Notes biographiques sur Jean Salem

lundi 15 janvier 2018
par  Alger republicain

Fils de Henri Alleg et de sa compagne Gilberte, Jean est né en 1952 à Alger, deux années avant le déclenchement de l’insurrection de novembre 1954. Il quitte l’Algérie à l’âge de trois ans, au moment où son père, engagé avec sa compagne dans le combat de l’Algérie pour sa libération, est passé dans la clandestinité.

Jean encore enfant l’ignore. Sa maman qui demeure avec son aîné André à Alger, a choisi avec l’accord de Henri de le confier à la grand-mère et à la tante qui vivent en France dans la ville de Tarascon comme il l’écrit dans son ouvrage « Résistances » (une série d’entretiens avec Aymeric Monville). Sa grand-mère et sa tante préféreront lui cacher la vérité en ne lui révélant pas les raisons véritables de sa séparation avec son papa et sa maman, et encore moins l’arrestation de son père, les tortures qu’il a subies ou le combat héroïque mené par sa maman Gilberte pour arracher Henri à ses tortionnaires.

Sa grand-mère et sa tante qui lui cachent la vérité, lui disent que son père est obligé de rester en Algérie pour exercer son métier d’instituteur. Il reverra trois années plus tard, de temps à autre Gilberte et son frère André qui vivent à Paris depuis que son père arraché à ses tortionnaires a été incarcéré à la prison de Barberousse. Par hasard, Jean découvrira la vérité seulement en 1962. Dans son ouvrage « Résistances » il écrit à ce propos :


« Voici qu’un soir, comme tous les soirs, nous étions sempiternellement réunis, à la même heure, pour dîner, ma grand-mère, ma tante et moi-même, autour de la grande table ronde de la salle à manger, voici que sort du très volumineux appareil de radio la nouvelle qui allait assurément changer le cours de mon enfance : »Henri Alleg s’est évadé. Toutes les polices de France sont à ses trousses.«  Jean se retourne vers sa grand-mère et lui dit alors plutôt que de s’interroger :  »C’est papa".

Jean écrira en conclusion de son ouvrage « Lénine et la révolution » (Éditions Delga) après avoir rappelé cette scène de son enfance :


« Voici comment Vladimir Ilitch est entré dans ma vie ».

Son enfance, sa jeunesse se passeront entre Alger, Paris, Moscou et Alger dira-t’il encore dans son ouvrage « Résitances » (Éditions Delga).

Il est très instructif de lire ces deux ouvrages, il en a écrit d’autres également intéressants, pour en savoir davantage sur ce philosophe, ce combattant ferme pour le communisme. Nous en reparlerons. Nous lui rendons ici l’hommage qu’il mérite en espérant que la jeune génération de notre pays s’emparera de son exemple pour que son idéal si humain se réalise.

Adieu mon camarade Jean et merci pour tout ce que tu nous as apporté.

William SPORTISSE
16.01.2018