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Il y a 56 ans, le 11 décembre 1960
mardi 13 décembre 2016, par
Six ans après le déclenchement de la lutte armée pour la libération nationale et l’indépendance, par dizaines de milliers, les Algériens descendent dans les rues d’Alger et de nombreuses autres villes pour manifester leur volonté de s’affranchir du système colonialiste.
Ils répondaient aux provocations des "ultras" partisans fanatiques de l’Algérie française et de la perpétuation de l’oppression du peuple algérien. Ils tenaient à faire savoir au général de Gaulle en tournée en Algérie qu’ils rejetaient sa manœuvre tendant à octroyer une autonomie de pure forme sans rupture des liens de dépendance de la métropole.
Les mots d’ordre inscrits sur les banderoles brandies face aux fusils et aux mitraillettes qui abattent les Algériens par dizaines sont d’une limpidité coupant court à toute ambiguïté. Ils clament devant les journalistes du monde entier l’unité des Algériens derrière le FLN-ALN. Le peuple est unanime autour du Gouvernement provisoire de la République Algérienne. La propagande des services d’intox de l’armée française est démentie de façon cinglante. Non, le sigle prestigieux du FLN-ALN n’est pas celui d’une bande de criminels terrorisant le peuple algérien comme le ressassent depuis le 1 er novembre 1954 les défenseurs acharnés de la domination coloniale ! Il est la voix et le bras armé d’un peuple résolu à mettre fin à l’oppression.
C’est un tournant historique dans la lutte pour l’indépendance. C’est la première fois depuis le début de l’insurrection que spontanément les Algériens bravent dans les rues l’armée française. Après l’explosion de la bombe déposée par des policiers fascistes au pied d’un immeuble de la rue de Thèbes à la Casbah, en août 1956, les habitants avaient esquissé une manifestation pour dénoncer le crime qui fit plus de 70 morts. Mais au lieu de l’encourager pour donner à la lutte de libération le caractère d’un mouvement populaire de masse, rendant plus difficile la traque par les soldats français des groupes de patriotes armés, les responsables de la zone autonome s’y étaient opposés de crainte d’une réaction sanglante des forces répressives. Ils promirent de venger les morts.
Zoheir BESSA
11.12.16
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