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L’hommage de Safia Hadjerès à son père
jeudi 24 novembre 2022
À mon père, Sadek,
En parlant de ton livre « Quand une Nation s’éveille » tu disais « c’est un peu le résultat de notre parcours familial commun, plein d’obstacles imprévus et de sacrifices non souhaités, auxquels l’histoire dramatique du pays nous a confrontés ».
C’est vrai, tu nous as manqué, mais tu nous as montré que par-delà notre famille, il y a aussi cette grande famille pour laquelle toi et tant d’autres, femmes et hommes, jeunes ou plus âgés, se sont sacrifiés. Enfant, cela n’était pas simple d’intérioriser, d’autant plus notre isolement forcé et les intimidations fréquentes. Mais avec l’âge, sont venus la connaissance, l’écoute, la compréhension, le respect pour ce choix.
Libérée du colonialisme, on pensait que la vie allait prendre un autre sens, pourquoi pas nous mener plus loin, vers cette société libérée de l’exploitation de l’homme par l’homme ?
Mais ne dit-on pas que la victoire ne dépend pas uniquement de la justesse de la ligne, qu’elle dépend aussi de l’équilibre des forces ?
Est-ce que tous ces sacrifices et luttes d’hier et d’aujourd’hui auraient été en vain ?
Ils pourrait le paraître ainsi, ne fussent les œuvres d’auteurs connus tels que :
– Jean Salem, « Lénine et la révolution » où « Lénine disait qu’une Révolution, même vaincue, garde une sorte d’invincibilité parce qu’elle reste présente dans la mémoire des peuples, comme un assaut héroïque, comparable à l’« assaut des cieux », qui est l’expression que Marx utilise à propos des communards de la Commune de Paris qui a été battue au bout de trois mois. »
– Roger Keeran et Thomas Kenny avec « Le Socialisme trahi ». A l’époque, personne n’a vraiment vu et compris ce qu’était la Perestroïka – un cheval de Troie – et son objectif – l’implosion du mode de production socialiste, déjà miné par les réformes fin des années 1950.
– Ludo Martens, Harpal Braar, etc.
Non, les sacrifices, n’ont pas été en vain ! Le levain a été déposé.
Tu nous manqueras, mais tu seras toujours présent dans nos cœurs, nos souvenirs, tes œuvres, la lutte que les camarades et toi ont menée tout au long de leur vie et qui continuera tant que les idéaux du progrès de l’Humanité, sans classes, n’auront pas été atteints.