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Transparence et huis clos au congrès extraordinaire du RND

dimanche 8 mai 2016, par Alger républicain

Un congrès extraordinaire du RND s’est tenu ce dernier week-end. Où croyez-vous que se sont tenues ses assises ? Très modestement à l’Hôtel Aurassi. Connaissez-vous cet hôtel populaire ? C’est un établissement bien pratique car il est situé juste au dessus du centre-ville sur une des collines de la capitale avec une vue imprenable sur la baie. Malgré son inconfort proverbial, il a pu accueillir les 1600 délégués de ce parti. A vrai dire ceux-ci n’ont pas eu la tâche la facile. Il s’agissait en effet, d’élire le nouveau président de ce parti "démocratique". Comme prévu, nous n’y avions pas pensé tant nous sommes étions naïfs, nous nous posions la question : qui va l’emporter ? Ahmed Ouyahia ou son rival Belkacem Mellah ?

Par modestie et pour ne pas apparaître comme une précieuse icône, comme le sauveur du pays, le secret des candidatures fut bien gardé, jusqu’à la fin des travaux. En tout cas cela ne posa pas de problème insurmontable, les deux frères s’aimant comme des frères, des vrais, Les délégués n’ont pas eu à choisir, comme le dit l’adage, entre la peste et le choléra. Car le sort en était déjà jeté ! Il n’y eut donc pas de duel. Tout se passa bien dans le meilleur des mondes. Mais oui ! Bouteflika qui suivait de près l’évolution des débats se précipité pour faire l’éloge de l’heureux élu, son proche conseiller, monsieur Ouyahia.

A l’ouverture de ce congrès, son responsable par intérim avait solennellement déclaré : "les travaux de ce congrès se tiendront dans la plus grande transparence." Pour prouver que ce n’était pas des paroles en l’air, après quelques heures de fructueux (?) échanges au cours desquels certains des participants – pas tous ! - ont eu le loisir d’évaluer les positions légitimes ou pas, des uns et des autres les discussions ont pu reprendre dans le calme.

En grand "démocrate" Ahmed Ouyahia avait décidé que la poursuite des travaux se déroulerait à huis-clos. C’est qu’il est plus facile de débattre entre frères, même ennemis, que publiquement. Pour respecter cette option, les journalistes avaient été priés d’aller voir ailleurs durant le temps des travaux. Des travaux ou pour être plus précis, des transactions entre les divers clans représentant la bourgeoisie, pouvaient commencer.

Nous ignorons encore toutes les conclusions tirées des séances de cette intense activité et les résolutions adoptées. Cependant, ce que l’on savait dès le 1er jour, c’est qu’au cours de ces travaux devaient être examinées et étudiées avec une attention particulière, c’est-à-dire grand soin, tous les problèmes que traversent notre peuple en particulier ses masses laborieuses.

Ne riez pas amis lecteurs. A n’en pas douter ces problèmes ont été au cœur des discussions ! Cela, nous ne le savons avec certitude grâce à la petite souris, décidemment bien bavarde, elle nous l’avait certifié : les problèmes sociaux allaient être une priorité pour les délégués. Disons-le encore, si ces assises se sont tenues à huis clos, c’était afin de travailler plus sérieusement dans le silence et la sérénité …

N’oublions pas, pour être objectifs, de souligner la réaffirmation du soutien du RND et de son secrétaire général à leurs fidèles amis, le patron de l’UGTA et au président de FCE Ali Haddad.

Nous vous prions de ne pas interpréter ces lignes avec ou sans ironie. Là, il ne s’est pas agi du choix d’un leader, de problèmes de personnes, de koursi. Non, c’était autrement plus sérieux, il a été question au lendemain du 1er Mai de l’avenir du pays et surtout de ses travailleurs. Les partis bourgeois, tout le monde en est convaincu, sont soucieux des intérêts de ceux qui travaillent pour que d’autres s’enrichissent.

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Malik Antar
07.05.16