Porto Rico : un pays déchiré en morceaux

mercredi 25 octobre 2017
par  Alger républicain

L’article de Granma repris ci-dessous décrit la situation dramatique que vivent, après le passage de l’ouragan les habitants de l’île rattachée de force par les USA.

Il faut cependant souligner, ce que Granma ne met pas en relief, le fait que cette situation est l’expression frappante de l’exploitation et du développement inégal qui marquent tous système capitaliste. Si un pays aussi riche que les USA n’arrive pas à aider les habitants sinistrés à surmonter le désastre causé par des calamités naturelles et encore moins la misère et l’arriération économique et sociale, la cause n’est pas dans l’indifférence des autorités mais dans la nature intime du système capitaliste dont le motif est la seule recherche des profits. A l’opposé de la conclusion tirée par Granma : « le temps guérira les blessures causées par un système », nous dirons quant à nous que c’est le renversement de ce système qui mettra fin aux grandes inégalités et donnera aux hommes de meilleurs moyens pour affronter les calamités naturelles.

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Plusieurs semaines après que les ouragans Irma et Maria ont frappé l’île. Sa remise en état apparaît lointain et incertain.
D.R. Reuters

Ce fut dur pour Porto Rico qui a été frappé par l’ouragan Irma, mais la seconde tempête qui a suivie, Maria, a été plus tragique. Plusieurs semaines après la catastrophe naturelle, la remise en état apparaît lointain et incertain.

L’ouragan de catégorie 4 Maria emportait des vents soufflant à plus de 250 kilomètres à l’heure à Porto Rico, selon le Centre National des ouragans US, en produisant des dommages étendus. Il a fini par être le coup final de la faillite économique de l’île. Des images diffusées par les sociétés médiatiques montrent un pays où le seul argent ne sera pas sera à court terme un remède, mais aussi la nourriture, l’eau, l’essence, et l’électricité.

Nombreux sont ceux qui pensent à leur sauvegarde en allant ailleurs, principalement aux Etats Unis. Ils sont obligés de passer des jours à l’aéroport pour obtenir un vol aérien. Il y a maintenant plus de Porto-Ricains qui vivent aux Etats Unis que dans l’île elle-même, depuis que la migration s’est intensifiée notablement avec l’ouragan.

Les problèmes de l’économie Porto-Ricaine n’ont pas commencé avec la récente catastrophe naturelle. La nation avait approximativement une dette publique de 74 milliards de dollars, et maintenant elle fait face aux dommages de l’ouragan qui sont estimés à environ 90 milliards.

Même si la dette est éliminée - ce qui ne dépend pas seulement des promesses de Trump, de difficiles négociations étant engagées avec plusieurs emprunteurs - l’île ne serait pas remise en état immédiatement du chaos qui règne maintenant.

Selon le quotidien Portoricain El Nuevo Dia , Donald Trump a suggéré dans une interview à Fox News que la dette de l’île soit « effacée », mais cela est plus facile à dire qu’à faire.

Depuis plusieurs années maintenant, l’économie du pays était dans le rouge. Comment cela peut être expliqué ? Étant donné que Porto Rico est privé d’être un Etat associé, il n’a pas de trésor public. Tous les revenus du gouvernement sont dirigés vers les Etats Unis qui détiennent le pouvoir de la Métropole. Mais l’île ne peut pas demander une aide financière, depuis qu’ elle n’est pas un Etat.

Selon téléSur, « Washington décide de toute chose en fonction de son système financier, des relations extérieures, de la migration, et du commerce. Porto Rico ne peut pas signer un accord commercial avec aucun autre pays. »

Donald Trump n’a pas offert une importante aide à l’île depuis que l’ouragan l’a frappée. Sa courte visite le 3 octobre a généré plus la critique envers son administration, bien qu’il ait reçu plus tard le gouverneur Ricardo Rosello pour organiser l’aide à la reconstruction.

Des commentateurs ont critiqué la lenteur d’une réponse de l’actuelle Administration au désastre de Porto-Rico, en comparaison de ce qui s’est passé avec l’ouragan Harvey à Houston et Maria en Floride. Trump a peut-être oublié qu’ils sont des millions de Portoricains à attendre la remise en état de la dévastation laissée par l’ouragan.

Sa visite a détruit toutes les illusions d’une aide en provenance des Etats Unis , alors que l’action même est encore plus limitée que les applaudissements qu’il a reçus durant son séjour dans l’île.

L’un de ses actes les plus controversés fut la distribution de serviettes en papier aux personnes rassemblées dans une église. Elle a semblé à Trump comme une bonne idée et il a gratifié les serviettes d’excellente qualité, en disant que le public s’était bien marré, en l’appelant à les leur lancer, selon PL.

Le 12 Octobre, Trump a rendu responsable Porto-Rico de ses problèmes sur son site de Twitter, et il a écrit :« Nous ne pouvons pas garder pour toujours FEMA, les Premiers Répondeurs, qui furent stupéfiants (dans les circonstances difficiles) de Porto-Rico ! »

L’avenir de l’île apparaît incertain. Des millions de dollars sont nécessaires et le temps sera long pour remettre en état Porto Rico. La pays a été déchiré en lambeaux et la majorité des habitants vit dans le chaos. Les bonnes intentions de certains et l’hypocrisie des autres sont une aide insignifiante, seul le temps guérira les blessures causées par un système, bien plus qu’un changement de climat.

Jelldy Martinez Armas
(Gramma internacional)
20 Octobre 2017


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