Par compromission avec les ultras de l’Algérie Française du pouvoir colonial et d’une justice bâclée, Fernand Iveton a été lâchement assassiné

vendredi 10 février 2017
par  Alger républicain

Ils ont osé et nous n’oublierons pas.

Il y a 60 ans, le 11 février 1957, Fernand Iveton, militant communiste algérien, accusé de terrorisme, était exécuté. Sa grâce a été refusée par le gouvernement social démocrate de Guy Mollet.

Lancé par son compagnon de lutte Abdelkader Djilali Guerroudj, ancien condamné mort :

« L’exécution de Fernand Yveton est purement et simplement un assassinat perpétré par Robert Lacoste, Guy Mollet et François Mitterrand »

Mohamed Rebah ancien moudjahid, dira :

« Le procès s’est déroulé dans un climat de haine raciale, alimenté et dirigé par des groupes fascistes, partisans féroces de l’Algérie française qui avaient créé en janvier 1956 un comité de défense et d’action pour l’Algérie française et qui plus tard formèrent l’OAS ».

Juste après l’exécution des patriotes Mohamed Ounouri et Ahmed Lakhnache, le 11 février 1957 à 4 h 30 du matin, devant l’échafaud, les yeux bandés, avant d’être exécuté, Fernand Iveton n’a pas eu de larmes ni pleuré et sans aucun regret, la tête haute, il a dit une phrase que notre peuple n’oubliera jamais :

« Je vais mourir, mais l’Algérie sera indépendante [1] ».

Il faut en finir avec les sous-entendus qui viennent de gauche ou des donneurs de leçon, de savoir si son action était légitime ou pas, peu importe, le peuple algérien était en état de légitime défense. Fernand Iveton n’était ni un terroriste, ni un assassin, c’était un véritable patriote, un combattant de la libération nationale. Pour notre peuple c’était un héros.

En souvenir de notre camarade de combat, voici le poème d’Annie Steiner, héroïne de la guerre de libération, sur l’assassinat de Fernand Iveton :

" Puis le coq a chanté
Ce matin ils ont osé.
Ils ont osé vous assassiner
En nos corps fortifiés
Que vive notre idéal
Et vos sangs entremêlés
Pour que demain ils n’osent plus
Ils n’osent plus nous assassiner."
 
Ce matin ils ont osé
Ils ont osé vous assassiner
C’était un matin clair
Aussi doux que les autres
Où vous aviez envie de vivre et de chanter
Vivre était votre droit
Vous l’avez refusé
Pour que par votre sang d’autres soient libérés. »

Liès Sahoura
07.02.17


[1Près de 300 patriotes ont été exécutés