leur situation précaire alors que leur revendication « d’une vie digne à travers une meilleure prise en charge de leur dossier » demeure lettre morte

C’est sous une pluie battante et glaciale que des dizaines de gardes communaux ont battu le pavé hier à Bouira, en arpentant les différents boulevards de la ville afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur situation et mettre à témoin la population.

Plusieurs banderoles ont été hissées lors de cette marche scandant, entre autres,

« garde communale qui souffre ; État impassible »,

« Récompense de Sinimar », (célèbre proverbe arabe),

« Non à l’oubli » ,

« Pas de répit sans la satisfaction de nos revendications ».

Arrivés devant le perron du siège de la wilaya où un important dispositif policier était déployé pour empêcher tout accès à l’intérieur du siège, Aliouat Lahlou, délégué national des gardes communaux, prendra la parole pour préciser l’objectif de la marche et rappeler certaines vérités. Ainsi, il dira que les gardes communaux ont toujours défendu le pays et continueront à le défendre même si l’État algérien les a délaissés en les jetant à la rue du jour au lendemain.

« Aujourd’hui, avec le désarmement et la dissolution de ce corps, ce sont des dizaines de milliers de gardes communaux qui se sont retrouvées dans la précarité et cible des terroristes » dira-t-il. Cela étant, sur la question du terrorisme, l’orateur dira que la menace terroriste est omniprésente en rappelant ce qui vient de se passer à In Aménas et en rendant un hommage appuyé aux forces de l’ANP qui ont « réussi à déjouer un complot unique dans les annales ». « Notre pays a été le leader mondial dans la lutte antiterroriste et nous sommes fiers de compter parmi les précurseurs de cette lutte antiterroriste dès le début des années 1990  » dira-t-il tout en dénonçant le recours de l’État algérien aux sociétés privées étrangères pour la sécurisation des sites pétroliers. Poursuivant son réquisitoire, l’orateur dira que les gardes communaux sont victimes de la législation du travail, puisque le ministère de l’Intérieur avait bâclé le dossier portant revendications de ce corps.

« Certes, nous revendiquons une meilleure prise en charge sociale et professionnelle, mais nous voulons avant tout de la dignité ; nous voulons que nos sacrifices et les sacrifices de nos collègues qui sont morts au champ d’honneur pour que vive l’Algérie debout et fière, ne soient pas vains ».

Pour rappel, à Bouira, au mois de novembre dernier, plusieurs villages de la wilaya avaient refusé le départ de la garde communale de leurs villages en rappelant aux autorités civiles et militaires que si les gardes communaux venaient à quitter ces villages, ce serait le départ automatique de tous les villageois qui craignent toujours le retour des terroristes qui sont toujours signalés un peu partout à travers ces zones reculées.