Discours de George Mavrikos, Secrétaire Général de Fédération Syndicale Mondiale (FSM)

dimanche 1er juillet 2012

101e Conférence Internationale du Travail

Discours de George Mavrikos, Secrétaire Général de Fédération Syndicale Mondiale(FSM)

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Mesdames, Messieurs

Ainsi cette année la Conférence Annuelle de l’OIT s’est tenue dans les conditions de la crise du système capitaliste. Un crise profonde qui affecte tous les niveaux de tous les champs de l’économie, de la politique, de la vie culturelle et de l’environnement.

L’Union Européenne est en profonde crise la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Belgique, etc … Maintenant, la crise a atteint le cœur, elle frappe à la porte de la France et envoie des messages à l’Allemagne, elle-même.

La profonde crise qui affecte presque tous les pays de l’Union Européenne intensifie dangereusement la compétition entre tous les pays. L’Allemagne essaie de construire ses propres alliances avec la Russie et d’autres. La France essaie tout aussi bien de construire ses propres alliances.

La compétition entre tous ces pays pour contrôler de nouveaux marchés pour la formation de nouveaux encadrements, pour le gaz naturel, pour le pétrole, pour les royalties sur les pipelines de l’énergie présente de graves problèmes pour la paix et de graves dangers pour les peuples.

En Libye, 120 000 personnes sont mortes à cause du contrôle des ressources productives de richesses.

En Syrie, les émirs, les rois et les sultans du Golfe Persique en droite ligne avec le gouvernement turc, fournissent des armes aux Syriens pour en tuer d’autres.

Les impérialistes poussent le Sud Soudan à faire de nouvelles réclamations jour après jour. En Somalie au Nigéria, dans les Îles Falkland la situation est très dangereuse.

Les calomnies des États-Unis et de l’Union Européenne contre le Venezuela, contre Cuba avec ce blocus inhumain, la situation au Pakistan, en Afghanistan : tout cela donne une image complète des interventions impérialistes.

Nous, en tant que travailleurs, que mouvement syndical de classe, que Fédération Syndical Mondiale (FSM), nous avons le devoir d’exposer les manigances des exploiteurs et d’édifier chez les travailleurs un esprit militant de luttes, d’internationalisme de luttes constantes contre les guerres impérialistes.

La FSM et ses membres et amis autour du monde ont mené d’importantes luttes durant cette dernière année. Le centre de ces luttes a été la lutte contre le chômage. Le chômage est un phénomène social, un produit du capitalisme. Le chômage vise tout le monde, surtout les femmes, et les jeunes. Le graphique montre que 75 millions de jeunes cherchent du travail.

L’OIT exprime facilement ses vœux, des généralités et de vagues promesses. Depuis longtemps maintenant, nous avons écouté des mots gentils pour la dignité, pour l’égalité, pour les droits démocratiques, etc.

• Aujourd’hui, messieurs de l’OIT il y a 200 jeunes palestiniens emprisonnés dans les prisons israéliennes. Qu’avez-vous fait pour leur libération, pour qu’ensuite ils aient une vie et un avenir décent avec un travail dans leur propre pays ?

• Aujourd’hui, en Amérique Centrale, 4000 enfants sont obligés de participer au trafic de drogues. Comment intervenez-vous ?

• Chaque jour, 1500 enfants meurent du fait du manque d’eau et de la misère constatée. Quelles ont été vos interventions et quels en ont été les effets ?

• En Grèce, les deux dernières années plus de 2350 personnes, pauvres, pensionnés, sans travail se sont suicidées. Qu’a fait l’OIT pour dénoncer le gouvernement grec ?

• Aujourd’hui en Grèce 52% et en Espagne 50,5 % des chômeurs sont des jeunes. La FSM a envoyé une lettre à l’OIT pour qu’elle intervienne contre les licenciements des jeunes. Vous n’avez rien à ce sujet.

• Des milliers de jeunes sont atteints du HIV et ils ne peuvent pas obtenir de soin ni de médicaments. L’espérance de vie au Botswana est tombée à 20 ans, en Swaziland à 16 et à 13 ans au Lesotho et en Zambie durant les dix dernières années.

• En Swaziland, les jeunes sont chassés hors de leur pays tandis que les syndicats et les organisations syndicales sont criminalisés.

• Au Kazakhstan les grévistes et les syndicalistes sont tués. En Malaisie, les syndicalistes sont licenciés.

• En Colombie, des syndicalistes sont tués tous les jours et l’OIT a enlevé le gouvernement de Colombie de la Liste de non-respect des normes.

• Dans les mines du Chili et du Pérou, des travailleurs meurent tous les jours. Où sont les moyens de sécurité imposés par l’OIT ?

• Le droit de grève est très largement attaqué. Les attaques contre les travailleurs à Helleniki et Halvouria qui sont en grève depuis 200 jours et les travailleurs d’Unilever en France qui sont en grève depuis 600 jours le prouvent. Au Panama les travailleurs du Canal de Panama sont empêchés de faire grève.

Pour nous, la FSM, les mots de dignité, d’égalité et aussi de justice sociale ne sont pas des généralités. Ils ont un contenu concret. C’est pourquoi les bureaux régionaux de la FSM et les Unions Internationales (UIT) de la FSM développent l’action dans tous les secteurs de base, dans toutes les régions.

C’est pourquoi le 3 Octobre 2012,, la FSM a annoncé une Journée Internationale d’Action avec comme mot d’ordre «  Nourriture, eau potable , livres, médicaments, logement pour tous les travailleurs et tous les peuples  »

Nous avons choisi ce contenu parce que nous croyons profondément qu’au 21e siècle, c’est un crime que des travailleurs meurent de faim, de soif, que les gens vivent dans les rues que des millions d’élèves n’aient pas de livres, que les gens malades n’aient pas accès aux médicaments.

Nous considérons que c’est un crime que les transnationales et les monopoles pillent les ressources productives de richesses des pays et des peuples qui sont laissés à souffrir. Ce monde est un monde à l’envers, ce monde n’est pas démocratique et nous, comme la FSM continueront à nous battre jusqu’à que nous l’ayons changé et pour construire un monde sans exploitation de l’homme par l’homme.