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Algérie-Otan : les couacs

mercredi 7 mars 2012

Selon le quotidien russe Pravda, l’Algérie aurait repoussé ces derniers mois la demande de la Grande-Bretagne et de ses alliés de l’Otan d’ouvrir son espace aérien à leur aviation militaire pour traquer Aqmi.

La Grande-Bretagne aurait insisté auprès de l’Algérie pour ouvrir son espace aérien aux avions de l’Otan, afin de traquer les éléments d’Al-Qaïda dans le Sahel, et lui aurait demandé, par ailleurs, de mettre à la disposition des alliés une base pour abriter leurs forces et leurs équipements.

Cette double exigence aurait été exprimée ces derniers mois, conjointement avec la France et les états-Unis. Le quotidien russe Pravda, qui révèle cette information, assure que le commandant Carter Ham, chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), aurait été chargé par Washington, Londres et Paris de convaincre le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah du bien-fondé d’un tel projet. Les deux hommes se sont rencontrés en septembre 2011, en marge de la tenue à Alger d’une conférence de haut niveau sur la lutte antiterroriste dans le Sahel. Dans une autre visite effectuée trois mois plus tôt, le chef de l’Africom avait révélé, sans plus de détail, le souhait de l’Africom d’établir “une collaboration beaucoup plus étroite en matière de coopération militaire” avec l’Algérie.

Au cours de son entretien avec le général Gaïd Salah, le commandant Ham aurait aussi demandé s’il était possible pour l’Otan de déployer des drones sur le territoire algérien. Selon la Pravda, qui cite des sources officielles algériennes, la réponse du chef de l’ANP était un non catégorique.

Le journal rappelle que l’Algérie, bien que favorable à une coopération internationale pour la lutte contre les réseaux d’Aqmi dans le Sahel, refuse que les puissances étrangères se substituent aux Etats dans la région, dans ce domaine où elles lui dénient à elle personnellement son rôle de leader. Sur ce dernier point, le quotidien russe, proche du Kremlin, indique que l’Etat algérien entend conduire la lutte contre Aqmi avec ses voisins de la bande sahélienne, sans contrainte ou l’obligation de rendre des comptes à l’Otan ou à l’Africom.

Il révèle à ce propos que plusieurs opérations militaires conjointes ont été organisées, sous l’égide de l’ANP, sans que les états-Unis, la France ou la Grande-Bretagne en soient informés.

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Article de Lokmane-Khelil Samia

publié dans Liberté du 12 février 2012