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Le peuple sahraoui un peuple martyr oublié
samedi 16 janvier 2016, par
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Le Sahara occidental est reconnu par les Nations Unies comme territoire pouvant accéder à l’indépendance. Pour répondre aux allégations du Maroc et de la Mauritanie revendiquant la souveraineté sur le Sahara Occidental, la Cour internationale de justice a délibéré le 16 octobre 1975 et a conclu que ces liens d’allégeance « n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d’une part, le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part » et que par conséquent, ils ne peuvent retirer aux populations du Sahara occidental leur droit à l’autodétermination.
Pour chasser les espagnols, le peuple sahraoui s’est doté d’une organisation qui représente ses intérêts politiques pour faire valoir son choix à l’indépendance. Cette organisation politique a pris le nom de Front Polisario qui est reconnue par la résolution 34/47 adoptée par l’assemblée générale de l’ONU, le 21 novembre 1975 comme la seule organisation représentante du peuple sahraoui et, d’autre part, le Front Polisario a créé la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) reconnue par l’Union africaine et près d’une quarantaine de pays.
Ce sont des données fondamentales reconnues par l’ONU que les autorités marocaines ont bafoué avec la complicité des puissances occidentales et celle des monarchies du Golfe. À la demande de l’ONU, l’Espagne (qui avait occupé le Sahara occidental) s’était retirée sans rien faire pour empêcher les troupes marocaines d’envahir par la force le territoire sahraoui.
Pour répondre à cette occupation illégale, le Front Polisario a engagé la lutte armée contre l’envahisseur marocain. Ce fut une longue guerre de libération nationale qui a duré plusieurs années. (1) Dans cette lutte difficile contre une armée bien équipée et malgré la faiblesse numérique de ses combattants, le front a infligé de lourdes pertes à l’armée marocaine et fait des centaines de prisonniers. Les autorités marocaines prises de panique par la débâcle de son armée, vont se venger en bombardant la population sahraouie sans défense et sans protection avec ces abominables bombes au phosphore en brûlant leurs habitations au napalm. Ce fut un véritable carnage, provoquant des milliers de morts et de blessés. La population a été contrainte de fuir les combats en se réfugiant en Algérie. De plus, pour empêcher les groupes armés du Front Polisario d’attaquer l’armée marocaine, le roi du Maroc a fait construire un mur dont personne ne parle sur une longueur de 2700 Kilomètres.
Ce mur de la honte que toutes les démocraties occidentales éclairées refusent de voir
Ce mur long de 2 700 kilomètres a été achevé en 1987. Il cisaille le Sahara occidental en deux parties inégales du Nord au Sud. Il s’agit d’un véritable ouvrage militaire, équipé de radars, de pièces d’artillerie, de millions de mines et d’engins de guerre, gardé par quelques milliers de soldats marocains en faction permanente, pour signifier la revendication du « Makhzen » sur ce territoire, grand comme la moitié de la France. De nombreuses entreprises européennes ont obtenu des contrats juteux du Maroc et ont participé à sa construction sans se poser de questions. Le fric étant la seule devise de ces gens-là. De même dans cette Europe impérialiste, la sociale démocratie et certaines forces de « gauche » n’ont pas protesté, elles regardaient ailleurs.
Par ce stratagème infâme, le roi du Maroc s’est octroyé 80% du territoire de la République Arabe Sahraouie Démocratique et surtout des meilleures terres sur toute l’emprise de la façade atlantique, privant l’accès des sahraouis à la mer. Egalement pris possession de toutes les villes (d’El Ayoune, de Smara, de Amza et de Dakhia et d’autres etc. Et bien sûr, toutes les ressources naturelles du pays et en particulier les phosphates de Boucraa. Il laisse aux sahraouis une portion de terre exiguë, aride, inhospitalière et inhabitable coincée entre ce mur et la frontière algérienne.
