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La France sous état d’urgence, qui parle aujourd’hui du fléau du terrorisme contre lequel elle se "bat" et qui affiche sa volonté de défendre le peuple syrien. La France qui clame son attachement à la liberté et à la démocratie, assassinait et laissait ses ultras, assassiner dans les rues algériennes, un peuple sans défense, un peuple pacifique qui revendiquait juste sa liberté, il y a à peine 55 ans. / Alger républicain
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"Ce sont eux qui sont venus nous chercher, confiera un Algérien au reporter d’un journal parisien. Ils ont envahi notre quartier. Ils nous ont obligés à fermer les cafés, le revolver à la main. On a voulu résister. Ils se sont mis à tirer. Hier, nous avons eu 6 morts. Aujourd’hui 5. "
Vers 18 heures dans le crépuscule pluvieux, des milliers d’Algériennes et d’Algériens se mettent en marche. Descendant du Vieux Kouba, du Clos Salembier, de Birmandreis par le ravin de la Femme Sauvage, ils font soudainement leur apparition dans les rues d’Alger. Beaucoup d’entre eux sont armés de gourdins, de barres de fer, de chaines de vélos. A la tête du cortège, des jeunes filles et des femmes lancent des youyous tandis que la foule martèle : " Algérie musulmane !" "Abbas au pouvoir !" "Libérez Ben Bella ! " " Lagaillarde au poteau !" Spectacle incroyable dans cette ville surveillée, quadrillée, étranglée, où le moindre soupçon de connivence avec le FLN suffit à jeter un homme dans la chambre de tortures. Plus incroyable encore, les manifestants avancent en portant des drapeaux de l’Algérie libre, croissant rouge sur fond vert et blanc.
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in La Guerre d’Algérie
sous la direction d’Henri Alleg
extraits
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