Election présidentielle du 9 avril. Les motivations des uns et des autres

N°113 - septembre 2009
mardi 1er septembre 2009
par  Alger républicain

Ceux qui ont voté pour Bouteflika :

Toutes les organisations patronales ont soutenu la candidature de Bouteflika. Les grands gagnants des privatisations et des plans de relance économique étaient tous présents à son meeting-spectacle du 12 février.

Les dizaines de milliers d’entrepreneurs de bâtiment et de travaux publics et leurs familles qui ont fait fortune en recueillant une grande partie de l’argent des plans de relance de Bouteflika avaient tous intérêt à ce que cette manne « divine » ne tarisse pas. Leurs surprofits dépassent tout ce qu’on peut imaginer. Les connaisseurs des marchés publics parlent de dessous de table qui crèvent les 200 à 300% !

Ceux qui ont voté contre ou appelé au boycott :

Ce camp est très hétérogène. Il comprend une partie non négligeable de la population qui continue à sympathiser avec les mouvements islamistes. Mais aussi ceux qui combattent ces mouvements rétrogrades et refusent la politique de réconciliation de Bouteflika avec les criminels islamiste. Les deux partis dont l’ancrage se situe essentiellement en Kabylie ont appelé à boycotter ces élections. L’un, le RCD est opposé aux mouvements islamistes. L’autre, le FFS, cultive des positions équivoques avec eux. Son chef historique, Aït Ahmed avait signé le “contrat de Sant’Egidio” qui poussait à la réconciliation avec le Front Islamique du Salut.

La grande masse des travailleurs et des jeunes des milieux populaires a boudé l’élection : leur situation n’a connu aucune amélioration depuis 10 ans avec Bouteflika.

Dans le camp des opposants à Bouteflika se trouvent des courants libéraux qui n’entrevoient de changement que dans le cadre d’une alliance avec les USA. Saïd Sadi du RCD, par exemple, a fait l’an dernier une tournée aux USA pour “sensibiliser à la situation” les dirigeants de ce pays. D’autres personnalités, comme Benbitour, ancien chef du gouvernement sous Bouteflika et partisan à fond du libéralisme, espèrent recevoir un coup de pouce de Washington pour « précipiter des changements » qu’ils qualifient de “radicaux”. Benbitour avait mené en 1992-1994 les discussions avec le FMI qui débouchèrent sur l’accord de ré-échelonnement avec cette institution. En récompense, il fut nommé à un poste à la Banque mondiale.

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Nadir