Dans le territoire considéré libéré et administré par le Polisario, seule la ville de Tifariti (ancienne garnison militaire espagnole) est occupée en grande partie par l’armée du Polisario et quelques habitants. Pour le reste du territoire, on rencontre de temps en temps des nomades avec leurs troupeaux. De nombreux nomades ont perdu la vie sur les champs de mine. Des troupeaux entiers ont été décimés pour les mêmes raisons.
Du fait de la guerre et de la répression sanguinaire des autorités marocaines, entre 90.000 et 200.000 réfugiés ont fui dans le grand Sud de l’Algérie où ils vivent dans des camps de fortune et dans des conditions de vie précaires. Les sahraouis vivant dans la zone occupée par la Maroc ne sont guère mieux lotis. L’armée et la police du roi répriment violemment la résistance sahraouie. Des centaines de militants sont arrêtés arbitrairement, poursuivis devant des tribunaux militaires marocains et sont condamnés à de lourdes peines. (Entre 10 ans, 20 ans et souvent à perpétuité). Des centaines de militants sahraouis moisissent dans geôles marocaines.
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Dans le silence assourdissant des puissances impérialistes bien informées et consentantes, depuis plus de quarante ans le peuple sahraoui subit l’occupation sanguinaire marocaine. Voilà quarante ans que ce peuple est humilié, bafoué et torturé par l’armée et la police marocaine sans qu’aucune puissance politique ne bouge pour arrêter le Makhzen. Même l’Onu avoue son impuissance à protéger ce peuple contre la terrible politique répressive des autorités marocaines. La complicité des puissances occidentales dans le massacre du peuple sahraoui est évidente. Le gouvernement Français est en première ligne dans le soutien à la politique coloniale du Maroc. Les États Unis y possèdent deux grandes bases militaires. (Sans commentaires).
C’est toujours le "deux poids, deux mesures". Les puissances impérialistes agissent suivant leurs intérêts bien compris. Peu importent les crimes commis contre des peuples sans défense. Le peuple sahraoui et le peuple palestinien en sont les symboles. Pour les peuples de l’Europe impérialiste où des pays riches qui avalent des couleuvres à longueur d‘année et qui ont laissé massacrer des peuples entiers par leurs gouvernements respectifs, se sont réveillé douloureusement suite aux attentats de Paris. On peut se poser la question ? Pourquoi rien n’a été dit lorsque les gouvernements ont envoyé leurs bombardiers sur l’Irak, sur l’Afghanistan, sur la Lybie et la Syrie, assassinant des milliers de personnes innocentes et n’épargnant même pas les femmes et les enfants. Ils n’avaient non plus rien dit quand notre peuple a subi les crimes odieux perpétrés par les groupes fascistes intégristes. Combien de morts arabes ou autres faut-il pour émouvoir ces peuples complètement anesthésiés par leurs medias ? Les peuples d’Europe n’ont rien à gagner en soutenant les va-t-en-guerre. On constate que dès que l’on touche un Européen, la politico-ploutocratie occidentale, accompagnée en fanfare par ses médias aux ordres et avec l’aval des gouvernements éclairés et "démocrates", déclenche un tintamarre nauséabond et hystérique qui ne respecte même pas ses morts, pour continuer la néfaste politique guerrière contre des peuples sans défense. On se croirait revenu au temps de la guerre d’Algérie quand la social-démocratie a promulgué l’Etat d’Urgence dans notre pays pour lutter contre les « fellagas ». Les Algériens en rient encore en se souvenant du dernier quart d’heure du sinistre Robert Lacoste et de ce pitoyable Guy Mollet et ses tomates.
Liès Sahoura
10.01.16
1) Suite à la débâcle de l’armée marocaine et sous la pression de l’ONU un cessez-le-feu a été signé en 1991. Dans la foulée, sous l’égide l’ONU des négociations devaient s’engager entre le Polisario et le Maroc pour organiser le referendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui.