Salut et soutien au vaillant peuple burkinabè !

mercredi 19 novembre 2014

Déclaration du Mouvement populaire du 22 mars - (MP22)

Salut et soutien au vaillant peuple burkinabè !

Après 27 ans de crimes sans noms et de tripatouillages pour se maintenir au pouvoir, Blaise Compaoré caressait le rêve monarchique de modifier pour une énième fois la constitution et pérenniser, pour au moins 15 ans, son autocratie néocolonialiste soutenue sans vergogne par les Etats-Unis et la Françafrique. Si le plan A d’une majorité parlementaire des 3/4 ne suffisait pas à opérer le hold-up, il se réservait le plan B du “referendum”. A l’en croire, par la grâce de la corruption (offre de 50 millions de frs cfa pour rallier chaque député manquant ! ) et par la grâce de la terreur, l’un et l’autre des plans devaient triompher forcément. Mais le peuple burkinabé s’est chargé de riposter à ce défi imposé par l’autocrate et ses maîtres impérialistes par une poussée insurrectionnelle des plus magistrales.

En trois jours de manifestations de rue, les masses du peuple burkinabé debout, jeunes et femmes en tête, ont débordé les leaders de la majorité présidentielle et de l’opposition dénommée CEFOB, fraternisé avec la masse des soldats et sous-officiers qui ont déposé les armes, caillassé et incendié sans merci l’assemblée nationale, éparpillé aux quatre vents la meute des députés et autres dirigeants honnis. Ils ont destitué le gouvernement et son Président, obligé les officiers supérieurs de l’armée et les impérialistes à multiplier les manœuvres d’arrière-garde (crocs-en jambes, disputes et auto-proclamations de nouveaux apprentis sorciers, couvre-feu, mensonges de toutes sortes) pour “usurper et confisquer” le pouvoir, pour “éteindre l’incendie”, pour “exfiltrer” le tyran, le faire échapper à la juste sanction de ses crimes innombrables et enfin pour sauvegarder aux maximum les assises politiques économiques et sociales de leur régime branlant ! Refugiés au Burkina-Faso, pour le compte des manœuvres de Compaoré visant à démembrer le Mali au service de la Françafrique, les bandits séparatistes du MNLA et du prétendu Mouvement Populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA), les jihadistes avérés d’Ansardine et leurs compères du HCUA ont été particulièrement chassés sans ménagement par les manifestants, après la destruction des hôtels de luxe qui les hébergent.

Le Mouvement Populaire du 22 mars 2012, héritier de l’expérience et des traditions national-révolutionnaires du peuple malien, salue avec respect et enthousiasme le vaillant peuple burkinabé qui a héroïquement chassé le tyran françafricain, administré la plus mémorable des leçons aux dirigeants civils et militaires du continent, en mal de prolongation de mandat autocratique et de néocolonialisme.

Honte et malheur à L’Union Africaine et la CEDEAO complices jusqu’içi de la gouvernance maudite de Compaoré et aujourd’hui champions de l’ingérence et des menaces de sanctions ! Hommage à tous ceux et toutes celles qui luttent avec abnégation et courage, à arracher sur le terrain, les masques des ennemis jurés, civils comme militaires, dont la caractéristique principale est de barrer la route à la victoire de l’insurrection nationale, à la victoire du pouvoir de nos peuples et de leur solidarité agissante et consciente.

Cela se fait au Burkina de la même façon que nous avons vu au Mali, en mars 1991 et en mars 2012, les dirigeants du même acabit, trahir le mouvement révolutionnaire du peuple et se servir de la démagogie impérialiste du « retour à la constitution » de « l’Etat de droit », de la prétendue « transition civile et inclusive » ou encore “apaisée et consensuelle” et pour « des élections immédiates » !!! Cela revient à autoriser aussitôt les piliers de l’ancien régime à se ressaisir, se reconstituer et se remettre en selle. Mais en ces heures de crise révolutionnaire et de soulèvement, la tâche première est à l’exact opposé de toutes ces voies de garage. Elle doit être d’assurer la victoire complète de la révolution, de s’appuyer résolument pour cela sur le peuple et les travailleurs des diverses nationalités du pays, travailler à la défaite complète des oppresseurs et de la contre-révolution inévitable et mobiliser les masses opprimées pour la satisfaction de leurs revendications économiques et politiques par la voie révolutionnaire, c’est à dire au mépris de toutes les lois et institutions de l’ancien pouvoir et avant la mise en place des nouvelles institutions.

L’histoire est en train de prouver qu’au Mali comme au Burkina et dans toute l’Afrique, le véritable problème c’est encore le retard, l’irrésolution dans la lutte par suite de l’impuissance et les trahisons du réformisme libéral ou social-démocrate et l’incompréhension des tâches partielles et transitoires du mouvement révolutionnaire. Seule pourvoira à combler ce retard la constitution dans nos pays du bloc anti-impérialiste de gauche de la démocratie révolutionnaire, regroupant de façon consciente et organisée les travailleurs des villes et des campagnes et tous les éléments pour qui est sacrée la cause de nos patries, la cause de leur indépendance et démocratisation totales. Mettons-nous à l’œuvre !

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Bamako le 6 novembre 2014

Pour le MP22, le Secrétariat de la Coordination