Palestine : Pour la première fois l’ONU commémore le 75e anniversaire de la Nakba

mardi 16 mai 2023

L’agence Algérie Presse Service a rendu compte sur son fil du 15 mai 2023 de cette commémoration. Lire ci-dessous. Mais silence total dans les grands médias occidentaux, notamment sur les chaines TV françaises d’habitude si promptes à faire état de « l’oppression » dans les pays rivaux du capitalisme euro et anglo-saxons.

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« L’ONU a commémoré hier, à New York, pour la première fois de son histoire, en présence du président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, la Nakba, reconnaissant enfin l’injustice qui a frappé le peuple palestinien le 15 mai 1948, date de la création de l’entité sioniste et de l’expulsion forcée de quelque 800.000 citoyens de leurs maisons.

Plusieurs personnalités ont pris la parole lors de cette commémoration inédite au sein de l’organisation internationale, dont le président Abbas qui a saisi cette occasion pour rappeler au monde la souffrance collective palestinienne et donner un éclairage sur les crimes sionistes odieux perpétrés contre les Palestiniens durant cette tragédie.

Conformément au mandat accordé par l’Assemblée générale des Nations unies, par une résolution adoptée le 30 novembre 2022, cette journée sera commémorée, en organisant deux événements au siège de l’ONU, conjointement par la Mission permanente d’observation de la Palestine auprès des Nations unies et le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, avec l’aide de la Division des droits des Palestiniens du Département des affaires politiques et de consolidation de la paix, selon les organisateurs.

La résolution demande à la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat de consacrer ses activités en 2023 à la commémoration du 75e anniversaire de la Nakba, y compris un événement officiel de haut niveau dans la salle de l’Assemblée générale, le 15 mai 2023 en diffusant archives et témoignages.

De plus, une réunion spéciale de haut niveau s’est tenue de 10h à 12h30 à New York, dans la salle de conférence 4. L’événement a été présidé par le président du Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, l’ambassadeur Cheikh Niang, au cours duquel le président Abbas a prononcé un discours.
La secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) Philippe Lazzarini, et des représentants des groupes régionaux et de la société civile ont pris aussi la parole lors de cette commémoration.

Un autre événement commémoratif spécial a eu lieu dans la salle de l’Assemblée générale, de 18 h à 20 h (heure de New York), à travers des photos, des vidéos, des témoignages et deux concerts, le premier de l’artiste palestinienne Sana Mousa et le second de Nasim Al-Atrash, violoncelliste et compositeur nominé aux Grammy Awards, accompagné du New York Arab Orchestra.

Pour les Palestiniens, la commémoration onusienne de la Nakba est « une nouvelle victoire » pour la cause palestinienne et une reconnaissance de l’« injustice historique » qui a frappé le peuple palestinien en 1948.

Dans ce contexte, le président Abbas avait salué la décision de commémorer à l’ONU la journée de la Nakba soulignant qu’il s’agit de la première fois depuis 75 ans que cette organisation mondiale « ne nie pas la catastrophe ».

Appel à « agir autrement » en faveur du peuple palestinien

La journée de la Nakba intervient cette année en pleine escalade des crimes sionistes avec une semaine particulièrement meurtrière dans la bande de Ghaza, notamment où une trentaine de Palestiniens sont tombés en martyrs.

75 ans après, la Nakba continue sous diverses formes ? : construction de nouvelles colonies, démolition de maisons palestiniennes, spoliation des terres, profanation des Lieux saints à El-Qods occupée, tortures et négligences médicales dans les prisons de l’occupant sioniste, ainsi que l’embargo imposé à Ghaza depuis 16 ans.

A cet égard, l’observateur permanent de l’Etat de Palestine à l’ONU, Riyad Mansour, a déclaré cette semaine, devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, que « l’heure est venue de demander un nouvel avis consultatif » à la Cour internationale de Justice (CIJ), fustigeant l’attitude criminelle des autorités sionistes. »