Mouvement de grève d’ouvriers de l’entreprise Constribest à Constantine

jeudi 1er octobre 2015
par  Alger republicain

Une centaine d’ouvriers de l’entreprise Constribest (Constantine) se sont mis en grève. Le mouvement traduit un ras-le-bol du personnel de traction, conducteurs, mécaniciens manœuvres … Une grève initiée par les ouvriers eux-mêmes sans passer par la section syndicale.

Ils se sont rassemblés devant la porte d’entrée sous une banderole sur laquelle on peut lire : « Nous exigeons nos droits ». Les travailleurs de l’entreprise de construction ont voulu attirer l’attention depuis une dizaine de jours sur la précarité dans laquelle ils se trouvent et sur leur pouvoir d’achat en continuelle régression.
« Qu’est-ce que je peux faire avec 18 000 DA par mois ? C’est une honte ! » lance un des grévistes en arborant sa fiche de paie comme pour joindre les mots aux actes. Un geste rempli de désespoir et d’amertume. Une autre voix s’élève : « Nous somme tous des pères de familles ».

Les grévistes abordent l’inexistence des primes (PRI/PRC, Prime de rendement) et une rétribution trop faible des indemnités comparés a leurs dépenses quotidiennes (indemnité de transport, indemnité de panier). Mohamed* prend la parole et dit : « On ne demande pas grand, juste une revalorisation des primes ou des salaires".

Ils se plaignent aussi du mépris et de l’arrogance que « le premier responsable » leurs témoignent. « Tu te rends compte, il parle de nous en nous qualifiant de (houaiche) ». « Une attitude inacceptable » dit Kaddour, un autre gréviste au visage brulé par le soleil. Il hurle pour être bien entendu : « Je ne l’ai jamais vu dans les chantiers de construction, il préfère rester bien confortablement dans son bureau ». Un autre s’interroge sur les appels d’offres pour les constructions d’immeubles remportés par les chinois, turcs et autres promoteurs privés.

Alors que ces dernières années a Constantine, comme un peu partout dans le pays, le secteur de la construction connaît un réel boum - grâce à la redistribution de l’argent du pétrole au profit des classes aisées- accompagné de nouveaux barons de l’immobilier, reconvertis pour l’occasion en promoteurs véreux et peut scrupuleux, prêts à tout pour accroître leur profit. Ils amassent richesse et fortune, contrairement aux entreprises publiques, entreprises au long et glorieux passé avec une grand maîtrise et un grand savoir-faire dans le domaine, qui n’ont comme future que la disparition ou au mieux une restructuration.

C.P.

*Les noms cités sont des noms d’emprunt.