Syrie : déclaration du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme

mercredi 28 août 2013

Source : http://www.lien-pads.fr/

Non à l’intervention militaire impérialiste en Syrie !

Non aux ingérences impérialistes dans les affaires intérieures des peuples !

Non à la guerre entre les peuples !

Les chefs des États impérialistes français, anglais et américain annoncent désormais publiquement qu’ils vont bombarder incessamment la Syrie. Ils pensent que leurs puissants moyens de désinformation et de mensonge ont préparé le terrain dans l’opinion pour qu’ils puissent se livrer en toute impunité, sans passer par une décision du Conseil de Sécurité de l’ONU, à une intervention militaire directe contre un pays et un Etat souverains. Le but déclaré est d’abattre le régime syrien, imposer au peuple syrien leurs volontés après avoir été mis en échec depuis plus de deux ans dans leurs tentatives de mettre en place un régime à leurs bottes.

Comme à chaque fois que les États impérialistes se préparent à une guerre, ils fabriquent les prétextes justifiant leurs agressions criminelles.

Les va-t-en guerre ont orchestré depuis le 21 août une campagne sans précédent en prétendant que les « lignes rouges » fixées par Obama ont été franchies avec l’usage d’armes chimiques par l’armée syrienne contre les populations civiles dans les faubourgs de Damas.

La ficelle est grosse. La campagne médiatique mondiale des cercles au service des intérêts impérialistes s’est amplifiée et accélérée au moment précis où arrivait en Syrie, après accord de son gouvernement légitime reconnu des instances internationales, une délégation onusienne chargée d’une enquête aux fins de vérification de l’utilisation des armes chimiques.

Il faut rappeler que c’est le gouvernement syrien qui a réclamé cette enquête depuis mars dernier lorsque les rebelles ont attaqué par des armes chimiques et tué des dizaines de citoyens qui leur résistaient à Khan al-Assal, dans la région d’Alep. Des images, de toute évidence fabriquées de toutes pièces par les courants bellicistes, ont abreuvé depuis le 21 août les téléspectateurs accusant le gouvernement syrien d’être à l’origine de l’usage d’armes chimiques. Des chiffres invérifiables sur le nombre de victimes de cette attaque ont été répandus par les médias et des ministres comme Fabius dont le soutien inconditionnel à Israël est notoire.

Le gouvernement syrien a démenti catégoriquement ses responsabilités dans cette attaque et fourni les preuves indiquant la fabrication de gaz mortel par les rebelles. Il a également accepté que la délégation onusienne présente à Damas se rende sur les lieux pour enquêter et faire éclater la vérité sur le fondement de ces accusations. Il l’a autorisée à mener cette enquête malgré le fait que son mandat devait se limiter à enquêter sur les attaques chimiques opérées par les rebelles à Khan El Assal.

Le bon sens et la situation militaire réelle sur le terrain indiquent au contraire que les accusations portées contre le gouvernement syrien, qui n’a rien d’un gouvernement suicidaire, ne reposent sur aucun fondement.

Craignant d’être pris la main dans le sac, les dirigeants français, anglais et américains, soutiennent maintenant que cette enquête ne présenterait plus aucun intérêt. Ils prétendent, au mépris de toute logique scientifique élémentaire, que l’armée syrienne aurait réussi par ses bombardements à effacer les traces de sa prétendue attaque chimique.

Les hésitations du gouvernement Obama pour intervenir militairement, comme le désirent certains dirigeants des pays impérialistes et notamment les sociaux démocrates français Hollande et Fabius, traduisent simplement son souci tactique d’éviter de s’embourber dans un nouveau front dont il serait incapable de contrôler l’évolution. Il se peut également qu’il craigne d’être désigné un jour comme l’auteur de ces mensonges flagrants, lorsque la vérité finira par éclater comme elle avait éclaté en Irak, au Kosovo ou dans d’autres pays. Car nul ne peut oublier que c’est sur la base de mensonges, aujourd’hui reconnus, autour d’une prétendue détention d’armes de destruction massive déversés par Bush et ses acolytes néo- conservateurs alors au pouvoir à la Maison Blanche que la guerre a été déclenchée en Irak en 2003. Nul n’oublie les faux charniers de Timisouara en Roumanie qui avaient servi à légitimer l’exécution du chef de l’État Céausescou devenu gênant pour les impérialistes.

Les aventures guerrières des impérialistes américains en Irak ou en Afghanistan tout comme celle qui a suivie en Libye n’ont pas apporté la démocratie dans ces pays, prétexte invoqué pour justifier les ingérences dans les affaires intérieures de ces peuples. Elles se sont soldées par des millions de morts et de blessés, la destruction des infrastructures économiques et la division des populations de ces pays sur une base ethnique ou religieuse.

Les gouvernements portés au pouvoir dans ces pays, à la suite de ces interventions, n’ont rien de démocratique, ni ne sont à l’écoute des aspirations sociales de leurs peuples. Ce sont des pantins des puissances impérialistes.

En vérité, ce que les puissances impérialistes redoutent le plus c’est que le peuple syrien à la lumière de ces deux années de conflit qui déchire son pays et le divise, les souffrances qu’il a subies - des dizaines milliers de civils et militaires syriens tués, blessés, des centaines de milliers de réfugiés - trouve le chemin susceptible de le conduire au rétablissement de la paix dans le cadre de la sauvegarde de sa souveraineté et de son unité territoriale.

Le gouvernement légitime et son armée, qui jouissent de l’appui de la majorité du peuple syrien, étaient en train d’infliger une défaite à la stratégie d’ingérences des impérialistes et des monarques.

Cela ne pouvait évidemment par réjouir les va-t-en guerre impérialistes qui veulent contrôler les ressources énergétiques et les voies de leur acheminement de la région du proche et du Moyen-Orient.

C’est pourquoi ils menacent de recourir au pire pour abuser et intimider les peuples de la région et du monde quand leurs plans machiavéliques ne réussissent pas.

L’intervention impérialiste en Syrie aura pour conséquences de semer le chaos et des malheurs décuplés dans ce pays et, par effet de dominos, dans l’ensemble des pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. Une déflagration à grande échelle n’est pas à exclure.

Les communistes algériens appellent leur peuple et tous les peuples du monde à ne pas se laisser intimider et tromper.

Ils les appellent à organiser une riposte de masse contre les menaces et les préparatifs bellicistes impérialistes. Ils doivent exiger et œuvrer pour qu’un terme soit mis aux ingérences impérialistes criminelles dans les affaires internes des peuples, aux interventions militaires destinés à dicter leurs volontés aux peuples en proie à des conflits internes.

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Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme

27 août 2013