Réponse cinglante des femmes à l’agression d’une joggueuse par un groupe de fanatiques

samedi 9 juin 2018
par  Alger republicain

Il y a quelques jours une jeune femme faisait du jogging une heure avant la rupture du jeûne dans la forêt de Bouchaoui, dans la banlieue ouest d’Alger. Un groupe d’intégristes obscurantistes la roua de coups profitant de l’absence de policiers. Le bois de Bouchaoui agréablement aménagé est un endroit habituellement surveillé pour assurer la sécurité des citoyens et des familles à la recherche de lieu de détente et d’air pur. Mais les énergumènes formatés par le wahhabisme toléré par le pouvoir de peur de s’attirer les foudres des satrapes de l’Arabie saoudite sont là pour sévir contre tout écart par rapport à leur vision rétrograde du monde et gâcher le moindre petit moment de plaisir.

Le gendarme à qui elle s’adressa pour déposer plainte contre ses agresseurs l’accueillit par des remontrances : « que faites-vous dehors une heure avant l’iftar alors que votre place est dans la cuisine ? »
On se demande en quoi courir ou pratiquer un sport juste avant l’heure du ftour serait un acte sacrilège.

Aujourd’hui des femmes ont exprimé leur réaction à cette inquisition et à la complaisance de la police quand une femme est prise à partie par les faux dévots. Leur solidarité avec la victime de la bêtise et du fanatisme été spectaculaire. Une centaine d’entre elles ont décidé de narguer cette faune sortie de l’âge des ténèbres pour défendre leur liberté personnelle et exprimer leur droit à pratiquer leur sport favori, ramadhan ou pas. Elles ont couru en masse et dans la joie d’avoir réussi à s’affirmer sur la plage des « sablettes » d’Alger une heure avant l’Iftar.

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Il fut un temps où des couples allaient se baigner juste avant la rupture du jeûne quand le ramadhan tombait en plein été. Il conciliaient ainsi leur observation du jeûne avec le besoin de se rafraîchir en fin de journée sans s’exposer au risque de déshydratation. Personne n’y voyait le mal. La passivité des autorités, si ce n’est une certaine connivence, encourage les fanatiques à lyncher les gens qui ne voient pas comme eux, surtout durant le mois du ramadan, la pratique religieuse agitée sous une barbe fournie et un qamis ostentatoire importé, au sens propre et au sens figuré, de l’antre de la régression.

En tous cas la réponse cette fin d’après-midi des femmes sur les « sablettes » a été cinglante. Il ne faut plus se laisser faire. Il est temps de dire à ces excommunicateurs « barakat » !

C.P.