NEUVIÈME JOUR DEBRAYAGE A LA ZONE INDUSTRIELLE DE ROUIBA --- Un dialogue biaisé ?

samedi 16 janvier 2010

Les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba ont poursuivi hier leur grève illimitée, déclenchée le 3 janvier dernier.

« A notre demande, les grévistes ne sont pas sortis marcher, comme ils le font chaque jour », dira M. Zetoutou, l’un des responsables syndicaux des travailleurs de la SNVI. « Nous privilégions le dialogue et quand une opportunité se présente, nous la saisissons », précisera, de son côté, le secrétaire général du syndicat d’entreprise de la SNVI, Benmouloud. Cette accalmie n’a, cependant, pas empêché les services de sécurité de se déployer en grand nombre, le long de la RN5 et au niveau des principaux carrefours de la zone industrielle.

Les représentants des travailleurs nous ont informés que la Centrale syndicale a lancé une invitation, pour une réunion, à divers partenaires impliqués dans la gestion de ce conflit. L’UGTA a, en effet, convié à cette réunion les membres de la Fédération mines, mécanique et électronique, les membres de l’Union locale de Rouiba ainsi que les élus des travailleurs du complexe véhicules industriels de la SNVI. S’agissant de l’oubli des représentants syndicaux des autres entreprises, également en grève, notamment les quatre unités d’Annabib, la Cammo, la Tameg, la Mobsco, le secrétaire général de l’Union locale, M. Messaoudi, estime qu’elles seront représentées par la Fédération.

Ce n’est pas l’avis de tous. « Nous n’avons pas l’effectif et la puissance de la SNVI. Nous ne pouvons malheureusement pas nous imposer », dira le secrétaire général de la section syndicale de la Mobsco, une entreprise publique de production de mobilier scolaire. Le secrétaire général du syndicat d’Annabib que nous avons contacté pour avoir sa sa version sur la question de l’absence de l’entreprise qu’il représente à cette rencontre n’a pas jugé utile de nous répondre.

Questionné sur le contenu de l’ordre du jour de cette réunion syndico-syndicale, M. Benmouloud nous dira en substance : « Nous discuterons de la situation qui prévaut au sein de la SNVI. » Prié de donner plus d’éclaircissements, il se limitera à indiquer qu’il sera probablement question de l’augmentation des salaires des travailleurs de la SNVI. Concernant les autres points, objet de la colère du monde du travail à Rouiba, tout particulièrement le retrait de l’amendement de la loi sur les retraites et la suppression du fameux article 87/bis, il n’a fourni aucun complément d’information. Il est clair que face à la détermination des grévistes à aller jusqu’au bout de leur action pour faire aboutir leurs revendications, les représentants des travailleurs de la SNVI s’accrochent à tout signe positif représentant une solution à ce conflit. Mais il reste un mais ! « La grève n’est pas suspendue. Si rien de positif n’est constaté, nous reprendrons nos marches quotidiennes », affirme M. Zetoutou.

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par Habachi L.

in Le Soir d’Algérie

du 14.01.2010